Le polyester recyclé est l’une des principales solutions invoquées par la fast fashion pour affirmer qu’elle réduit son impact écologique. Dans cet article, on va essayer de vous expliquer en quoi cette matière est surtout un miroir aux alouettes qui nous détourne des vraies solutions. Une petite enquête qui va nous emmener en Chine, en Ouganda et même au Tennessee.
Temps de lecture : 18 minutes (désolé, mais c’est le temps qu’il faut pour bien expliquer !)
Chapitre 1 – Le polyester, c’est un peu l’enfer
Avant de vous parler de polyester recyclé, laissez-nous vous présenter sa version « vierge » (c’est-à-dire non recyclée). Et pour cela, on voudrait vous montrer celle qui s’autoproclame la plus grande entreprise textile du monde : Hengli.
Si vous vous attendez à voir des milliers d’ouvrières sur des machines à coudre, c’est raté. Une usine de Hengli en Chine, ça ressemble plutôt à ça :
Deux supertankers qui déversent des millions de litres de pétrole dans une méga-usine, qui seront transformés au cours de lourdes étapes industrielles de raffinage ou vapocraquage jusqu’à obtenir… du polyester. Eh oui : le polyester, au départ, c’est du pétrole.
Et tout comme le pétrole alimente le secteur des transports depuis des décennies, le polyester est le carburant qui a fait exploser la croissance de l’industrie textile. Aujourd’hui, il représente plus de la moitié des fibres textiles utilisées dans le monde1.
Comment expliquer une telle augmentation ?
Parce que le polyester a toujours été moins cher que le coton ? Comme beaucoup de monde, c’est ce qu’on croyait. Mais quand on regarde les chiffres, on se rend compte que ce n’est pas vrai. Jusqu’en 2010, les prix des deux matières étaient à peu près équivalents2 :
En fait, ce qui a surtout expliqué l’explosion du polyester, c’est qu’il permet de fabriquer, pour de nombreux usages, des vêtements plus adaptés que ceux en coton :
- Des vêtements qui sèchent vite pour faire du sport : Nike, Adidas ou Décathlon en savent quelque chose
- Des vêtements plus imperméables ou plus chauds, adaptés à l’extérieur : ce n’est pas pour rien que Patagonia ou The North Face étaient les premiers à en utiliser
- Des vêtements plus techniques pour le quotidien : comme chez Uniqlo avec les technologies Heattech pour garder la chaleur ou Airism pour mieux respirer
- Des tissus plus fluides et qui froissent moins, parfaits pour des robes ou des hauts pour femmes
- Des matières qui se déforment moins, adaptés donc aux joggings ou aux leggings par exemple
- Des tissus qui résistent mieux aux frottements et aux lavages, et donc largement utilisés dans les vêtements de travail, l’ameublement ou dans le domaine médical.
- Etc.
Et la planète dans tout ça ?
A première vue, rien de dramatique. Pour évaluer l’impact environnemental des matières – et communiquer à leurs clients – la plupart des marques se réfèrent à l’indice Higg. Selon cet outil, le polyester serait une des matières les plus écologiques du monde… encore plus que le coton bio!
Ce n’est pas totalement incohérent : dans les giga-usines de polyester, le processus de fabrication est tellement optimisé et industrialisé que, ramené à l’échelle du vêtement, l’impact environnemental pourrait ne pas être si élevé.
Alors, c’est vrai, le polyester c’est écolo ?
Hélas non.
D’abord, cet indice Higg a beau être la référence utilisée par les marques du monde entier, il offre peu de transparence sur ses modes de calcul et manque de fiabilité. Selon une enquête récente, pour évaluer les impacts du polyester, il se base sur les données d’une usine européenne alors que l’immense majorité de la production a lieu en Asie, dans des conditions environnementales (et de travail) probablement moins glorieuses. D’ailleurs, suite à plusieurs critiques de certains médias et organismes, cet indice a officiellement été mis en pause mi-2022 en attendant que ses données et méthodes de calcul soient revues par des auditeurs indépendants.
Mais le principal problème de l’indice Higg, ce n’est pas son manque de fiabilité : c’est surtout ce qu’il ne mesure pas. Et en particulier trois choses.
1/ Fabriquer du polyester, c’est aussi fabriquer de l’essence
Retournons chez Hengli, l’entreprise chinoise de polyester. Quand ils raffinent du pétrole, ils n’obtiennent pas que du “naphta”, la base qui permettra d’obtenir du polyester. Ils obtiennent aussi certains liquides que nous connaissons tous : essence, gazole, fioul ou encore kérosène.
Et tous ces produits-là, ils les revendent. En 2019, Hengli était même la première entreprise chinoise privée à avoir le droit de revendre du kérosène aux compagnies aériennes. Et chaque année, ils vendent plus de 6 millions de tonnes d’essence et de gazole, l’équivalent de plus de 10% de la consommation française (!)3.
Hengli est la parfaite illustration de la tendance actuelle dans l’industrie gazière et pétrolière4 : ce qui tire désormais la demande, ce sont les plastiques (et oui, le polyester c’est du plastique), qui représenteront plus de la moitié de la croissance du pétrole d’ici 2050. Quand le dictateur de l’Ouganda justifie la rationalité économique du très controversé pipeline EACOP de Total, il évoque… sa chemise en polyester et les débouchés économiques des matières synthétiques.
La fabrication des matières synthétiques, comme le polyester, génère donc des revenus pour l’industrie pétrolière. Cela soutient donc la production de l’essence ou du kérosène, alors que les énergies fossiles sont à l’origine de deux-tiers des émissions de CO2 du monde.
Mais le polyester a un autre co-produit presque aussi embêtant : la fast fashion.
2/ Sans polyester, pas de fast fashion
On connaît les conséquences écologiques dramatiques de la fast fashion et de ses 100 milliards de vêtements produits chaque année dans le monde, notamment à cause des gaz à effet de serre émis lors de leur fabrication : filature, tissage, teinture, confection…
Ce qui a permis la multiplication des H&M et des Zara, ce sont d’abord les prix dérisoires (obtenus par les délocalisations dans des pays à la main d’œuvre mal payée) et le renouvellement effréné des collections pour pousser à la consommation. Comme on l’a vu, ce ne sont pas les prix bas du polyester qui ont permis l’émergence de la fast fashion dans les années 90 et 2000 : jusqu’en 2010, les prix étaient similaires à ceux du coton.
Mais la fast fashion n’aurait jamais pu autant grossir s’il n’y avait pas eu profusion de polyester disponible sur le marché. Aujourd’hui, le synthétique représentent 64% des matières textiles. Si la fast fashion devait s’en passer – et le remplacer par du coton par exemple – il n’y aurait très probablement pas assez de matière naturelle pour maintenir ces niveaux de production : il faudrait y consacrer presque 7 % de nos terres arables (vs. 2.5% aujourd’hui), soit autant que pour la culture de tous les fruits et légumes de la planète. Difficile à concevoir dans un contexte de diminution de la fertilité des sols et de crise climatique.
Autrement dit, si ce n’est pas le polyester qui a permis au départ l’émergence de la fast fashion, c’est bien lui qui aujourd’hui lui permet d’exister. Il est le carburant qui fait tourner le moteur de cette mode rapide, la condition nécessaire pour produire toujours plus de vêtements.
