Du charbon dans le coton
Pourquoi la mode doit réduire
sa production

Votre t-shirt 100 % coton ? Il est sans doute aussi 100 % charbon. Dans cet article, nous allons montrer pourquoi la dimension énergétique est essentielle dans la réduction de l’impact environnemental du secteur textile, et en quoi les stratégies actuelles de marques de mode sont complètement insuffisantes. Cet article a été relu par plusieurs experts des questions climatiques, mais si une erreur vous saute aux yeux, faites-nous signe !

Devinette : que représente le graphe ci-dessous ?

coton charbon mode réduire production devinette

La fréquentation des boîtes de nuit des 24 derniers mois ? Les ventes de pantacourts depuis 1990 ? La popularité de François Fillon sur la même période ?

C’est la courbe des émissions de gaz à effet de serre qu’on doit suivre si on veut espérer rester sous les deux degrés de réchauffement climatique et conserver une planète à peu près vivable d’ici la fin du siècle (et accessoirement respecter l’accord de Paris de 2015 sur le climat).

loom coton charbon mode reduire production accord paris
Pour être précis, c’est la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre pour avoir 66% de chances de rester sous la barre des 2 degrés sans mettre en place des technologies de capture de carbone (un pari assez hasardeux).

Autrement dit, on doit diviser nos émissions par 3 en 30 ans. C’est beaucoup. Et surtout, si on n’y arrive pas, ça risque de faire très, très mal :

loom coton charbon mode reduire production zones inhabitables
Exemple de ce qui va se passer si on continue sur notre lancée actuelle : plus grand monde ne voudra vivre dans les zones rouges sur la carte (oui, ce sont aussi les zones les plus peuplées de la planète).

L’industrie textile représente entre 4 et 8% des émissions de gaz à effet de serre de la planète : si elle veut faire sa part du boulot, elle doit au moins diviser par trois ses émissions, en l’espace d’une génération (c’est une façon un peu simplifiée de voire les choses, mais ça sera notre hypothèse pour cet article).

Et à première vue, les marques de vêtements sont sur le pied de guerre pour relever le défi.

La stratégie des marques pour sauver la planète

Lors du dernier G7, une coalition mondiale d’entreprises du textile s’est rassemblée sous le nom de Fashion Pact. Elles ont notamment signé une série d’engagements pour réduire leurs émissions de CO2. Bonne nouvelle ? Quand on regarde de près, on s’aperçoit que ces engagements reposent essentiellement sur deux formes d’actions : 

 1/ Elles choisissent des matières dites éco-responsables : lyocell, coton recyclé, lin, polyester recyclé… en estimant qu’elles émettent moins de CO2.

du charbon dans le coton strategie 1 le recyclage
Stratégie n°1 pour limiter le réchauffement climatique

2/ Elles diminuent les émissions liées à leur fonctionnement interne, notamment en passant aux énergies renouvelables ou en passant aux ampoules LEDs dans leurs bureaux ou leurs magasins.

charbon coton loom strategie marques 2
Stratégie n°2 pour limiter le réchauffement climatique

A votre avis, est-ce que ces deux actions vont permettre de diviser par trois les émissions du secteur de la mode en une génération ?

Ça serait super. Mais non.

charbon coton loom fashion faux pacte
En fait c’est plutôt un Fashion Faux Pact si vous voulez notre avis
(et que vous aimez les calembours)

Parce que la plupart des émissions de l’industrie textile ne dépendent ni des matières utilisées, ni de l’éclairage des bureaux ou des magasins. Pour comprendre d’où viennent les gaz à effet de serre du textile, il faut faire un peu de physique (promis, c’est facile à comprendre même si vous n’avez pas touché à un bec Bunsen depuis la 4ème).

Le règne des machines

Les émissions de gaz à effet de serre du textile viennent en grande partie de quelque chose que vous ne voyez jamais : l’énergie consommée par les machines qui transforment la matière première (que ce soit du coton, du lin, du tencel ou du polyester) en vêtements.

C’est le moment de faire un peu de “factory porn” :

charbon coton loom machine à carder
“Bonjour, je viens réparer la machine à carder.”
Une machine à carder permet de paralléliser les fibres de coton ou de laine.
charbon coton loom machine à filer
Une machine qui “file” les rubans de fibres en bobines.
charbon coton loom métier à tisser
Un métier à tisser (ça s’appelle “loom” en anglais, quel beau mot vous ne trouvez pas ?)
charbon coton loom métier circulaire
Un métier circulaire pour tricoter vos t-shirts par exemple.
charbon coton loom cuve teinture
Des cuves pour teindre les vêtements (ça monte jusqu’à 100°C).
charbon coton loom machine à sanforiser
Une machine à sanforiser qui envoie de la vapeur d’eau sur le textile pour éviter qu’ils ne perdent trois tailles quand vous les lavez.

Etc, etc.

Toutes ces très grosses machines consomment beaucoup, beaucoup d’électricité. Et elles sont souvent situées en Asie, où l’électricité est produite par des centrales à charbon ou à gaz – des énergies fossiles qui émettent des gaz à effet de serre par combustion. Alors ça finit par compter pour beaucoup dans le CO2 émis par un vêtement : 

charbon coton loom consommation énergie
Répartition des émissions d’un vêtement tout au long de son cycle de vie (hors usage et fin de vie), en croisant les études Quantis et McKinsey. Ces données sont cohérentes avec le dernier rapport WRI, qui attribue 24% des émissions aux matières premières.

En focalisant leurs efforts sur les matières premières ou leur réseau de magasins, les marques se trompent de combat : ce n’est absolument pas comme ça qu’elles parviendront à diviser leurs émissions de CO2 par trois en 30 ans. Dans un scénario ultra-ultra-optimiste, où on estime que les matières premières éco-responsables sont produites sans aucune émission de CO2 (ce qui n’est pas le cas) et que les volumes de production arrêtent d’augmenter (ce qui n’est pas le cas non plus), voici la trajectoire des émissions de CO2 qu’on pourrait au mieux espérer :

charbon coton loom comparaison stratégies climat
En pointillés : trajectoire des émissions de CO2 si le monde entier adoptait le même genre de stratégie que l’industrie textile.

Bref, le véritable moyen d’éviter la catastrophe, c’est de faire en sorte que les machines textiles réduisent drastiquement leurs émissions. Comment faire ? 

Première option – faire tourner ces machines avec des énergies plus “propres” : des éoliennes, des panneaux solaires… Problème : sur les 30 dernières années, depuis qu’on commence à s’agiter pour le climat, la part d’énergies fossiles consommée pour produire de l’électricité n’a presque pas bougé…

charbon coton loom répartition énergie
Source : Our World in Data.
charbon coton loom gasolina
Il parle de l’industrie textile.

Bref, nos fringues sont encore et toujours fabriquées grâce au charbon et au gaz. Il y a quand même une raison d’être optimiste pour l’avenir, notamment parce que les coûts des énergies renouvelables ont tellement baissé qu’elles commencent depuis quelques années à être compétitives face aux énergies fossiles. Mais pour avoir des coûts aussi bas, cela suppose qu’on garde une bonne part d’énergies fossiles ou nucléaires pour avoir de l’électricité sans intermittence (eh oui, il n’y a pas de soleil ou de vent 24h/24 7j/7). Donc de là à espérer une division par trois de l’utilisation des énergies fossiles dans les 30 prochaines années…

Deuxième option – il faut construire des machines plus efficaces qui consomment moins d’énergie. C’est vrai qu’il y a des pistes prometteuses, notamment dans les processus de teinture. On arrive désormais à construire des machines qui teignent les vêtements avec beaucoup moins d’eau, ce qui évite de porter de très grands volumes à haute température et donc consomme beaucoup moins d’énergie.

