On vous avait promis un maillot parfait…
22 juin 2017 : les premiers clients Loom recevaient une newsletter pleine de promesses.
Il y a 4 ans, on sortait notre premier maillot de bain et on pensait sincèrement qu’il allait faire des vagues dans le milieu de la piscine (lol). Après tout, le tissu était fabriqué en France, déperlant grâce un traitement dit “dryspeed”, le filet intérieur avait un traitement Teflon pour être plus doux et, révolution ultime, y avait même une poche zippée sur le côté pour y mettre les clefs. On se voyait déjà racheter Speedo.
On a appris l’humilité
Mais comme on demande systématiquement l’avis des personnes qui achètent nos produits un mois après réception (histoire qu’elles les aient déjà portés plusieurs fois), la réalité nous a vite rattrapé. Et – spoiler – elles étaient loin de trouver ce maillot aussi parfait qu’on ne l’avait annoncé.
Dans l’ensemble, ce n’était pas un mauvais produit (les clients lui donnait en moyenne 4 sur 5) mais il y avait quand même de sacrés trucs à améliorer :
- Chez une dizaine de clients, le filet se trouait (si c’est votre cas et qu’on n’a pas fait de geste pour vous, écrivez-nous à hello@loom.fr)
- Le maillot ne séchait pas si vite que ça
- La matière était trop rigide
- L’étiquette grattait
- Il était trop serré aux cuisses
On s’y est remis
Ce qui nous a pris le plus de temps pour construire la 2e génération de ce maillot de bain, c’est de comprendre pourquoi ce ?!*$ de filet se trouait. En fait, ce n’est pas le filet qui était trop fragile, mais la confection qui n’était pas la bonne : le filet était cousu directement dans la ceinture et les surpiqûres de la couture le fragilisaient. Pour éviter les trous, il fallait donc relier le filet à la ceinture via une petite bande de tissu intermédiaire.
Comment se fait-il que notre fabricant ait fait cette erreur de débutant ? Parce qu’il n’était pas spécialisé en maillot de bain.
On a donc cherché une nouvelle usine qui ne fasse que ça. Pas évident, car toutes celles qu’on recommandait étaient en Tunisie ou en Turquie (c’est là où sont fabriqués beaucoup de maillots vendus en France). Trop loin pour nous. La situation s’est enfin débloquée en 2020 : on a trouvé au Portugal l’usine Be Simple, familiale et sans prétention, et qui nous a montré qu’elle savait faire du bon travail.
A la recherche de la bonne matière
Un des nerfs de la guerre pour un maillot de bain, c’est le temps de séchage. Mais plus question d’utiliser un traitement déperlant : ils sont souvent à base de PFC, des composés chimiques pas très cool qui peuvent contaminer l’environnement pendant des siècles.
Donc, pour que le maillot de bain sèche rapidement mais sans traitement chimique, il fallait trouver une matière suffisamment légère pour qu’elle sèche “naturellement”. C’est chez l’usine française Sofileta qu’on a trouvé notre bonheur : une matière plus légère que notre ancien maillot (120g/m2 au lieu de 140g/m2) mais solide. On a choisi la version recyclée : le polyester de ce maillot de bain est fabriqué dans le Nord de Italie à partir de bouteilles en plastique usagées. Idem pour le filet.
Attention : le polyester recyclé n’est pas une solution aux problèmes écologiques du textile, plus d’infos ici.
On avait un doute sur la résistance de la matière recyclée, on a testé la solidité des couleurs en labo et ça nous a rassuré : résistance de 5/5 à l’eau chloré et 4/5 aux UV. Mais rien d’exceptionnel non plus : tous les autres maillots qu’on a testés obtiennent à peu près les mêmes résultats, de la fast fashion au plus haut de gamme. Bref, la teinture est de bonne qualité, mais c’est la norme du marché.
Et les autres problèmes ?
On s’est aussi attelé à résoudre tous les autres problèmes que nous avaient remonté les clients :
- On a repensé la coupe pour qu’elle n’aille pas qu’aux petites cuisses
- On a supprimé l’étiquette qui gratte dans le dos et on a mis à la place un logo brodé ton sur ton sur la cuisse
- On a choisi un cordon assez fin pour qu’il sèche vite (parce que souvent, le tissu est sec mais la ceinture reste mouillée à cause d’un cordon trop épais)
- On a enlevé le zip de la poche de côté qui faisait un peu mal aux mains : on l’a mis sur la poche arrière pour que vos clefs soient en sécurité
- On a ajouté deux petits œillets brodés à l’arrière du maillot pour permettre à l’air de s’échapper quand vous plongez
Le problème de l’élastique qui se détend
Quand on vous a demandé pourquoi vous finissiez par jeter vos maillots de bain, beaucoup d’entre vous nous ont parlé d’un élastique de ceinture complètement détendu.
Ce phénomène peut être dû à la chaleur (du soleil ou du sèche-linge) mais aussi à une réaction chimique qui se produit à l’intérieur de votre piscine : le chlore ne se contente pas de tuer les bactéries, il ronge aussi l’élasthanne.