Et on ne peut pas parler du polyester sans évoquer l’ultra fast fashion. Shein, le nouveau mastodonte de la mode mondiale, fabrique 85% de ses vêtements avec du polyester. Si cette marque chinoise a pu émerger il y a quelques années, c’est aussi grâce à la récente chute des prix du polyester, liée à la chute des cours de son principal composant (l’éthylène) générée par l’exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis. Sans gaz de schiste et sans polyester à très bas prix, cette ultra fast fashion n’aurait peut-être jamais pu exister.
Enfin, le troisième problème du polyester n’est pas lié à sa fabrication… mais à ce qu’il devient après.
3/ Le polyester et les microplastiques
Pour revenir à notre fameux indice Higg : on ne vous avait même pas encore tout dit (pas étonnant que son utilisation ait été mise sur pause). L’indice est basé sur une analyse du cycle de vie dite “crade-to-gate”, donc “du berceau à la porte de l’usine” : elle oublie donc la phase d’utilisation et la fin de vie des produits. Or pour le polyester, ces deux phases posent de graves problèmes.
D’abord, quand on les lave ou quand on les porte, les vêtements en polyester laissent échapper des millions de microplastiques qui se dispersent dans l’environnement5. Ces microfibres ont des conséquences encore incertaines mais potentiellement très dangereuses sur la biodiversité, la santé humaine… et même le réchauffement climatique.
Ensuite, la fin de vie des vêtements en polyester n’est pas très glorieuse non plus. Quand plus personne n’en veut, il n’y a que deux options :
- Soit les vêtements finissent incinérés, ce qui génère des gaz à effet de serre. Comme le polyester est fabriqué avec du pétrole, c’est encore plus embêtant que d’incinérer un vêtement en coton (brûler du pétrole libère du CO2 enfoui depuis des millions d’années, alors que le cycle du carbone du coton est beaucoup plus court : en poussant, les plants de coton capturent du CO2). Sans compter certaines fumées potentiellement toxiques, notamment à cause de l’antimoine, un composé cancérigène présent dans le polyester et qu’on peut retrouver dans les cendres des incinérateurs.
- Soit les vêtements finissent en décharge ou dans la nature, notamment en Afrique, qui reçoit plus de la moitié de nos vêtements usagés. Et le problème, c’est que le plastique n’est pas biodégradable dans l’environnement, contrairement au coton ou la laine. Inéluctablement, ces vêtements en polyester finiront par se décomposer dans les sols, siècle après siècle, en milliards de milliards de microplastiques (contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’immense majorité des microfibres de polyester relâchées dans l’environnement vient de la fin de vie, pas de nos machines à laver). Comme l’explique la chercheuse Nathalie Gontard, les plastiques en décharge constituent une gigantesque bombe à retardement pour les siècles à venir.
Bref, la peste ou le choléra.
Tous ces problèmes liés au polyester, les marques de fast fashion sentent que ce n’est pas très bon pour leur réputation… et au final, pas très bon pour les affaires.
Alors ils ont trouvé une solution magique. Nous avons nommé :
Chapitre 2 – Ce qui cloche avec le polyester recyclé
Une petite précaution avant de rentrer dans le vif du sujet |
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Nous ne voulons pas juger les petites et moyennes marques qui utilisent aujourd’hui du polyester recyclé. Le choix des matières est un sujet extrêmement complexe et il existe tellement de désinformation sur ce sujet qu’on peut tous tomber dans le panneau… Et nous les premiers : chez Loom, nous expliquions fièrement pourquoi on utilisait du polyester recyclé par exemple dans notre maillot de bain. Y voir clair au milieu de tout ça, c’est presque un boulot à plein de temps ! Et puis bien sûr, c’est très délicat pour une marque « éthique » de ne pas utiliser une matière qui semble écologique et que même la fast fashion utilise largement ! Qu’en penseraient ses clients ? |
Le recyclage fait appel à un imaginaire très puissant. Quand on évoque ce mot, ce qui vient en tête, c’est le cycle magique de la nature : des plantes mortes se dégradent dans le sol et hop, les éléments nutritifs qui en résultent permettent à une nouvelle plante de pousser. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Un récent reportage tourné dans un magasin Primark montrait toute la puissance marketing des matières recyclées. Une cliente interviewée à la caisse explique :
“Ils nous disent que c’est du coton recyclé, donc ça vaut deux fois plus le coup. Je regrette moins d’acheter parce que je me dis que c’est bon pour la planète.”
En plus, le polyester recyclé est à peine plus cher que le polyester vierge6. C’est donc la matière absolument parfaite pour les marques : elle a l’air d’être écolo, elle fait vendre en déculpabilisant les consommateurs, sans être hors de prix.
Alors forcément, presque toutes les marques de fast fashion s’y sont mises : aujourd’hui, 8% des vêtements vendus dans le monde sont fabriqués avec du polyester recyclé. Soit 10 milliards de vêtements vendus chaque année.
Même les pires élèves de la mode se sont tournés vers le polyester recyclé. Chez Primark, 45% du polyester est issu du recyclage. La marque Shein, dont on parlait plus haut, ne jure plus que par cela.
Aujourd’hui, c’est le polyester vierge qui est encore largement le socle de la fast fashion. Mais demain, ce pourrait bien être le polyester recyclé.
Selon un rapport de l’ONG Changing Market Foundations, qui a contacté 46 grandes marques pour connaître leur stratégie vis-à-vis des matières synthétiques, le polyester recyclé est “leur principale stratégie pour diminuer leur empreinte carbone”.
Mais est-ce vraiment la bonne stratégie ?
Vraiment pas.
D’abord, le recyclage industriel est assez loin du “cycle magique de la nature” dont on parlait plus haut. Certes, il évite d’avoir à extraire le pétrole puis de le raffiner. Mais il demande aussi pas mal de machines : transport, triage, lavage, broyage, fonte, extrusion pour faire un filament… et ces équipements ont besoin d’énergie et de matériaux. Si on se réfère au fameux indice Higg, qu’on ne peut pas soupçonner d’être contre le polyester, l’impact carbone d’un polyester recyclé très efficacement (de l’entreprise Repreve) ne serait que 42% inférieur à son équivalent non recyclé.
42%, c’est quand même pas mal, non ? Sauf que pour fabriquer un vêtement en polyester recyclé, il faut ensuite passer par toutes les étapes habituelles : filature, tissage ou tricotage, teinture, confection, distribution… Et comme la matière première ne représente qu’environ 30% de l’empreinte finale, l’impact carbone d’un vêtement avec un très bon polyester recyclé n’est que 13% inférieur à son équivalent en polyester vierge7. Bon, c’est déjà ça… mais cet ordre de grandeur montre qu’il est difficile de dire que ce vêtement est “bon pour la planète”, pour reprendre les termes de la cliente Primark du reportage.
Mais ce n’est pas terminé.
D’abord, chimiquement, le polyester recyclé, c’est exactement la même chose que le polyester classique. Pour la phase d’utilisation et la fin de vie, c’est donc le même problème que le polyester vierge : relâchement de millions de micro-fibres plastiques dans la nature et/ou émission de gaz à effet de serre et de fumées toxiques lors de l’incinération.