Pour les autres machines ? Ça paraît beaucoup plus compliqué. Pour diviser par 3 les émissions des machines en 30 ans, il faudrait augmenter leur rendement énergétique de 300%… Ce qui n’a quasiment aucune chance d’arriver. Pour vous donner une idée, le rendement énergétique des moteurs thermiques de voiture à essence a augmenté de 16% en 30 ans. Pour les avions, c’est à peu près pareil. Et pour les filatures ou les métiers à tisser, où il y a a priori beaucoup moins d’investissements de R&D, c’est difficile de penser qu’on puisse faire beaucoup mieux… Sans compter qu’on ne pourra pas changer l’ensemble du parc des machines existantes en un claquement de doigts.

Et puis (on aurait sans doute dû commencer par là), dans l’histoire, l’amélioration de l’efficacité énergétique n’a presque JAMAIS permis de diminuer la consommation d’énergie comme prévu. Parfois, elle l’a même augmentée. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond : améliorer les rendements des machines fait baisser les prix des produits et incite les gens à en acheter plus. Cet effet est présent, partout, tout le temps (et pourtant les politiques environnementales l’oublient presque toujours).

Quelques exemples historiques d’effets rebond :

  • Dans les transports : on a amélioré l’efficacité des moteurs, donc on paye moins cher au kilomètre parcouru, donc on voyage plus souvent. Résultat : la consommation globale de pétrole par personne ne cesse d’augmenter.
  • Dans le numérique : on a baissé le coût de stockage des données et le prix des terminaux, et le numérique consomme aujourd’hui presque 10% de l’électricité mondiale.
  • Dans l’industrie textile elle-même : si on s’achète autant de fringues aujourd’hui, c’est d’abord parce que des milliers de machines ont permis de remplacer le travail manuel et donc de drastiquement baisser le prix des vêtements.
charbon coton loom rouet
Le rouet : une manière pas très efficace de fabriquer un t-shirt
mais qui dissuadait les gens d’en acheter 10 par an.

Alors… Quelle dernière option nous reste-t-il pour diviser les émissions de CO2 par trois en 30 ans ?

DIVISER LE VOLUME DE CONSOMMATION DE VÊTEMENTS PAR TROIS.

Oui vous avez bien lu : si les marques ne veulent pas sacrifier le monde vivant, elles doivent nous vendre trois fois moins de vêtements qu’aujourd’hui. 

Et c’est… exactement le contraire de ce qu’elles font.

charbon coton loom augmentation ventes vêtements france
Le volume de ventes de vêtements en France a presque doublé en 20 ans avec le déferlement de la fast fashion puis de l’arrivée du e-commerce : Amazon, Vente Privée, Zalando, Wish… (sources ici)

Comment la stratégie actuelle des marques aggrave la surproduction

Quand les marques martèlent qu’elles utilisent des matières plus “éco-responsables” sans rien faire d’autre, ça empire le problème (qu’elles en aient conscience ou non). En s’affichant comme “vertes” alors qu’elles ne travaillent que sur des choses secondaires, les marques endorment l’éco-anxiété des clients pour continuer à les faire acheter, voire les faire acheter plus.

Un panel de dix marques de prêt-à-porter attestait récemment que “l’éco-conception” permettait d’augmenter leur chiffre d’affaires de manière significative, de +7% à +18% (tout en réduisant les coûts de production). Eh oui : on consomme plus quand on nous détourne de nos émotions négatives. Dans cette étude, des chercheurs ont par exemple montré qu’on utilisait 20% en plus de papier cadeau quand on nous disait que les chutes allaient être recyclées… D’ailleurs, on le voit aussi dans la communication des marques – les arguments éco-responsables sont des alibis pour encourager les gens à acheter plus :

charbon coton loom greenwashing h&m 2
15% de réduction si vous mettez vos vêtements dans la benne à recycler.
greenwashing H&M
Des cartes-cadeaux à gagner pendant une campagne pour parler du recyclage.
charbon coton loom greenwashing h&m
Une photo envoyée récemment par un de nos clients : 3 vêtements “verts” pour le prix de deux.

Parenthèse essentielle : pourquoi le recyclage, c’est (parfois) de l’enfumage ?


Certaines marques évoquent le recyclage ou l’économie “circulaire” comme solution aux problèmes environnementaux, en installant par exemple des bornes de recyclage en magasin.

Certes, le recyclage a des avantages comme le fait de pouvoir produire des matières localement ou d’utiliser moins de matières vierges. Mais en termes de réduction des gaz à effet de serre, le recyclage n’aide que très peu. Et ce pour trois raisons :

1/ Aujourd’hui, seuls 1% de nos vêtements sont “recyclés”, c’est-à-dire transformés en vêtements neufs. Certes, les vêtements en bon état sont revendus en friperies, mais cela ne représente que 6% des volumes. Les autres vêtements ? Soit ils partent en Afrique (où beaucoup viennent juste grossir les décharges à ciel ouvert), soit ils sont “décyclés” en chiffons ou en textiles d’isolation.

2/ Admettons qu’on améliore suffisamment les technologies de recyclage et qu’on arrive à produire beaucoup plus de vêtements neufs à partir de vieux. Est-ce que ça réduirait nos émissions de gaz à effet de serre ? Quasiment pas. Le recyclage permet d’économiser de la matière, mais pas vraiment de l’énergie. Pour être fabriqué, un vêtement en fibres recyclées doit aussi passer à travers le même processus industriel de filature – teinture – tricotage/tissage – confection. Résultat : même si on se met dans une hypothèse où on arrive à multiplier par 40 le volume de vêtements recyclés (en passant donc à 40%, ce qui est méga optimiste), cela économiserait seulement 5.9% d’émissions carbone par rapport à aujourd’hui (or si vous suivez, l’objectif c’est de diviser par 3, soit de réduire de 66%…).

3/ Et encore, cette petite baisse des émissions carbone part du principe que les vêtements en fibres recyclées seront de même qualité que les autres, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Pour les fibres naturelles comme le coton, les fibres recyclées sont plus courtes, donc les vêtements sont de moins bonne qualité que ceux faits avec des fibres vierges : ils boulochent plus, se déforment plus vite, etc. Donc à usage égal… il faudra en produire plus.

 

Au-delà des consommateurs, ce greenwashing paralyse l’action citoyenne et politique. Comme on a l’impression que les marques s’occupent du problème, on se dit que la situation est sous contrôle.

charbon coton loom fashion pacte
Présentation du “Fashion Pact” à l’Elysée : quand des gens aussi importants ont l’air aussi satisfaits, on se dit que tout va bien se passer, non ?

En fait, la plupart des efforts actuels des marques, comme travailler sur des nouvelles matières éco-responsables, promettre le recyclage des vêtements ou installer des ampoules basse consommation en magasin, laissent penser qu’on trouvera une solution technologique au problème climatique. Elles restent dans une logique de “croissance verte” qui les empêche de s’attaquer au vrai problème : comment sortir l’industrie textile de sa logique de surconsommation ? Cet écran de fumée nous fait perdre un temps précieux alors qu’il est urgent d’agir.

Alors, nous les marques, que devons-nous faire ?

Ce que les marques doivent faire

Pour diminuer les volumes de vêtements produits chaque année, il faut nous attaquer aux causes directes de cette surconsommation.

La première chose à faire, c’est d’arrêter de centrer notre communication sur des mesures symboliques à faible impact écologique mais qui pourraient inciter les clients à acheter plus : polybags recyclés, emballage en kraft, matière éco-responsable, bornes de collectes de vêtements usagés en magasins etc.