Bonne nouvelle, il y a deux choses super simples que vous pouvez faire pour éviter que la ceinture de votre maillot ne perde trois tailles :
- Rincez TOUJOURS à l’eau claire votre maillot de bain après la baignade
- Ne mettez JAMAIS votre maillot de bain au sèche-linge
Ces conseils valent pour tous vos maillots de bain. Si vous les appliquez, même votre maillot super bas de gamme tiendra des années.
Non, ce maillot de bain n’est pas parfait
On ne vous promet pas que ce maillot de bain sera parfait : certains le trouveront trop large, d’autres trop serré, certains le jugeront trop brillant, d’autres estimeront qu’il ne sèche pas assez vite, etc. D’ailleurs, ce discours sur la perfection qu’on vous a tenu il y a quelques années, on le regrette : ça n’existe pas, un vêtement parfait. Plus on en apprend sur le textile, plus on comprend qu’aucun vêtement ne pourra plaire à tout le monde. Et puis quoi que l’on fasse, aucun vêtement ne sera jamais éternel. Enfin, on a compris que sur-promettre, c’est une incitation à vous faire acheter des trucs dont vous n’avez pas forcément besoin, et que c’est ce qu’on peut faire de pire pour la planète.
On a juste fait un maillot de bain a priori plutôt solide et bien coupé, fabriqué localement en France et au Portugal, et qui devrait faire le boulot. Mais franchement, si vous en avez déjà un, passez votre chemin : portez le vôtre le plus longtemps possible. Et rincez-le bien après la baignade 😉 Si un jour il n’est vraiment plus portable, le nôtre sera toujours là.
>> Voir le maillot de bain <<
Qui on est pour dire ça ? |
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12 commentaires
Merci LOOM pour votre courage commercial. Franchement, je ne connais pour l’instant aucune entreprise à part vous à oser dire « n’achetez pas nos produits tant que vous pouvez garder les vôtres ». Puissiez-vous être les 1ers d’une longue lignée vers la fin du jetable et de l’obsolescence programmée. Merci encore !
Merci beaucoup Hakim, mais à vrai dire, ce n’est pas vraiment du courage. Dire cela ne nous mets pas du tout dans des difficultés financières, au contraire : les gens achètent moins, mais ils pensent à nous quand ils ont vraiment besoin de quelque-chose. Et on pense aussi que Patagonia tenait ce discours là en premier. Néanmoins, merci pour votre soutien !
Vous êtes le sel de la Terre.
Oh waouu. Merci, vous êtes le sucre de la Mer !
Jamais vu un blog de marque aussi honnête. Bravo pour votre transparence qui mérite d’être soulignée, chapeau ! Je ne suis pas (encore) client mais vous m’incitez à le devenir prochainement, peut-être pas en maillot où je suis déjà pourvu mais pour un prochain achat. Merci pour votre éthique
Merci Guillaume, ne devenez pas client pour nous faire plaisir, on sera encore là (enfin on espère^^) quand vos vêtements vous auront lâchés et que vous aurez vraiment besoin des nôtres.
Version poil à gratter : « même issu du recyclage, le polyester, ça reste une matière plastique non biodégradable, non ? »
Version encouragement : « merci LOOM pour votre engagement. »
Vous avez raison de revenir sur le cas du polyester recyclé. Il a quelques avantages par rapport au polyester classique :
– il demande un peu moins d’énergie à produire (pas besoin de raffiner le pétrole) et émet donc un peu moins de gaz à effet de serre.
– il épuise moins les ressources: pas besoin d’extraire directement le pétrole
Mais il ne faut pas rêver non plus :
– c’est non biodégradable en effet et ça peut générer de la pollution via micro-plastiques dans les océans (même si bon, il semble que ce soit la même chose avec le coton teint : il n’est pas biodégradable non plus dans les océans)
– ce polyester provient d’un « gisement » qui ne devrait même pas exister (et qui n’existera on espère plus un jour) : celui des bouteilles en plastique
Bref, c’est pour ça qu’on en fait pas des caisses non plus sur ce polyester recyclé 🙂
Heu… vous êtes sûr que c’est un maillot de bain (autorisé en piscine) et non un short de bain (qui y est interdit) ?
Sino , il me faut les deux et ça va pénaliser mon empreinte carbone.
Oui Papa, c’est un short de bain, il est pas autorisé en piscine municipal, et de toutes manières, Maman m’a dit que t’en avais déjà plein donc t’as pas besoin d’en acheter de nouveau 😉 Bisous, je descends vous voir dans 15 jours ! Julia
Bonjour Loom
Je pense que votre maillot première version m’intéresserait
Deux remarques :
– j’apprécie que vous rappeliez que votre maillot n’est pas pour celui qui en a déjà un ; ces « maillot-shorts » (qui ne conviennent pas à la piscine), je les utiliserais qu’en week-end, en vacances ou lors de mes périples en vélo. Actuellement J’ai un caleçon de bain simple homologué piscine sur lequel je met (ou pas, selon) un vieux short de foot très léger… short très polyvalent (esthétique, lavage, séchage, clef voiture notable au cordon pendant la baignade, séchage sur l’homme quand je retire le caleçon du dessous, polyvalent ++ en vélo car me sert la nuit également, etc.)
– je chercherais bien sur le bon coin un short loom première génération pour la poche zippé et moindre coût
Cdt
VL
Bonjour Vincent, super, bonne idée de nous chercher sur le bon coin. Bonne journée !