Et ce qui est peut-être le problème le plus important, c’est que ce polyester recyclé… ne provient pas d’autres vêtements en polyester. Personne ne dispose aujourd’hui des solutions techniques pour recycler des vêtements en polyester à grande échelle, notamment parce que le polyester est souvent mélangé à d’autres matières (comme le coton ou l’élasthanne) et qu’il contient beaucoup d’impuretés (à commencer par la teinture).
En fait, 99% du polyester recyclé vient d’une source beaucoup plus simple à exploiter à l’échelle industrielle : les bouteilles en plastique en PET, qui se trouvent être constituées des mêmes molécules chimiques que le polyester. Pour vous donner une idée, avec 13 bouteilles en plastique, on fabrique assez de fil pour faire un t-shirt.
“Bah il vaut mieux que ces bouteilles en plastique finissent en fils de polyester que sur des plages ou dans des décharges à ciel ouvert, non ?”
Excellente question Jean-Michel.
Quand les marques de fast fashion expliquent que le polyester recyclé vient des bouteilles plastiques, elles entretiennent souvent l’illusion qu’elles évitent que les bouteilles en plastique ne viennent polluer l’environnement. Le principal fournisseur de fil de polyester recyclé (Unifi) explique d’ailleurs sur son site : “nous avons créé ce fil pour créer un monde plus durable où nous évitons à des milliards de bouteilles en plastique de finir dans les décharges ou les océans”.
C’est émouvant… mais la vérité est toute autre.
Si ces bouteilles n’avaient pas été utilisées pour fabriquer du polyester, elles auraient en fait permis de fabriquer… d’autres bouteilles en plastique. La réalité, c’est que l’industrie textile récupère des bouteilles plastiques recyclables plusieurs fois pour les transformer en vêtements, qui eux, ne seront pas recyclables à grande échelle.
D’ailleurs, la filière des bouteilles en plastique est très en colère contre l’industrie textile, qui lui pique la majorité de ses bouteilles pour fabriquer du polyester “recyclé”8. Le fait que l’industrie textile récupère autant de bouteilles empêche l’industrie des bouteilles d’atteindre ses propres objectifs de recyclage. Elle réclame donc de pouvoir accéder à ses propres bouteilles avant les autres filières. Nicholas Hodac, le directeur de l’association des sodas européens, témoignait récemment : “Utiliser les matières de quelqu’un d’autre – comme le fait l’industrie textile avec les bouteilles PET – ce n’est pas de la circularité. […] C’est du décyclage.” Depuis quelques mois, la filière des bouteilles en plastique essaie même de développer sa propre infrastructure de collecte dans les rues pour être sûr de récupérer un maximum de bouteilles et éviter qu’elles ne finissent dans le textile. Même l’Union Européenne vient de l’affirmer dans sa récente stratégie pour les textiles durables : “Une telle pratique n’est pas en ligne avec le modèle circulaire des bouteilles en plastique”. D’ailleurs, une directive européenne va obliger à avoir un taux d’incorporation minimum de plastique recyclé de 25% dans les bouteilles dès 2025.
Bref, peut-être qu’un jour, l’industrie textile ne pourra plus avoir accès à ce gisement de bouteilles pour les « recycler » en vêtements… Preuve supplémentaire que ce polyester recyclé à partir de bouteilles n’est pas une solution magique au problème environnemental du textile. Au contraire, il agit plutôt comme un écran de fumée qui retarde la prise de conscience… et nous détourne des vraies solutions.
Alors quelles sont-elles ? Comment fait-on pour avoir une industrie textile qui permette d’habiller la planète sans la détruire en même temps ?
Chapitre 3 – La solution, la réduction
D’abord, pourrait-on imaginer un recyclage du polyester en boucle fermée, avec du polyester issu de vieux vêtements ?
Pour l’instant, cette pratique est quasiment inexistante: aujourd’hui, seuls 0,18% des vêtements sont fabriqués avec des matières recyclées à partir d’autres vêtements. Et selon un rapport de l’ONG Changing Market Foundations en 2021, aucune des 46 grandes marques interrogées n’avaient pour objectif de développer le recyclage en boucle fermée.
Pourtant, il existe un certain nombre de projets de ce type qui donnent de l’espoir. Et cocorico, la France n’est pas trop mal placée sur ce sujet. L’entreprise Carbios affirme pouvoir recycler 90% du polyester présent dans les vêtements grâce à une méthode dite “enzymatique” et construit en ce moment une usine pilote en Meurthe-et-Moselle. Et l’américain Eastman va investir un milliard de dollars pour construire d’ici 2025 la plus grande usine de recyclage “chimique” de polyester du monde près du Havre (elle accueillera avant tout des emballages en PET mais annonce aussi pouvoir recycler du polyester textile).
Mais est-ce que ce recyclage du polyester en boucle fermée suffirait à rendre l’industrie textile vertueuse?
Malheureusement non.
D’abord, il existe encore une grande part d’incertitude sur la capacité de ces projets à recycler du textile à grande échelle en termes de coûts et d’énergie. Par exemple, l’enquête publique de la giga-usine Eastman nous apprend qu’elle espère recycler moins de 3% des volumes mis sur le marché en France9. Mais surtout, il s’agit d’un objectif assez théorique dans la mesure où Eastman reconnaît que “la pureté et la conception des textiles est un défi” et ciblerait d’abord… des “ceintures de sécurité 100% polyester”. On est encore loin de pouvoir recycler des t-shirts Shein ou des robes H&M.
Mais plaçons-nous dans un monde idéal où le recyclage du polyester est proche de la perfection. Imaginons que :
- la moitié du polyester textile provient d’autres vêtements en polyester (pour rappel, c’est moins de 1% aujourd’hui)
- le recyclage chimique ou enzymatique est ultra-efficace et permet d’avoir un impact climatique du polyester recyclé 70% inférieur à celui du vierge (ce qui est très, très optimiste)10
Dans ces conditions idéales, comme la matière ne représente que 30% de l’impact (par rapport à la fabrication du vêtement en tant que telle), la réduction de l’impact climatique pour l’ensemble de la fabrication de vêtements en polyester serait alors de… 10%11.
10% ? C’est à peine plus que le taux de croissance de la vente de vêtements en polyester dans le monde prévu pour l’année prochaine.
Autrement dit, en termes d’impact climatique, si on réussissait l’exploit technologique et industriel de déployer des usines de recyclage de polyester de vêtements dans le monde entier, ce serait juste comme si on avait stabilisé la croissance des vêtements en polyester pendant… un an. C’est d’abord pour ça que le polyester recyclé est un écran de fumée : le mot « recyclé » nous donne l’illusion qu’on résout le problème de pollution de l’industrie textile alors qu’on n’est pas du tout sur les bons ordres de grandeur.
Bref, si le recyclage en boucle fermée ne s’accompagne pas d’une réduction drastique de la consommation de vêtements en polyester, ce sera juste un coup d’épée dans l’eau.
En fait, c’est le moment de se souvenir de la bonne vieille règle des trois R : pour réduire l’impact écologique des vêtements, avant de les recycler, il faut d’abord ré-utiliser et encore mieux, réduire.
Mais concrètement, comment on fait ?
D’abord, la ré-utilisation.