Est-ce que ça veut dire que c’est mal d’appliquer ces mesures secondaires ? Qu’il faut utiliser plus de polyester et abandonner le lin ? Bien sûr que non. On doit continuer à avancer sur ces sujets d’éco-conception mais en ayant conscience que c’est insuffisant. Nous, les marques, nous devons d’abord nous concentrer sur les trois choses suivantes :

  1. Améliorer la qualité des vêtements. La baisse de la qualité diminue la durée de vie des vêtements et oblige les consommateurs à renouveler plus souvent leurs vêtements.
  2. Relocaliser la production. En favorisant la course aux prix bas, les délocalisations aggravent les phénomènes de surconsommation et de surproduction. Au contraire, la relocalisation en France ou au Portugal permet de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, car les énergies utilisées émettent peu de CO2.
  3. Surtout, surtout, arrêter de pousser à la consommation : arrêter d’endormir l’éco-anxiété des gens en communiquant sur des vêtements “neutres en carbones”, “éco-responsables”, “à impact positif” (rien de tout ça n’existe), diminuer le rythme de renouvellement des collections, limiter la fréquence des soldes et promotions, faire moins de publicité, arrêter le reciblage sur internet, ne pas communiquer sans cesse sur les stocks limités ou les dates limites, mettre le holà sur les éditions limitées, les collabs, etc.

Alors oui, dans ces conditions, les entreprises seront amenées à fabriquer moins de vêtements. Et même si elles vendent ces vêtements un peu plus cher (le prix de la qualité et du local), elles feront sans doute moins de chiffre d’affaires. Est-ce un problème ? Pour leurs actionnaires, clairement. Pour les gens qui y travaillent ? Peut-être à court terme. Mais sur le long terme, c’est une excellente nouvelle pour l’emploi. Ces 30 dernières années, alors que le volume de vêtements vendus a explosé, le nombre d’emplois dans l’industrie textile en France s’est écroulé suite aux délocalisations, passant de 425 000 à seulement 100 000. Une chute qui dépasse de loin le nombre d’emplois créés par le commerce de détail de vêtements (+ 50 000 entre 1996 et 2010). Demain, si on arrive petit à petit à réindustrialiser le pays, cela pourrait créer des centaines de milliers de jobs locaux.

du charbon dans le coton classement fortunes monde
Les actionnaires des entreprises de mode – mais comment vont-ils boucler leurs fins de mois s’ils vendent moins de vêtements ? Lançons une cagnotte pour les soutenir.

Comment faire pour que les marques changent ? Comme on l’a expliqué dans cet article ou cette conférence Ted, il faut qu’on arrête collectivement de ne rêver que de croissance, et qu’on développe une culture du “mieux” qui remplace celle du “plus”. Mais nous ne sommes pas naïfs : on ne peut pas miser notre avenir sur une révolution des consciences au sein des entreprises. D’ailleurs, on connaît plein de gens super dans des grosses marques de mode qui voudraient changer les choses mais qui n’y arrivent pas.

Le problème, c’est qu’il existe aujourd’hui une “prime au vice”, autrement dit un avantage économique à fabriquer mal et plus. Prenez une marque qui a délocalisé au Bangladesh dans des usines qui tournent aux centrales à charbon et rejettent ses déchets toxiques dans les rivières (une usine pas très cool, donc). Elle n’aura à payer aucun des coûts cachés de son comportement : ni le coût à long terme du réchauffement climatique, ni la dépollution des rivières, ni l’assurance chômage en France pour les gens sur le carreau. Par contre, une marque qui fabrique les mêmes produits mais en France, crée de l’emploi local et s’approvisionne uniquement en énergies renouvelables, paiera ses vêtements 10 fois plus cher et en vendra probablement 10 fois moins. Être une entreprise responsable, ça consiste souvent à faire beaucoup d’efforts qui, au final, sont un vrai désavantage par rapport aux concurrents. Un peu comme les coureurs non dopés du Tour de France : ils s’entraînent plus dur… pour aller moins vite.

Alors, comme sur le Tour, il faut se demander qui on a envie de laisser gagner. Et, ensuite, changer les règles du jeu.

Changer les lois

On est sans doute un peu idéalistes, mais niveau législation, il y a plusieurs choses qui iraient, selon nous, dans le bon sens pour diviser par 3 le volume de vêtements vendus d’ici 2050 (ou si on se place à une échéance plus court terme, réduire le volume de 30% d’ici 10 ans)

[Actualisation de l’article de janvier 2022] Depuis l’écriture de cet article début 2021, beaucoup de chemin a été parcouru sur cette volonté de changer les lois dans l’industrie textile. Nous avons participé à la création d’En Mode Climat, une coalition de plus de 300 acteurs du textiles (marques, mais aussi usines, organismes, médias…) réunis pour faire un lobbying vertueux pour lutter contre le réchauffement climatique. Avec En Mode Climat, nous tentons de faire évoluer la réglementation dans le bon sens, notamment en ce qui concerne l’affichage environnemental ou la mise en place d’un bonus-malus qui pénalise la fast fashion et encourage les marques les plus vertueuses. Plus d’infos sur le site d’En Mode Climat.

C’est parfois un peu technique, alors on vous met toutes nos propositions dans l’encadré ci-dessous que vous pouvez lire si vous voulez creuser.

Propositions pour changer les lois en matière de textile

Il est crucial de poser les bons termes du débat au plus vite : dans quelques mois le gouvernement va modifier la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire de la filière textile (via le futur cahier des charges de la filière REP Textile). L’occasion de contraindre les marques à prendre de vraies mesures environnementales : bonus-malus dans le prix de vente, affichage environnemental, obligation de ré-emploi, etc.

A- Mettre en place des barrières commerciales sur les vêtements fabriqués dans de mauvaises conditions humaines et/ou environnementales. 

Il ne nous semble pas normal qu’il soit aujourd’hui autorisé d’importer en France des vêtements fabriqués avec du travail forcé, à l’autre bout du monde, avec de l’électricité issue de centrales à charbon. Voici ce qu’on pourrait faire pour changer la donne : 

  • Mettre en place un mécanisme d’ajustement aux frontières (par exemple une taxe carbone à l’import) pour faire en sorte qu’un tel vêtement ne puisse pas entrer en France sans être fortement taxé.
  • Mettre en place des quotas d’importation textile, comme les accords multifibres qui existaient avant d’être démantelés par l’OMC en 2005. Etant donné les enjeux (notre survie à tous), il ne nous paraît pas inconcevable de mettre à nouveau en place un protectionnisme coordonné et coopératif au niveau international.
  • S’assurer de la mise en œuvre de la loi sur le devoir de vigilance, qui permet de pénaliser financièrement les multinationales portant atteinte aux droits humains et environnementaux. C’est une loi votée en 2017 pour laquelle la France a été pionnière dans le monde mais pas encore vraiment appliquée : pendant le récent scandale textile du travail forcé des Ouïghours en Chine, le gouvernement s’est contenté d’un rappel à l’ordre des marques concernées.
charbon coton loom punition
Le gouvernement français et les marques qui fabriquent grâce au travail forcé d’êtres humains

B- Obliger des entreprises à plus de transparence sur :

  • Les conditions de production. Pourquoi l’affichage du/des pays de production n’est-il pas obligatoire sur les étiquettes et sur les sites internet des marques ?
  • L’affichage environnemental obligatoire avec une notation de A à E pour chaque produit. Ce sujet est en cours de discussion au niveau français et européen. Loom a bien été intégré aux groupes de travail, mais pas sûr que notre “lobbying” marche. Or, il est indispensable que cet affichage environnemental intègre la durabilité des vêtements, à la fois en prenant en compte leur qualité mais également les incitations à consommer (on pourrait par exemple mettre un malus aux marques qui renouvellent trop vite leurs collections).