La plupart de nos vêtements peuvent avoir une deuxième vie, à condition de les entretenir et les réparer un maximum. Si vous avez peur des aiguilles (à coudre), des milliers d’ateliers de retouche sur tout le territoire n’attendent que vos vêtements.
Mais il existe une autre forme de réutilisation, à mi-chemin entre le recyclage et l’upcycling, et sur lequel on pourra peut-être bientôt compter : des usines qui trient automatiquement nos vieux vêtements par composition et par couleur, puis les effilochent pour refaire des fils qu’il n’y aura pas besoin de re-teindre (ce qui évite donc la phase de teinture, très consommatrice en énergie). Ça, c’est le projet du CETI, un centre de recherche textile près de Lille, en partenariat avec plusieurs usines françaises. Certes, les fils obtenus sont pour l’instant moins parfaits que les fils issus de matière vierge, mais l’initiative mérite d’être soutenue.
Enfin (et surtout), la réduction ! Pour réduire l’impact écologique de la mode, tout le monde a un rôle à jouer.
Ce qu’on peut faire en tant que marque :
- Le polyester représente la moitié des fibres textiles mondiales, et cette proportion grandit d’année en année. Certes, c’est pratique pour faire des vêtements de sport qui sèchent vite… mais a-t-on vraiment besoin de l’utiliser pour fabriquer des robes ou des t-shirts ? Idéalement, il faudrait utiliser les matières synthétiques dans les proportions les plus faibles possible, et quand il n’y a vraiment pas d’alternative.
- Pour les vêtements qui nécessitent l’utilisation de matières synthétiques, on peut continuer à utiliser du polyester recyclé (qui reste un tout petit peu moins pire que sa version vierge). Mais il ne faut pas oublier les ordres de grandeur et donc éviter de mettre en avant les supposées vertus de cette matière : par effet de halo, cela pourrait laisser penser aux clients que ce vêtement est « bon pour la planète ».
- Se concentrer sur l’essentiel : éviter de produire à l’autre bout du monde, ne pas renouveler ses collections tous les 2 jours, etc.
Ce que peut faire l’Etat :
- Accorder à la filière bouteille la primeur de l’accès à son propre plastique, comme le demandent de nombreuses ONGs. Si elle n’a plus accès au polyester recyclé issu de bouteilles, l’industrie textile ne pourra plus se cacher derrière cette solution et sera obligée de se poser des vraies questions pour réduire son impact écologique.
- Pénaliser le polyester vierge (et toutes les autres matières d’origine fossile) dans les prochaines réglementations, en particulier dans l’affichage environnemental qui sera bientôt déployé en France puis en Europe. C’est loin d’être gagné car l’affichage environnemental européen est coordonné par l’organisme à l’origine de l’indice Higg, celui-là même qui estime que le polyester est une des matières les plus écologiques du marché.
- Pénaliser les pratiques commerciales de la fast fashion, qui génèrent toujours plus de surconsommation. Avec des centaines d’autres marques, c’est ce pour quoi nous nous battons à travers la coalition En Mode Climat.
Ce que vous pouvez faire :
- Boycottez la fast fashion, qui consomme énormément de polyester. Plus elle grandit, plus elle pollue… et plus elle écrase les marques qui essaient de faire mieux. Pas étonnant que les fermetures en cascade de magasins en France s’accompagnent de bénéfices records pour les grandes enseignes de fast fashion.
- Privilégiez les matières naturelles, surtout si elles sont issue d’une agriculture raisonnée et/ou locale : il y a plein de cas où on peut facilement se passer de polyester ou autres matières synthétiques. Et elles seront toujours préférables au polyester pour les vêtements que vous portez à même la peau en raison de leur meilleure résistance aux odeurs (sous-vêtements, t-shirts, chemises, etc.)
On a tous envie de croire que la solution à la crise environnementale peut se trouver dans une simple invention technique : un gigantesque aspirateur à CO2 pour continuer à brûler des énergies fossiles, des avions à hydrogène pour continuer partir en week-end à New-York… et du polyester recyclé pour continuer à acheter toujours plus d’habits. Les vraies solutions au problème du textile sont à la fois plus simples mais aussi plus difficiles à avaler pour les géants des vêtements : ils doivent d’abord renoncer à vendre toujours plus. Et pour vous, ça veut dire acheter moins de vêtements et chouchouter ceux que vous possédez déjà. Le combat écologique commence peut-être devant nos machines à laver…
Et les matières synthétiques chez Loom ? |
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Nous essayons d’utiliser un maximum de matières naturelles mais il nous arrive d’insérer un peu de matières synthétiques, quand cela permet d’augmenter significativement la durée de vie de nos vêtements. Elasthanne : nous mettons un petit peu d’élasthanne dans nos pantalons en coton, nos sous-vêtements et dans les bords-côtes de nos pulls et sweats en coton pour limiter la déformation dans le temps. Polyamide : nous utilisons du polyamide pour renforcer nos chaussettes, notre t-shirt en mérinos et notre sac à dos. Polyester : nous utilisons du polyester dans notre maillot de bain (car nous ne voyons pas par quoi le remplacer), un petit peu dans notre jogging (pour limiter sa déformation) et dans notre chino, sous la forme d’élastomultiester (pour limiter le pochage). |
Qui on est pour dire ça ? |
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Vous êtes sur La Mode à l’Envers, un blog tenu par la marque de vêtements Loom. L’industrie textile file un mauvais coton et c’est la planète qui paye les pots cassés. Alors tout ce qu’on comprend sur le secteur, on essaye de vous l’expliquer ici. Parce que fabriquer des vêtements durables, c’est bien, mais dévoiler, partager ou inspirer, c’est encore plus puissant. On ne fait jamais de pub : si vous aimez ce qu’on écrit et que vous en voulez encore, abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici. Promis, on vous écrira maximum une fois par mois. |
Notes
1 En France, les textiles collectés en fin de vie montrent une plus faible part du polyester (seulement 19%). Selon Refashion, deux grandes raisons peuvent expliquer cet écart : « la production mondiale de textiles n’est pas exclusivement destinée à l’habillement (une multitude d’usages techniques, dans le bâtiment ou les articles de sport, par exemple, accaparent des textiles synthétiques) ; et les habits synthétiques sont potentiellement peu collectés car ils s’usent moins rapidement ou sont jugés de moindre valeur (donc jetés avec les ordures) »
2 Certes, le coton génère un peu plus de perte lors de la filature à cause des impuretés et fibres trop courtes, mais la différence de perte avec le polyester est d’environ 8%, donc un impact sur le prix du vêtement inférieur à 1%. Insuffisant pour expliquer l’explosion de l’usage du polyester
3 Chaque année, la France consomme 46 millions de tonnes de carburants
4 Certes, Hengli est un peu un cas à part. La plupart du temps, ce sont les raffineries classiques qui revendent le naphta aux usines de polyester : le polyester est donc d’abord un co-produit de l’essence (et non l’inverse).
5 C’est la même chose pour les fibres cellulosiques, comme le coton, mais les fibres de coton sont plus facilement biodégradables dans l’environnement (dans la terre mais pas forcément dans l’océan où les études semblent montrer que les fibres de coton teintes sont peu biodégradables)
6 Le prix des granules de polyester recyclé est même inférieur à celui des granules vierges. Mais les marques utilisatrices de polyester recyclé nous ont communiqué qu’il restait légèrement plus cher à l’achat, sans doute à cause des volumes de production plus faibles que le polyester vierge et donc aux plus faibles économies d’échelle.
7 42% * 30% = 13%
8 Seules 32% des bouteilles sont recyclées en boucle fermé, le reste étant décyclé notamment dans le secteur textile.
9 L’enquête publique parle de « 20 000 tonnes de déchets textiles à horizon 2028 »
10 Il existe encore peu d’études d’analyse de cycle de vie de polyester « fiber-to-fiber »… Mais par exemple, les première études sur le recyclage enzymatique comme celle-ci présentent un bilan écologique pire que pour le polyester vierge. Cette synthèse sur le recyclage chimique n’est également guère enthousiasmante.
11 Gain environnemental = % vêtements recyclés * % à allouer matières premières * gain climatique du recyclage = 50% * 30% * 70% = 10%
73 commentaires
Intéressant, merci pour votre analyse !
Ok. Intéressant!
Continuez à offrir des vêtements » ethiques » d’ une qualité- prix imbattable !
Loom, j’ adore !
Merci.
Merci pour les encouragements !
Merci pour vos articles toujours passionnants et bien sourcés 🙂
Merci de les lire en entier !
Merci pour ces explications
À votre service !
Vous nous avez concocté un super topo et le défi est immense mais on a tous un rôle à jouer à notre échelle.
En tant que distributeur de vêtements de travail, nous devons éduquer nos clients mais pour cela nous devons nous former…
Bravo Loom !
Quentin
C’est génial que cet article vous aide, vous, professionnel. Et oui, on doit toujours se former, mais pas facile d’y voir clair dans la jungle textile. En tout cas, bravo de pousser ce sujet dans le monde du vêtement de travail !
Bonsoir, un grand merci pour cet article !
Vous évoquez le modèle des 3 R en image, mais évoquez dans le texte plutôt le modèle 5 R (refuser, réduire, réutiliser, réparer, recycler). Pourquoi ne pas le nommer plus clairement et le montrer de suite en image ?
Soit dit en passant, cette approche de la consommation est applicable à de nombreux domaines (tous ?), et il est très louable de l’avoir en tête…
Vous avez raison : on aurait aussi bien pu utiliser le modèle 5R, qui s’applique tout aussi bien à l’article. Le principe des 3R nous semblait intéressant car il a été rappelé dans une récente campagne de communication gouvernementale : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/3R_MTE_DP_1501.pdf. Il est en effet important de se souvenir qu’en évoquant les 3R (ou les 5R), on ne fait que rappeler qu’il faut d’abord se conformer à la loi : la hiérarchie du traitement des déchets est inscrite dans le code de l’environnement.
Bravo et merci pour cet article ! Porter du polyester décyclé ou pas… nous avons une potentielle bombe sanitaire à retardement 😞
En effet, comme tous les plastiques, le polyester nous réserve peut-être des mauvaises surprises pour les décennies / siècles à venir et il serait sans doute judicieux d’appliquer un principe de précaution en réduisant son utilisation…
Bravo pour cet excellent article !! Est-ce que les mélanges (polyester/coton ou laine par exemple) sont facilement recyclables ? Ou dès que le polyester est ajouté à une matière naturelle, toute la pièce devient inrecyclable ?
Merci ! Hélas, les mélanges de matière type coton-polyester sont très difficilement recyclables avec les technologies actuelles. Cela dit, il est difficile de conclure qu’il est préférable d’avoir du 100% polyester que du 75% coton / 25% polyester par exemple. En effet, même si ce dernier n’est pas recyclable, il contient moins de polyester donc diminue la dépendance à l’industrie pétrochimique, relâche forcément moins de micro-plastiques tout au long de sa vie, etc.
Merci beaucoup pour cet article édifiant, richement argumenté. Il me conforte dans le choix d’une réduction drastique des matières synthétiques lorsque c’est possible (cf maillot de bain et imperméable), pour tout renouvellement de textiles. Ça fait moins de choses dans le Guppy bag aussi 😉
Mille encouragements pour la suite des aventures !
Votre attitude est la bonne : privilégier les matières naturelles, du bio quand c’est du coton… et surtout, faire durer ce que l’on a.
Et oui, le Guppy Bag semble un peu vain quand on apprend que l’immense majorité des microfibres de polyester relâchées dans l’environnement vient de la fin de vie, pas de nos machines à laver…
Coucou Loom, merci pour cet article !
J’ai relevé trois coquilles, si vous souhaitez les rectifier :
-Une petite précaution *avant* de rentrer dans le vif du sujet
-Mais concrètement, *comment* on fait ?
-sera obligée *de* se poser des vraies questions
Bien à vous,
Yoann
Merci pour votre oeil de lynx et votre relecture avisée !
Super article comme d’habitude ! Je vous suit depuis l’Uruguay! Continuez comme ça !
Salado 😉
Merci pour votre article (et ses sources) !
Merci de lire jusque là !
Merci pour cet article trés interessant !
Ravi qu’il vous plaise !
excellent article qui montre que les défis de la filière textile sont encore très nombreux! mais on y croit!
Haut les coeurs !
Bravo pour l’article, mais une remarque qui s’adresse aussi à Loom… si le problème de l’usage des matières synthétiques ne tenait à certains impératifs de la « mode » que vous suivez également.
Je pense tout particulièrement aux jeans pour homme en ce qui me concerne (mais c’est la même chose sinon pire pour femmes) qui doivent désormais être moulants (pour mieux érotiser les corps, valoriser la minceur, les formes normées, etc.) et… vont donc contenir « 2% élasthanne pour le confort » en plus des « 98% coton bio certifié GOTS » (sic).
2% de plastique, ce n’est pas beaucoup dans la logique Loom qui n’incite pas à la surconsommation de vêtements, mais est-ce bien utile et n’est-ce pas une forme de concession à la logique dénoncée dans cet excellent article.
Malgré ces 2% discordants, j’adresse tous mes encouragements à Loom où je continue de me fournir parcimonieusement mais sûrement 🙂
Merci pour les encouragements !
Petite explication : nous mettons de l’élasthanne dans certains vêtements car nous nous sommes aperçus que cela allonge leur durée de vie : en apportant du confort (pour les chinos par exemple), en limitant la déformation (pour les manches du pull en coton par exemple) ou limitant la force des frottements, grâce à la souplesse qu’il apporte (pour le jean par exemple).
Mais c’est vrai que si on portait des vêtements plus larges et moins ajustés, on pourrait mettre moins d’élasthanne, voir s’en passer parfois. Problème : dés qu’on élargit la coupe de nos vêtements, le taux de retour explose. Donc vous avez raison, c’est une forme de concession à la logique énoncée dans l’article, car nous ne dictons pas les codes de la mode, nous sommes obligés (un peu) de nous y soumettre, sinon nous risquons de faire des vêtements parfaitement écolos…mais que personne ne veut (et accessoirement, mettre la clef sous la porte). Comme pour les baskets : le blanc est salissant mais représente 80% de la demande. Quand on sait cela, difficile de ne pas proposer cette couleur. Idem pour les teintures des vêtements : c’est beaucoup moins polluant de prendre des vêtements écrus, mais on se rend compte que ce sont les couleurs foncées qui sont très plébiscitées.