C- Modifier la « taxe » d’éco-contribution sur les vêtements. Aujourd’hui, quand une marque met un vêtement sur le marché, elle paye une taxe qui peut être diminuée si ce vêtement est considéré comme plus solide ou issu de matières recyclées. C’est super sur le papier… Mais il faudrait :

  • Augmenter son montant : cette taxe est aujourd’hui d’environ 1 centime par vêtement. Comment un montant si faible peut-il inciter les marques à améliorer la qualité ? Tant que ce montant ne compensera pas le surcoût lié à une production responsable, la « prime au vice » continuera à dicter sa loi.
  • Changer ses modalités de calcul : il faudrait inclure dans le système de malus le pourcentage d’énergies fossiles utilisées même si c’est techniquement compliqué car l’organisme qui gère cette taxe se concentre sur la fin de vie du produit (ce qui est d’ailleurs tout le problème). Cela pénaliserait les marques qui produisent leurs vêtements dans les pays asiatiques à base d’énergies fossiles, et favoriserait les marques qui produisent plus localement, comme en France ou au Portugal où les énergies sont peu “carbonées” (cf. cette étude de l’Union des Industries Textiles).

D- Pénaliser le greenwashing. Pour cela, l’ARPP (autorité de régulation de la publicité) ne doit plus être pilotée exclusivement par les entreprises mais inclure également des acteurs publics et/ou des ONG dans leurs gouvernance. De la même manière, il ne faut plus que les filières de « responsabilité élargie des producteurs » (comme Eco TLC / Refashion pour la mode) soient auto-régulées par les entreprises elles-mêmes. Tant que ces organismes ne sont composés que par les marques du secteur (et pas d’organismes publics ou ONG), leurs engagements ne seront jamais vraiment contraignants.

E- Orienter les outils de financement public (PGE, prêt BPI, Crédit Impôt Recherche…) pour ne le verser qu’aux entreprises qui respectent certains critères (qualité des vêtements, incitations à la consommation, fabrication européenne…). Est-il normal que certaines marques qui fabriquent à l’autre bout du monde aient obtenu rapidement un PGE suite aux conséquences du Covid quand certaines industries textiles françaises l’attendent encore ?

F- Soutenir la réparation et le reconditionnement des vêtements usagés. Plein de vêtements pourraient être réparés au lieu d’être simplement jetés. Le Crédit Impôt Collection (qui représente quand même 45 millions d’euros et qui finance les développements de nouveaux produits) pourrait être transformé en Crédit Impôt Ré-emploi pour financer la réparation des vêtements. Cela représente un gros potentiel de création d’emplois sur le territoire.

Pourquoi c’est une bonne nouvelle

A ce stade, vous vous dites peut-être qu’on vous promet un monde un peu triste, où on se prive d’acheter, où des entreprises vont disparaître, où on sera tous habillés pareil en noir, en bleu et en gris.

C’est précisément le contraire.

Aujourd’hui, on ignore dans quelles conditions sont fabriqués nos vêtements et on se révolte des nombreux scandales de l’industrie textile, depuis les Ouïghours jusqu’au Rana Plaza. Demain, on pourrait recréer des centaines de milliers d’emplois dignes dans nos régions et savoir d’où viennent nos vêtements.

Aujourd’hui, une poignée de marques mondiales géantes étouffent les autres avec la course aux prix bas et uniformisent les goûts vestimentaires du monde entier. Demain, elles pourraient laisser la place à des milliers de marques, plus locales, plus réfléchies, plus créatives, qui créent moins de misère et d’inégalités.

Aujourd’hui, on passe nos samedis après-midis à acheter toujours plus de fringues alors que nos placards débordent déjà, dans des rues commerçantes où l’on retrouve inlassablement les mêmes magasins, qu’on soit à Saint-Malo, Brive, Paris ou Nancy. Demain, on pourrait retrouver le plaisir de faire des achats réfléchis. De s’habiller avec des vêtements plus beaux et plus résistants. De (faire) recoudre un bouton au lieu de jeter une chemise. De découvrir une boutique qu’on n’aurait jamais vu ailleurs.

A vous de jouer

Si vous êtes un acteur du textile

Le temps presse : le gouvernement va modifier dans quelques mois la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire pour la filière textile, qui pourra contraindre les marques à agir. Pour l’instant, avec le Fashion Pact dont on parlait plus haut, beaucoup de marques ne poussent pas dans le bon sens. Il est donc très important que le gouvernement comprenne les enjeux et entende ces propositions.

Si on est seuls, ils ne nous écouteront pas. Mais s’ils sentent qu’on est des centaines, ils pourront peut-être tendre l’oreille. Alors si vous pensez aussi qu’il faut changer les lois pour en finir avec la surconsommation, inscrivez-vous ici pour que nous montions une coalition d’acteurs du textile et portions ce sujet devant le gouvernement. 

Si vous êtes citoyen ou citoyenne

Bon, vous l’avez deviné : si on doit diviser par 3 la production textile, il va falloir que chacun et chacune d’entre nous réduise d’autant nos achats de vêtements (c’est non négociable, désolé pour Cristina Cordula). Mais au delà des actions individuelles, vous avez d’autres pouvoirs. Les marques cherchent à vous toucher pour vendre leurs produits via les réseaux sociaux, vous pouvez donc vous aussi leur parler. Alors incitez-les à relocaliser, interpellez-les quand vous sentez qu’elles centrent leurs actions sur des mesures symboliques à faible impact écologique ou qu’elles poussent trop à la consommation (on a créé un compte Insta sur ce sujet). Les marques devraient avoir honte d’inciter à consommer et être fières de faire les choses bien. Et tant que la loi ne les y oblige pas, c’est la pression sociale qui doit être le moteur du changement.

Et s’il vous reste de l’énergie, vous pouvez aussi interpeller les « informateurs » de la mode (apps de notation, médias, blogs de mode éthique, annuaires, comptes insta qui recensent les marques éthiques etc.) : ces entités ont un grand pouvoir d’influence aussi bien sur les individus que les marques, il est aussi crucial qu’elles ouvrent les yeux sur les critères qui comptent vraiment.

Ensemble, on changera les règles du jeu.

Article écrit par Guillaume Declair


Quelques lectures qui nous ont aidé à écrire cet article et si vous voulez creuser le sujet

  • Le livre Recyclage le Grand Enfumage de Flore Berlingen
  • Le livre Retour sur Terre : 35 propositions par un collectif d’auteurs dont Dominique Bourg, Philippe Desbrosses ou encore Pablo Servigne
  • Quelques articles du blog de Jean-Marc Jancovici : l’équation de Kaya ou l’énergie des machines (ou une vidéo de sa conf si vous avez la flemme de lire les articles)
  • L’excellent site Carbon Brief sur le réchauffement climatique
  • Rapports pour comprendre l’impact carbone de l’industrie textile : rapport Quantis Measuring Fashion et rapport McKinsey Fashion on Climate
  • Les travaux de Negawatt sur le meilleur moyen de réussir la transition énergétique vers une société bas carbone
  • Hasard du calendrier : une étude d’un chercheur de l’institut de Recherche Cycleco, publiée le 24 février 2021 une semaine après notre article, rejoint exactement les chiffres qu’on avait calculés pour cet article : 69% des émissions de CO2 des vêtements sont dues à la phase de fabrication industrielle. Ce chiffre a été obtenu grâce à 20 entreprises textiles françaises qui ont collaboré en donnant les chiffres de leurs usines sur 17 produits. Un autre rapport, celui du World Ressources Institute, paru en novembre 2021 également après l’article, donne également 76% des émissions à la phase industrielle (avec une bonne transparence sur les hypothèses et les méthodes de calcul).

 

Qui on est pour dire ça ?

Vous êtes sur La Mode à l’Envers, un blog tenu par la marque de vêtements Loom. L’industrie textile file un mauvais coton et c’est la planète qui paye les pots cassés. Alors tout ce qu’on comprend sur le secteur, on essaye de vous l’expliquer ici. Parce que fabriquer des vêtements durables, c’est bien, mais dévoiler, partager ou inspirer, c’est encore plus puissant.

On ne fait jamais de pub : si vous aimez ce qu’on écrit et que vous en voulez encore, abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici. Promis, on vous écrira maximum une fois par mois.

140 commentaires

  1. Hello Loom !
    Bravo pour ce nouvel article qui encore une fois est clair dans son message et son argumentation. Je ne travaille pas dans le monde du textile pour ma part mais j’ai partagé à deux amies créatrices !

    1. Wahou, vous êtes rapide ! On n’a encore annoncé à personne la sortie de cet article, c’est comme si vous l’aviez lu en avant-première^^. Merci pour le soutien et le partage !

    2. Vous avez tout compris 😉 Le concept de « décroissance » (produire/consommer moins mais mieux) va à l’encontre de la société de consommation de masse, dans laquelle nous baignons depuis 50 ans. Il ne va pas être facile de changer les mentalités…

  2. Bravo pour votre travail approfondi et votre partage. Des centaines n’y suffiront pas, à nous de le multiplier par 1000.
    Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de toi. Denis Langlois.
    Merci.

  3. Merci pour ce superbe article qui aide à penser à des solutions pour l’avenir (souvent des choses qui manquent aujourd’hui)
    Est ce qu’une pétition en ligne aurait un intérêt dans l’influence du gouvernement sur la loi textile ?

    1. Merci pour le soutien 8 Au début, on se disait qu’une pétition en ligne ça pourrait marcher puis on a lu livre Changer le Monde, de Sarah Durieux (qui est super d’ailleurs) et on s’est rendu compte que, pour l’instant, ce n’est pas le meilleur moyen. Mais un jour, oui^^

  4. Coucou l’équipe de Loom, merci pour ce superbe article qui a dû vous demander beaucoup de temps 🙂
    Belle vulgarisation économique pour bien comprendre les enjeux.
    Merci encore de prendre ce parti pris de nous informer et de ne pas nous pousser à consommer, vous être une référence et une inspiration pour moi.
    Bonne continuation!

    1. Coucou Antoine, oui ça nous a pris beaucoup de temps à nous, à nos relecteurs et relectrices mais c’était super intéressant à faire (rien que pour nous, comprendre ce sur quoi ça vaut la peine de travailler et ce qu’on peut laisser tomber) donc ça valait la peine.
      Et ça nous touche beaucoup d’être une référence et une inspiration, bonne continuation à vous aussi !

  5. Une fois de plus, vous êtes incisifs, précis, objectifs et sans se contenter d’observer, vous proposez des solutions argumentées et solidement étayées. Je prendrai la liberté de partager sur mes réseaux persos et pros. Ce ne sera pas suffisant peut-être. Oserai-je proposer qu’un jour, vous ré-écriviez une version « light » et visuelle pour les écoles, de la primaire au secondaire », sur le ton « le textile pour les nuls » (vous savez, les couvertures jaunes et noires !) ? Nos jeunes têtes blondes seront réceptives à cette approche ! Et ce sont les consommateurs et entrepreneurs de demain !
    Bon, j’enfile mon pull épais LOOM que j’aimeuuuuuu et je vais bosser ! à bientôt 😉 et félicitations pour vos engagements.

    1. Bonjour Nicolas,

      Merci, ce sont des beaux compliments, vraiment. Généralement, on essaye de traduire nos longs articles en BD, dans un deuxième temps. On le fera surement pour celui-là, dans quelques mois. Ça vous irait ?
      Bon travail en pull Loom 😉

      1. Je vous fais confiance pour trouver la meilleure des façons de communiquer !
        Au fait, il commence à faire beau… un combo « short de bain + masque » pour la plage dans les projets ? 😉
        à bientôt !

  6. Super article ! Bien documenté qui gagnerait à être partagé au plus grand nombre !! Merci pour votre passion !
    J’ai travaillé plus de 20 ans dans cette industrie qui ne se pose pas assez de questions ! Il faut faire bouger les choses.

  7. Encore une fois bravo: précis et efficace!
    Je partage avec une marque qui se lance pour qu elle évite les nombreux pièges du système 😉

    1. Merci pour ça ! C’est très compliqué pour les marques qui se lancent : en essayant de faire les choses bien, elles s’imposent à elle-mêmes des désavantages compétitifs vs les autres, qui s’en moquent et bénéficient de la prime au vice.

  8. Merci pour cet article, juste un petit bémol tout de même sur la partie énergétique pour les machines.
    Pourquoi ne pas indiquer également que le nucléaire est une source d’énergie très bas carbone et pilotable ? Tout le temps focaliser sur les éoliennes et les panneaux solaires fabriqués en Chine avec du charbon….

    Une véritable action en faveur du climat serait de relocaliser des productions en France 🇫🇷 .
    La France a la production d’électricité la moins carbonée du G20 grâce à ses centrales nucléaires qui n’émettent pas de CO2, c’est un atout formidable et ça ferais du bien à l’emploi !
    A méditer, d’une pierre deux coups !

  9. Salut l’équipe Loom !

    Top votre article !!! Très enrichissant, j’ai beaucoup appris.
    Merci pour le partage des sources et liens pour creuser un peu plus le sujet 😉

    A bientôt !

  10. Bonjour à toute l’équipe de Loom et merci pour cet article, qui mériterait la petite conférence qui va avec si la situation sanitaire le permettait 🙂

    Je souhaite que ce genre d’informations parviennent aux oreilles (aux yeux) des décideurs un peu plus efficacement dans le processus de création de lois et autres outils démocratiques indispensables à l’incitation aux changements des méthodes de travail des entreprises coupables de tant d’excès. Comment expliquer à l’un des fleurons économiques de la France qu’elle doit revoir totalement sa copie ? Ça ne se fera probablement pas en une seule fois, c’est que ça bouge lentement un mastodonte.

    La tendance vers une refléxion plus profonde sur les moyens de mieux consommer commence doucement à se voir dans les urnes et dans les mentalités. On doit continuer, même on sera certainement en retard par rapport aux courbes proposées. Merci pour ton militantisme Loom, et bonne chance pour te faire entendre dans ce groupe de travail.

    1. Merci pour le soutien et ne sous-estimez pas le puissance de « cailloux dans la chaussure » que vous pouvez avoir, aussi bien en tant que militant, citoyen, consommateur ou salarié de ces mastodontes. On n’a jamais autant vu les choses bouger que ces derniers temps…

  11. Bravo pour cet article clair et développé ; vous avez tout compris ! en particulier le piège de la pseudo écoconception qui envoie un écran de fumée verte dans les esprits des consommateurs bien trop contents de pouvoir croire qu’écologie et consommation sont compatibles. Effectivement, pas d’autres voies que la sobriété, comme dans tous les autres domaines, pas de solution miracle ni technologique, seulement diviser par 3 ou 4 ou 5 tout ce que nous faisons (le déplacement et la modification de matières en général)

      1. En effet ! 🙂
        Vu sa présence sur ce réseau je l’aurais imaginé plus enclin au soutient, mais se pose sans doute le problème de la neutralité de sa position envers les marques.