Pour revenir à l’élasthanne, je vous recommande les marques suivantes qui vont plus loin que nous, en proposant des jeans 100% coton de bonne qualité et bien produits : Asphalte, 1083, Atelier Tuffery, Bonnegueule.
Et si vous chercher d’autres vêtements sans élasthanne, n’hésitez pas à nous écrire, on sera ravi de vous recommander des marques qui sont plus raidcales que nous à ce sujet !
Merci pour votre article. Il met en lumière cette industrie opaque, si je peux dire ainsi.
Je comprends mieux aussi l’intérêt qu’on certains fabricants de valises à utiliser le polyester recyclé.
Bonjour.
Merci pour ces explications.
En tant que marque textile éco-responsable spécialisée dans l’imperméable, il nous est difficile de ne pas utiliser de polyester. Mais nous nous engageons à s’approvisionner en Europe (Voire en France si possible), à avoir un vêtement mono-matière pour faciliter le recyclage et surtout à récupérer nos imper pour la gestion en fin de vie et la transformation en sous-produits.
Merci, j’ai appris en lisant cet article.
Flaakement votre,
Loïc
Faire de son mieux, sans ignorer les problèmes que posent nos activités, faire localement, c’est déjà 100X mieux que ce que fait la fast fashion. Longue vie à vos imperméables : https://flaak.fr/
Merci pour cet article intéressant. Serait il possible de remplacer le polyester recyclé par du tencel, modal….? Je n’y connais pas grand chose, mais cette question m’intrigue. Merci
Alors les propriétés ne sont pas du tout les mêmes entre les matières synthétiques (cad « issues du pétrole » comme le polyester ou le polyamide) et les matières artificielles (cad « faites à partir de matières naturelles modifiées chimiquement » comme le tencel, le modal, la viscose) : ces dernières sont globalement plus douces, plus respirantes, mais moins solides. En bref : le Tencel c’est top (on utilise cette matière dans certains de nos vêtements) mais vous ne pouvez pas faire un sac à dos ou un imperméable avec, notamment à cause de sa faible résistance à l’abrasion…
merci pour les explications
:- )
Bravo et merci
Q
Merci pour votre lecture !
Merci pour votre article que j’ai lu jusqu’au bout. Si je ne savais pas pourquoi j’achetais des vêtements 100 % coton depuis des années, maintenant je sais !
De plus la transpiration passe mieux dans du coton que dans du polyester; j’ai voulu acheter un tee-shirt Patagonia récemment et j’ai fait marche arrière lorsque je me suis aperçu sur l’étiquette que la composition était 50 % coton 50% polyester. Pourtant, ils ont une image de société très engagée !
Je vais de temps en temps faire des achats dans votre boutique de Paris et j’y retournerai avec plaisir prochainement.
Continuez !
Bonjour Jean-Louis,
Effectivement, on sent généralement « moins mauvais » dans des matières naturelles que dans du synthétique… sauf si on traite ces dernières avec des produits chimiques spéciaux.
Vous êtes le bienvenu dans notre boutique quand vous voulez !
A bientôt !
Merci pour vos analyses toujours très claires et étayées.
Oui le meilleur déchet est celui que l’on ne crée pas, et la meilleure solution pour passer le message est l’éducation.
Il devrait y avoir dans nos écoles, dès la primaire, l’écologie en matière principale au même niveau que les maths et les langues.
Merci l’équipe LOOM pour cet article comme toujours très cohérent et documenté. Il est essentiel de rappeler que la matière est loin d’etre la problématique principale et qu’en l’espèce, le polyester reste très polluant lors de l’usage et la fin de vie du vêtement.
Merci beaucoup pour cet article super complet et bien vulgarisé ! Maintenant je me sens bête d’être tombée dans le panneau mais l’on ne m’y prendra plus ! Merci Loom!
Ça arrive à tout le monde 🙂
Super intéressant comme toujours ! Merci de vulgariser toutes ces notions (et en plus avec humour). Continuez, j’adore vos articles !
Ok, promis on continue^^
Merci beaucoup pour ce travail de recherche et de vulgarisation, et pour tout votre travail en général ! C’est tellement important !
Si vous nous dites que ça sert à quelque-chose, c’est que ça en vaut la peine !
Vos analyses sont vraiment passionnantes merci
C’est génial que vous pensiez cela, merci !
Article passionnant, merci pour ce que vous faites !
Merci de nous le dire !
Merci pour ce rapport détaillé !
J’aurais aimé être d’accord avec vos solutions, mais … let’s take it one by one:
– vous avez cité la solution de la recyclage mécanique des déchets textile en fibres courtes pour en fabriquer un nouveau fil. Cela qu’un type de recyclage car enfin le nouveau fil à fibre courte finira par le même trajet que le filament du polyester recyclé !!
En plus, ce nouveau fil à fibres recyclé sera la nouvelle source de microplastique !!
– vous proposez d’éviter le polyester et utiliser les fibres naturelles, mais regardez à nouveau les quantités disponibles de ces fibres naturelles vs la consommation, cela ne suffit pas du tout !!
– Vous utilisez de l’elasthanne dans vous vêtements ! Mauvaise nouvelle : cela rendre le recyclage super difficile et c’est que le recyclage chimique ou enzymatique qui pourront en décomposer !
– le polyamide que vois proposer, il vient aussi du pétrole, si son prix était moins chers de celui de polyester, on aurait parlé de la problématique de polyamide ici !!
Breif, nois avons besoin d’un nouveau business model qui ne dépend plus de la sur consommation. Je me demande c’est comment la consommation en Afrique ou les pays sous-développés !!
Merci
Merci, on est globalement d’accord avec vous. Pour répondre point par point :
– Recyclage mécanique des déchets textiles en fibres courtes : ce n’est pas la panacée certes, mais un tri par couleur économise quand même potentiellement l’étape industrielle de teinture très énergivore, donc intéressante à étudier dans un panel plus large de solutions
– Remplacer les fibres synthétiques par les fibres naturelles : en effet, si on garde le même niveau de consommation, ce serait probablement presque aussi délétère. Ce qu’il faudrait, c’est bien réduire drastiquement le niveau de consommation ET remplacer au maximum les fibres synthétiques dans les vêtements où elles ne sont pas utiles
– Utilisation d’élasthanne dans nos vêtements : on aimerait beaucoup ne pas en mettre, mais quasiment toutes les marques en mettent et les consommateurs sont trop habitués à porter des vêtements qui en contiennent. Si nous n’en mettons pas, par exemple dans notre boxer ou notre jeans, ils estimeront qu’ils manquent de confort et se déforment dans le temps par rapport à ceux des autres marques, et ils iront voir ailleurs. Autrement dit, si on ne met aucune matière synthétique dans nos vêtements, on mettrait la clé sous la porte. Hélas, ce n’est pas nous qui dictons les règles du jeu. C’est pour ça qu’on essaie de changer ces règles, en faisant évoluer les mentalités (par exemple via cet article) ou en essayant de faire bouger les lois (par exemple via le lobby En Mode Climat)
– Pour le polyamide, on est tout à fait d’accord : s’il était moins cher que le polyester, c’est probablement lui dont on parlerait le plus aujourd’hui (encore que : on ne peut pas faire de bouteilles plastiques en polyamide donc le problème n’est pas exactement le même).