  12. Au top cet article !! Ayant fait parti du groupe de travail sur l’affichage environnemental des produits textiles, je suis toute émue de vous voir en parler ici 🙂
    On a eu une discussion (houleuse) Avec papa à Noël : il disait que si on re localisait la production, les habitants du bengladesh et notamment les enfants, n’auront plus de travail et ne pourront plus subvenir aux besoins de leur famille. J’avoue que j’ai pas trop su quoi répondre ?!

    1. Le réchauffement climatique ne nous laisse pas le choix : un jour ou l’autre, il va falloir produire beaucoup moins et beaucoup plus local. Donc soit on anticipe pour ne laisser personne sur le carreau, soit on le subit et ce sont effectivement les populations les plus fragiles qui paieront le prix fort (aussi, on peut se dire qu’il y a sans doute mieux comme monde que celui où on considère que c’est une chance que des enfants bossent dans des usines).
      Merci pour le soutien, et on croise les doigts pour l’affichage environnemental !

  13. Merci et bravo à partager largement !!!
    L’idée de notre cher président m’inspire : pourquoi une pas contacter des influenceurs à forte audience pour les inciter à relayer ce genre de message super pédagogique ? 10 millions de vues sur le sujet ce serait pas mal non ? 😉

    PS Dans la biblio vous citez Jean « Marie » Jancovici => une nouvelle tentative de le faire rire 😉

    1. Merci à vous, n’hésitez pas à partager cet article aux influenceurs et influenceuses que vous croisez.

      ps : oui, on a reçu 7 mails de fans de Janco pour souligner cette coquille, c’est maintenant modifié 😉

  14. Bravo pour votre article, je ne saurais vous apporter une contradiction scientifique … si une écologie seulement accès sur le CO2 me paraît être un minimum, mais je vois avec plaisir que vous abordez également l’aspect social pour une société plus humaine.
    S’il paraît aujourd’hui difficile de s’opposer frontalement au capitalisme mondial (j’y intègre bien sûr le capitalisme chinois …) et aux différents lobbys pour lesquels l’écologie est aussi un business. Ne nous laissons convaincre trop vite de remplacer sa voiture diesel, que l’on peut encore réparer, par une voiture toute neuve qu’il a bien fallu construire …
    Demandons à nos marques, nos fournisseurs d’œuvrer pour l’homme, que le jeune ado turc ou bengali puisse trouver aussi chez lui des conditions « normales » de travail, de rémunération dans un environnement écologiquement sain. Le consommateur aura alors à choisir d’être solidaire avec son voisin européen ou son voisin « mondial » !

  15. Bonjour Loom,

    Un excellent article, bien documenté, simple et concis. Du beau travail à l’image de vos vêtements.

    Avez-vous réfléchi à la possibilité de créer une association voir même un label avec d’autres acteurs de votre industrie qui partagent vos idées sur la relocalisation, la qualité des produits, etc ? (Je pense à 1083, peut-être même Asphalte). Ensemble vous pourriez avoir plus de poids non ?

    Une bonne journée à vous en tout cas !

  16. Bonjour.
    Encore un bon article mais qui me gêne un peu dans le fond.
    On laisse supposer que c’est mieux en Europe car on fait ça sans charbon, mais on ne parle pas de la pollution cachée qu’est le nucléaire. C’est comme dire que la voiture électrique pollue moins que la thermique, oui dans ce qu’on respire, non pour le reste de la pollution, le stockage et recyclage des déchets et batteries. Car envoyer nos déchets en Afrique pour un pseudo recyclage ce n’est que cacher la misère loin de chez nous.
    Le chemin est long…

    1. Bonjour,

      Je me permets de vous répondre car je connais bien ces deux sujets.
      Pour la voiture électrique, elle est moins polluante que la thermique, sur l’ensemble du cycle de vie. Il y a de multiples études sur le net pour le vérifier, ou aussi ce site très ludique réalisé par des chercheurs de l’université du Luxembourg: https://climobil.connecting-project.lu/

      Pour le nucléaire, il n’y a pas de pollution cachée, au contraire c’est la seule industrie qui répertorie, classifie et gère la totalité de ses déchets. Ils ne sont pas envoyés en Afrique. Pour donner des idées et quantifier, en France on produit 5g/an de déchet radioactif à haute activité par habitant (soit 0.2% du total des déchets nucléaires), contre 100kg/an de déchet toxique. Pareil, il y a plein d’études sérieuses sur le sujet.

      Cordialement,

      1. Tout à fait d’accord avec Loom.
        Je me renseigne depuis des mois et mon avis sur le nucléaire a évolué. Il va être nécessaire au moins pour les décennies à venir.
        Je vous conseille les gars d’osons comprendre, qui font des vidéos très très claires, résultant de l’épluchage de dizaines de dossiers, pour chaque sujet. Leur vidéo sur les rejets nucléaires est très très bien faite.

  17. Bravo pour cet article, et pour les heures d’étude et d’analyse pour le produire !

    Une question néanmoins: dans les solutions proposées, si on relocalise les moyens de production dans des pays où l’électricité n’est pas issue de sources fossiles (au hasard, en France), vue la part des usines dans l’empreinte carbone du textile (~70%), est-ce qu’on ne règle pas une grande partie du problème ?

    1. On le règle en partie, dans le sens où cela fait augmenter les prix, donc diminuer les volumes consommés et diminuer l’effet rebond dans la foulée + diminuer la quantité de CO2 utilisé.
      Mais produire de l’énergie a toujours un coût environnemental, même quand elle renouvelable (ou bien sûr, nucléaire): vous pouvez regarder la chaine youtube du Réveilleur pour approfondir le sujet. Il faut d’abord réduire : aucune solution technologique nous permet de garder notre modèle de consommation actuel

  18. Bonjour LOOM

    Je suis d’accord à 100 %, il faut attaquer le problème par la quantité au profit de la qualité, de la diversité et du design. Je crois en la micro-production au plus près du consommateur. Concevoir ou consommer en intégrant des contraintes environnementales fortes nous oblige tous à être plus créatifs et inventifs, c’est passionnant !
    Merci pour votre approche réaliste sans détours, la meilleur énergie est celle que l’on ne consomme pas !

    Marie.E

  19. Bravo encore pour ce nouvel article qui vient toujours plus appuyer là où ça fait mal et qui m’aide personnellement à être sûre que l’avenir passe par la sobriété 🙂

    Une question au passage : êtes vous déjà entrain de travailler sur un beau T-shirt, short, belle chemise LOOM en lin bio produit par les agriculteurs bio français, filé en Europe.

    Je sais que c’est super complexe à mettre en oeuvre, mais perso, je préférerais grandement y mettre le prix et avoir une alternative écologique, locale et prouvoyeuse d’emplois durables ! Et en plus s’est super agréable à porter !

    En tout cas bravo pour vos articles, mais surtout pour la concrétisation de vos idées et la haute qualité de vos produits.

    Vous êtes l’avenir !

  20. C’est toujours un plaisir et très enrichissant lire vos articles. Je ne travaille pas dans le monde du textile mais je le partage à mes contacts.

  21. Je suis pas sûre que les habitants de Fukushima (ou de Tchernobyl) partagent votre enthousiasme pour le nucléaire, mais bon !!
    Je voulais parler d’un génial livre (pour ceux qui aiment se servir de leurs 10 doigts) sur le raccommodage artistique Mend ! A refshioning manual and manifesto (en anglais) par Kate Sekules, qui s’occupe également du site sur le même thème visiblemending.com : c’est très beau et du coup on comprend que c’est vraiment dommage de jeter ses fringues à la poubelle quand elles ont été bouffées par les mites ou autres. Voilà donc ne jetez plus vos pulls Loom, raccommodez les artistiquement ! 😀

    1. On n’est pas sûrs d’avoir émis la moindre remarque qui laisse penser qu’on est enthousiasme sur le nucléaire mais bon 😉
      Oui pour le « visible mending », on adore cela. Isabelle Cabrita fait cela en France, et c’est d’une beauté…

  22. Merci beaucoup pour l’article et le travail de recherche. J’adhère totalement. Enfin une étude qui prend l’ensemble des émissions en compte et qui n’est pas du green washing.
    Merci merci merci !

  23. Un grand merci pour cet article et toute l’énergie que vous déployez pour faire changer et évoluer l’envers du décor de la mode. La mode et le monde a besoin de gens comme vous qui se battent pour faire bouger les lignes.
    Continuez à vous battre, à ma façon je ferais en sorte de diffuser votre message à mes proches, mes connaissances pour semer cette petite graine dans leur tête pour faire évoluer les comportements.
    Merci Loom
    Pauline

    1. Merci Pauline, votre soutien nous donne de l’énergie, presque complètement décarbonée (ouahou c’est une gross blague d’ingé ça).

      Continuez à vous battre aussi, on vous soutien en retour^^

  24. Bravo pour votre article très pédagogique qui permet à un citoyen qui est aussi un consommateur de comprendre les enjeux écologiques réels, liés à l’industrie textile dans le monde. Encore une fois les grandes marques tenues par des personnes puissantes se contentent de récupérer la conscience écologique qui est en train de naître pour se contenter de paraître mais sans s’attaquer réellement au problème. C’est là où les institutions publiques et internationales doivent intervenir pour établir des règles qui permettent à la fois de lutter contre le réchauffement climatique mais aussi de créer des emplois relocalisés qui produisent de la qualité et de la durabilité. Les citoyens doivent vous soutenir pour être des vrais influenceurs.

  25. Bravo pour cet article détaillé, sourcé et objectif. Je l’ai immédiatement transféré à mes collègues qui sont bien trop « fashionistas » à mon goût 😉

  26. Bonjour et un grand merci pour cette prise de parole très accessible et très complète. La relocalisation et la baisse de production globale semblent en effet être d’excellentes pistes pour progresser , mais la France n’est pas encore prête à absorber toutes les demandes des marques : manque d’outils de prod, manque de capacités, manque de personnel formé ( et motivé, aussi ) .. savez-vous si des aides concrètes, chiffrées et timées du gouvernement sont prévues, à l’instar de ce qui a été fait pour l’industrie pharmaceutique ?
    Je partage illico votre article, et à très vite !!

  27. Merci et bravo pour cette étude fouillée et claire sur le sujet crucial du réchauffement climatique et de la surconsommation ( en tout, du reste !).
    Je participe autant que je peux à favoriser les productions locales ( toutes productions confondues ), qui favorisent et facilitent une meilleure transparence et des relations humaines de proximité .
    Je fais suivre votre étude à l’entreprise textile  » Ten Trees » au Canada ( Colombie britannique ); peut-être vous connaissez ? Ils ont, je crois, une filière en France ?
    Anne

  28. Bonjour,

    Votre article est intéressant mais incomplet.

    « Vendre des produits 10 fois plus chers, en vendre 10 fois moins…. ».
    Comment feraient celles et ceux qui ne pourraient pas payer 10 fois plus chers ? Les salariés au SMIC, les familles nombreuses, les chômeurs, les étudiants….
    Vous orientez votre article sur les méchants responsables que seraient ces méchantes entreprises qui fabriquent ces mauvais produits polluants.

    Aussi c’est bien d’être patriotique, de tout vouloir faire fabriquer en France, etc… mais ce discours est révolu et d’une autre époque.
    Nous habitons tous sur la même planète. Une vie au Bangladesh a autant de valeur qu’une vie en France. Alors changez de discours svp! Surtout qu’avec l’évolution de l’éducation en France, de moins en moins de français voudraient réaliser ce genre de métier…

    Enfin je vous donne une information: à ce jour l’Asie (Inde, Chine,….) produit 99% des composants textiles utilisés dans l’industrie. Même les entreprises qui produisent en France, font venir les composants d’Asie…

    Bonne continuation

    1. Oui, nous vivons tous sur une même planète. Le réchauffement climatique affecte tout le monde mais… le Bangladesh, et l’Asie du Sud ouest, seront touchés plus vite et plus durement que la France par le réchauffement. Ce qui est totalement injuste car ce sont les pays occidentaux qui sont responsables du réchauffement climatique. Donc agir pour le climat, vite et fort, est un geste de solidarité pour eux aussi.

      Quant à la question du pouvoir d’achat et de la transition écologique, c’est une question clé effectivement. La solution est dans la redistribution des richesses: comme on le voit dans l’article, les possédants des plus grand groupes de Mode, n’ont pas de souci de fin de mois…

    2. Merci Thomas. Nous ne pensons pas que les entreprises soient « méchantes » : il est (presque) normal qu’elles se comportent ainsi dans le contexte de la régulation actuelle. Quand on parle de « prime au vice », cela signifie précisément qu’il y a avant tout un problème de régulation.

      Ensuite pour répondre à vos différents points :
      1/ « Les plus pauvres n’auront plus les moyens de se payer des vêtements. » => Dans un monde plus sobre, tout le monde devra en effet acheter moins de choses. Mais ce sera aussi un monde avec des vêtements de meilleure qualité et qu’on aura plus envie de réparer. On n’est pas sûr que le coût d’usage des vêtements augmente, au contraire.
      2/ « Une vie au Bangladesh a autant de valeur qu’une vie en France » ⇒ Alors là, on est plus que d’accord avec vous, et c’est JUSTEMENT pour cela qu’il faut changer de modèle. Ce que souligne Catherine ci-dessous, c’est que si on continue sur cette voie, le Bangladesh sera probablement assez largement invivable en raison des hausses de température et humidité (cf. le premier graphe qu’on montre) et de la montée des eaux (une bonne partie du Bangladesh risque de disparaître sous l’océan). Rester sur le même modèle, ce serait condamner le Bangladesh à moyen terme, ce serait criminel.
      3/ « l’Asie (Inde, Chine,….) produit 99% des composants textiles utilisés dans l’industrie » ⇒ On n’est pas sûr de ce que vous entendez par « composants textiles ». Si vous parlez des composants électroniques utilisés dans les machines textiles, la plupart des machines textiles sont fabriquées en Europe (Allemagne, Italie, Suisse…) mais leurs composants électroniques sont en effet très probablement fabriqués en Asie. Mais est-ce une raison suffisante pour faire fabriquer tous nos vêtements là-bas ?

  29. Hello Loom,
    Merci pour cet article que je me suis empressée de lire dès sa sortie comme souvent.

    Les chiffres du camembert des émissions m’ont un peu surprise (la com’ du greenwashing finit par monter à la tête qu’on le veuille ou non ?), surtout en comparant avec le bilan carbone communiqué par Veja (ici : https://project.veja-store.com/fr/single/emissions/) où ils allouent seulement 3% de leurs émissions aux usines contre 71% aux matières premières…
    Comment expliquer ces différences ?
    Les rapports auxquels vous vous référez pour ces chiffres se sont concentrés sur les textiles et non les chaussures ? La faute au cuir ? Veja a inclus l’énergie de transformation des matières premières dans les 71% ?

    Quoi qu’il en soit, merci pour les solutions apportées et votre engagement : Go Loom ! (sans mauvais jeu de mot aucun)

    1. Waou il est super leur rapport, la différence entre scope 3 et scope 1,2 est bien expliquée. Oui, les rapports que nous citons dans l’article sont à l’échelle globale, pour l’ensemble de l’industrie. Si on regarde à l’échelle des marques, on peut avoir des répartitions complètement différentes. On va le voir ci-dessous l’exemple avec Veja.