Merci pour cet article éclairant ! Bien qu’un peu démotivant…
Continuez !
Merci pour cet article et de manière plus générale, pour votre travail d’information et la transparence dont vous faites preuve.
Vous soulevez un point auquel je suis confronté : cela fait des années que j’ai changé ma manière de consommer les vêtements dans ma vie de tous les jours, mais mes tenues et équipements de sport restent majoritairement constitués de polyester ou autres dérivés du pétrole. J’ai parfaitement conscience de la manière dont ils sont fabriqués, mais je n’ai pas vraiment d’alternative remplissant les mêmes critères techniques pour des usages un peu « extrêmes » (séchage, résistance à l’abrasion, …)
La seule manière pour moi de limiter les dégâts, c’est de les utiliser au maximum et d’en acheter le moins possible. Cela fonctionne bien sur certains produits (j’utilise toujours des tee-shirts achetés il y a 15ans) mais c’est plus compliqué pour d’autres, je pense notamment aux chaussures qui sont soumises à rude épreuve, donc s’usent assez vite et doivent être remplacées fréquemment alors que c’est une horreur à recycler, notamment du fait du mélange de matières.
Bref, un monde à réinventer et pas de solutions parfaites. Merci Loom de contribuer à éveiller les consciences, susciter le questionnement et proposer une autre manière de faire les choses.
Merci pour votre témoignage ! En effet, pour les vêtements de sport ou d’outdoor, le polyester reste la matière reine et il est très difficile de s’en passer. Et en termes d’ordre de grandeur, vous avez raison : il est largement préférable d’user ceux qu’on possède jusqu’à la corde plutôt que de les renouveler fréquemment – fussent-ils en polyester recyclé.
Intéressant votre article, vous semblez privilégier le coton mais celui-ci est ultra gourmand en eau, denrée qui devient rare, et très arrosé en pesticide….
Pourquoi ne pas utiliser le lin et faire en sorte qu’il ne fasse pas l’aller-retour Normandie /Chine…
On aurait des économies d’eau, de transport, d’énergie…et une matière confortable!
Une question :quid de la viscose ?
Mais continuez votre combat contre le polyester !!!
En effet, le coton peut être utilisé mais à condition qu’il soit bio ! Sinon il consomme énormément d’insecticides : on avait abordé le sujet dans l’article sur ce lien. En ce qui concerne la consommation d’eau, ce n’est pas si catastrophique que ça : le coton est une plante qui consomme relativement peu d’eau et est cultivé en milieu aride justement grâce à cette propriété (d’où la croyance qu’il faut plus l’arroser que les autres plantes) : plus d’informations dans l’étude sur ce lien.
En tout cas, vous avez raison, le lin est une super matière, mais encore faudrait-il que les clients acceptent de porter des matières chères, qui froissent et se déforment bien plus que le coton. Ce n’est pas gagné ! On en utilise pour l’instant un peu sur nos chemises par exemple, mais on sait qu’on ne pourra hélas jamais en mettre dans toute notre gamme.
Enfin, les fibres fabriquées à partir de pulpes de bois (comme la viscose) sont aussi de bonnes matières dans certains cas, notamment quand elles évitent d’utiliser trop de produits chimiques (exemple : le Tencel).
Je lis l’article un peu tard.
OK pour le guppy bag, comment faut-il l’utiliser? Tout mettre dedans? Uniquement les vêtements 100% synthétiques? Ceux qui contiennent plus ou moins de synthétique?
Que deviennent les microparticules? Y a-t-il un effet sur la santé si elles restent « dans » les vêtements lavés et que l’on les inhale?
Que faire des particules qui sont dans le Guppy?
Autre question, serait-ce intéressant / réalisable de disposer d’un annuaire de (bons) retoucheurs / couturiers / réparateurs auxquels on pourrait faire appel en cas de besoin?
Bonjour Olivier,
Pour l’annuaire des retoucheurs, il y a une solution simple : nous tapons « retouche-couture » dans Google map et nous nous fions aux avis donnés. Nous n’avons pas eut de problème à ce jour avec cette méthode.
Nous ne sommes pas experts en Guppy Bag mais d’après leurs instructions ici, il faut y mettre vos vêtements en synthétique et mettre les microfibres récupérées ainsi à la poubelle normale.
Concernant vos inquiétudes sur les microparticules plastiques, je vous invite à lire le livre « plastique le grand emballement ». L’autrice y explique que le problème des microplastiques, c’est leur nombre. En fait, ils représentent une potentielle énorme bombe à retardement.
Il y a de gigantesques quantités de plastique partout, elles finiront TOUTES par se dissoudre, petit à petit, mois après mois, siècle après siècle, en micro-plastiques, insécables par les enzymes donc non biodégradables. Soit parce qu’ils sont dans la nature, soient parce qu’ils sont des décharges, et que ces décharges elles-mêmes sont simplement isolées du sol par des bâches en plastique… ! Et il y en aura un jour tellement dans la nature, l’eau, la terre, le sol, qu’il y aura probablement des effets de seuil sur ce que sont capables d’absorber les organismes vivants, avec donc un énorme risque pour la biodiversité (dont on fait partie). Pour l’instant, on en est au tout tout début de cette dégradation de ces plastiques et l’avenir est assez incertain.
Pourquoi le sujet des microplastiques dans le textile sort avant les autres ? Tout simplement parce que le polyester et le polyamide sont déjà tellement fins et que l’abrasion des machines à laver est assez forte pour que ça se dégrade rapidement en microplastiques. Mais tous les autres types de plastiques seront concernés.
Désolée pour cette réponse un peu anxiogène, on aurait aimé pouvoir dire autre chose.
Merci!
REMARQUABLE.
Enquête précise, pédagogique, utile.
Bravo Loom.
Très belle plume pour parler de ce sujet. Une bonne analyse de cette matière. Ca mériterai un article un an après » Le polyester on en est où? » parce que oui en tant que matière la plus utilisé dans le textile, on aimerai bien savoir comment ça évolue vraiment.
C’est vrai que cela fait bientôt un an qu’on a écrit cet article, mais à notre connaissance, rien n’a changé depuis…
Bonjour,
Etant moi même en charge du développement durable pour une firme textile (textile synthétique haut de gamme non connecté à la fast fashion) nous utilisons déjà plus de 50% de fibres issues du polyester recyclé (bouteilles) à la place de synthétiques vierges, et nous communiquons dessus il est vrai. Je reste tout de même persuadé que c’est toujours mieux que ces bouteilles servent à faire un nouveau textile plutôt que de finir dans l’ocean.
La plupart des critiques lues dans cet article me semble valable et factuelles et je ne suis pas dans le déni. Cependant il faut completer : il serait surréaliste de vouloir habiller l’humanité avec des fibres dites naturelles : la laine ou le coton ont des impacts négatifs très réels qui sont bien moins documentés que les synthétiques, car les matières dîtes naturelles bénéficient d’une meilleure image et là aussi peuvent representer un écran de fumé pour certaines marques. La plupart des matières naturelles consomment beaucoup plus d’eau, sont traités avec des produits chimiques également issus de la pétrochimie et certaines études ont démontré qu’elles relâchaient également des micro particules imbibées de produits chimiques ce qui pondère largement leur soit disant biodégradabilité. A voir par exemple le cas du cachemire et les dégradations très fortes causées par cette industrie, en Europe centrale. Passer du tout polyester au tout naturel serait pire. Et comme souvent dans ce type d’article très critique (à juste titre) les solutions proposées sont vraiment light. A un moment : comment habiller 8 milliard de terriens ? actuellement nous développons des matières bio-fabriquées car une des solutions sera clairement de créer des polymeres issus de déchets vegeteaux et non plus de pétroles. (le pétrole n’étant rien d’autre qu’une matière organique très ancienne). Nous souhaitons aller vers du polyester issus d’anciens vêtements car en effet il est à prévoir que l’industrie des bouteilles en plastique mettent la main sur leurs propres déchets, même si je lis dans l’article que ça aussi n’est pas une solution valable :-/
Dans les solutions en effet trouver un moyen d’en finir avec les plastiques à usage uniques qui restent le pire du pire, et … ne plus manger de poissons (comme moi) car 50% des déchets plastiques trouvés en mer sont issus des filets laissés par les industriels de la pêche. Merci de m’avoir lu 🙂
A
Merci pour votre témoignage !
Vous avez raison : remplacer le polyester par des fibres naturelles, tout en maintenant les mêmes volumes de production, ce ne serait pas une solution. Vous évoquez la consommation d’eau, dans l’article nous évoquons les terres arables : « si la fast fashion devait se passer des matières synthétiques et les remplacer par du coton, il n’y aurait très probablement pas assez de matière naturelle pour maintenir ces niveaux de production : il faudrait y consacrer presque 7 % de nos terres arables (vs. 2.5% aujourd’hui), soit autant que pour la culture de tous les fruits et légumes de la planète. Difficile à concevoir dans un contexte de diminution de la fertilité des sols et de crise climatique. »
Et en effet, la biodégradabilité des matières naturelles dans les océans n’est peut-être pas meilleure que celle des matières synthétiques, à cause notamment des teintures (même si elle semble quand même bien meilleures dans les sols).
Bref, c’est pour cela que nous disons qu’avant d’envisager toute solution technologique (comme celle des matières synthétiques bio-sourcées que vous évoquez et qui est en effet à creuser), il faut d’abord réfléchir à comment réduire les volumes de production.
Bonjour,
Tout d’abord, un grand bravo pour avoir consolidé tant de statistiques et de raisons valables pour vos choix.
Nous avons perdu beaucoup de compétences au cours des dernières décennies en laissant le soin de fabriquer nos vêtements à l’autre bout du monde.
Spoiler : je travaille dans le domaine des fils synthétiques avec SEAQUAL INITIATIVE, qui transforme les bouteilles récupérées dans l’océan en fil synthétique recyclé, le tout avec une chaîne entièrement européenne. Donc mon propos sera quelque peu biaisé.
Comme tout dans la vie, tout doit être circonstancié, calculé et évalué. Mais vous avez raison de mettre en avant l’arrêt nécessaire de la croissance de la consommation de vêtements ainsi que la nécessité d’une plus grande durabilité dans le tissu même. C’est ce qui nous mène directement dans le mur.
Néanmoins, la proportion de la matière première dans l’impact global du vêtement me semble relativement légère, surtout si l’on utilise une chaîne locale en Europe pour l’ensemble du processus. De plus, il existe des techniques existantes (teinture en masse, etc.) qui permettent de réduire considérablement la consommation d’eau et l’apparition de micro-plastiques. Ces mêmes micro-plastiques peuvent être limités en adoptant des mesures fines et des constructions de tissus adéquates.
Comme vous le soulignez si bien, le problème réside dans notre incapacité à recycler les vêtements en fin de vie. Seulement 1 % d’entre eux sont recyclés, et c’est principalement du coton. Cela résulte souvent de notre incapacité à créer des produits monomatériels éco-conçus, ce qui est pourtant possible grâce à l’utilisation de fils plus élastiques et à une construction de tissu appropriée. Le recyclage chimique permet également de recycler ces vêtements synthétiques. Bien que ce ne soit pas encore la panacée selon moi, c’est un pas dans la bonne direction pour une circularité plus profonde.
Même si la clé réside dans la réduction de la production globale et le rapprochement de la chaîne dans un périmètre de 1000 kilomètres pour toutes ses étapes.
Merci pour votre commentaire. Nous sommes d’accord sur les deux impératifs-clés : réduire les volumes et relocaliser la production.
Sur la proportion de matières premières dans l’impact global du vêtement, c’est en effet un sujet important. Cette proportion varie pas mal en fonction des études. Si on se base sur le dernier rapport du World Resources Institute (lien), qu’on trouve intéressant car c’est une organisation indépendante et qu’ils sont transparents sur leurs hypothèses (contrairement aux autres rapports), la part des émissions de gaz à effet de serre issue des matières premières serait de seulement 24%. Mais vous avez raison, il s’agit là d’une moyenne et cette proportion est forcément supérieure pour les fabrications en Europe qui sont en moyenne moins polluantes. Et au-delà des émissions de CO2, il faudrait étudier d’autres catégories d’impact, comme la consommation d’eau ou la toxicité par exemple, sur lesquelles il est possible que la proportion de pollution issue des matières premières soit plus élevée. Si vous avez des sources, on serait très preneurs !
Je suis spécialisé dans la réparation de jeans depuis 1974 , si vous êtes intéressé , n’hésitez pas à me recontacter. Georges RJ
http://www.repairjeans.com
Olalal c’est magnifique ce que vous faites ! Est-ce que vous pouvez commenter sous cet article ? Comme cela, les gens qui ont besoin d’une réparation vous trouverons facilement : https://la-mode-a-l-envers.loom.fr/on-a-enfin-compris-pourquoi-les-jeans-trouent-a-lentrejambe/
Bonjour !
Merci pour cet article très instructif et pour les recherches qu’il a dû nécessiter !
Côté maillot de bain, quid des maillots en laine (mérinos a priori) ou en coton ?
Je tombe sur votre article en cherchant des alternatives au matières synthétiques dans les maillots de bain (Econyl, polyester recyclé, etc.). Après avoir passé un certain temps à effectuer des recherches (en français comme en anglais), j’ai trouvé quelques (rares) marques qui produisent des maillots en majeure partie en coton (pour femmes surtout, e.g. Isole & Vulcani), en Yulex (e.g. Slo Active, Zone3), en coton/chanvre (e.g. Natasha Active), en laine (e.g. Swimm, Vilebrequin, Sheep Inc.).
C’est plus difficile de trouver des alternatives pour hommes que pour femmes (où il en existe un certain nombre).
J’ai laissé une trace de mes recherches par ici, à toutes fins utiles : https://philipb.notion.site/comparatif-maillots-bain.
Au plaisir de voir émerger des maillots de bain en fibres naturelles chez Loom !
Merci encore pour votre travail de pédagogie !
Wow, merci pour ce comparatif hyper exhaustif de maillot de bain en matières naturelles, c’est génial ! Le nôtre est en polyester recyclé de Sofileta, une usine située en Isère. On avait commencer à creuser ce sujet à une époque, en allant beaucoup moins loin que vous. On était arrivé au fait que ce qui était envisageable c’était en effet la laine ou dans des mélanges coton-polyester tissés en « seersucker » pour lui donner un peu de relief.