      Voici nos hypothèses sur la faible part consommée par les usines vs. les matières premières :
      1/ Ils fabriquent des baskets, pas des vêtements. Donc moins de process de filature / tissage / tricotage / teinture… Ce qu’ils comptabilisent comme « émissions d’usines », ce sont les émissions de l’usine d’assemblage de basket : à notre connaissance, l’assemblage est manuel (ou sur machines à coudre^^) donc peu consommatrice d’énergie « non-humaine ».
      2/ Le gros de l’impact de Veja, ce n’est pas vraiment l’énergie des machines utilisées pour transformer le cuir, mais le cuir utilisé dans une bonne partie de leurs baskets. Or, le cuir est assez émetteur de gaz à effets de serre, notamment en raison du méthane rejeté par les bovins.
      3/ L’énergie des usines de transformation du cuir de Veja pèse aussi peu dans le camembert total, c’est que l’énergie au Brésil est très décarbonée : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_au_Br%C3%A9sil#:~:text=Sa%20production%20d'%C3%A9lectricit%C3%A9%20se,solaire%201%2C1%20%25).
      Donc dans le cas de Veja, travailler sur des nouvelles matières ou du cuir sourcé autrement, ça vaut carrément le coup.
      Par contre, s’ils décident de relocaliser leur production en France (c’est complètement hypothétique) tout en utilisant du cuir brésilien, ça ne changerait probablement pas grand chose à leur bilan total (bien sûr, ici on ne parle que d’émissions de gaz à effet de serre, pas des autres sujets sociaux et écologiques)
      Voilà, j’espère ne pas avoir dit de bêtises et avoir répondu à cette très intéressante question,

      Merci pour vos encouragements et votre curiosité !
      Julia

  30. Hello-Bravo LOOM,

    Vraiment c’est trop kiffant de voir des marchands conscients et concernés.

    Dites, vous croyez pas qu’on pourrait créer une appli de notation des fringues genre YUKA ?
    Ca fait quand même une petite différence ce truc et les marques se sont même elles-même rectifiées en voyant à quelle point cette appli était plébiscitée. Je pense que l’industrie alimentaire et l’industrie textile ont pas mal de points communs dans le style volumes de production, enfumage et marketing de dingue, lobbying incessant, logique de croissance infinie.
    Non ? Vous savez s’il y a des pistes sérieuses ?
    Je pense que vous seriez bien placés pour impulser le truc de façon sérieuse.
    En tout cas merci pour cet article, ce que vous faites est trop stylé, à commencer par vos fringues 🤸

    1. Hello Aurélien,

      merci de dire qu’on est un kif !
      Pour les apps de notation, il y a Clearfashion mais je sais que leur algo ne tient pas compte de ce qu’on évoque ici et se focalise beaucoup trop (à notre goût) sur l’écoconception, les matières premières et pas ou peu sur la qualité, le produire local et les incitations à consommer. Peut-être que si vous leur expliquez, ça les fera changer ?

      Merci vous aussi vous êtes stylé^^

  31. Bravo pour votre article très complet, factuel et objectif ce qui est rarement le cas sur ce type de sujet. Je rajouterais un élément : vous prenez bien en compte l’amont (extraction des ressources = scope 1), la production, le transport et la distribution (scope 2) mais ne mentionnez pas le scope 3 de l’usage du produit. Or l’exemple des shampoings l’Oréal montre que les phases amont représentent une faible part des impacts CO2 en regard de l’énergie consommée pour chauffer l’eau utilisée pour les douches lors de l’utilisation du shampoing. Dans le cas des vêtements, quelle est la part du lavage ? Je sais bien qu’on n’est pas sensé laver plus si on achète plus de vêtement (quoique… ) mais on sait que nos machines lavent aujourd’hui des vêtements souvent à peine portés et pas vraiment sales. N’y a-t-il pas également là une source d’optimisation via une meilleure information / éducation des consommateurs ?

    1. Merci de l’avoir lu et pour les encouragements. Concernant l’usage du produit, ce sera peut-être le sujet d’un prochain article, mais j’ai l’impression qu’à ce stade, les marques ont beaucoup moins de responsabilité (ça ne coûte à aucune marque de dire qu’il faut laver moins, comme nous ici : https://www.loom.fr/pages/conseils-entretien). Et oui, il faudra non seulement diviser par au moins 3 le volume de vêtements achetésmais aussi laver moins. Par contre, il y a quelque-chose à faire du côté des vêtements qu’on a moins besoin de laver, comme expliqué dans cet article : https://www.fastcompany.com/90359188/the-next-big-thing-in-fashion-not-washing-your-clothes

  32. Excellent article !! Un grand merci de faire l’effort de vous informer, de vous former, et de nous éclairer de manière aussi compréhensible.
    Vous êtes supers <3

  33. Bonjour et merci pour votre article intéressant. Pardonnez-moi mais il me semble néanmoins que vous n’allez pas totalement au fond des choses. Vous énoncez qu’une des mesures essentielles pour diminuer les gaz à effet de serre consiste à « relocaliser la production » là où elle est consommée. Totalement d’accord. Vous proposez ensuite de « mettre en place des barrières commerciales sur les vêtements fabriqués dans de mauvaises conditions humaines et/ou environnementales ». Très bien aussi. L’ennui, c’est que les traités de l’Union européenne interdisent formellement à un Etat-membre d’instaurer toute barrière douanière (cf. art. 63 du TFUE ici : https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:12008E063:fr:HTML). Or, pour modifier un traité européen (même pour déplacer une simple virgule), cela requière un vote à l’unanimité de chacun des 27 Etats-membres et à l’unanimité de chacun leurs parlements, ce qui est impossible (un pays comme le Luxembourg, par exemple, s’y opposera toujours, son économie étant fondée sur la libre circulation des capitaux). Pour relocaliser, la seule solution reste aux Etats-membres de quitter l’UE afin d’être en mesure d’instaurer des barrières commerciales. Votre analyse devrait vous conduire à cette conclusion mais ce n’est pas le cas, bien qu’on parle ici de la survie de l’humanité.

    1. Vous avez raison : il serait très difficile d’imposer des barrières douanières du jour ou lendemain en Europe, et c’est pour ça qu’on disait qu’on était un peu idéaliste ^^. En revanche, il nous semble qu’il est envisageable d’instaurer un « mécanisme d’ajustement aux frontières », avec l’instauration d’une taxe type taxe carbone sur les vêtements. En ce sens, il n’y aurait pas de préférence européenne, mais un principe appliqué de manière équivalente à tous les pays. Après tout, on fait bien des bonus/malus sur les voitures…

  34. Merci beaucoup pour cette éclairage ! C’est un travail énorme. Je me demandais seulement s’il n’est pas possible d’influencer une transition énergétique en Asie (car ils ont désormais le savoir faire et les infrastructures > éviter des futures ruines du capitalocene)? En supposant que l’on canalise l’effet rebond… Bonne continuation !

    1. Ça serait une super piste mais ça relève quand même de gros gros changements. Et il ne faut pas oublier qu’avant de changer d’énergies il faut avant tout réduire drastiquement tout ce qu’on produit…

  35. Superbe investigation de Loom, encore une fois…

    On va être honnête, chez Maratona on est encore loin d’être parfaits, mais on fait des efforts sur certains sujets comme:

    -éviter de pratiquer les Dark patterns (budget marketing 2020 = 0€)

    -travailler avec des partenaires le plus proche possible (groooos challenge)

    -proposer une qualité qui fait durer les produits dans le temps (ça c’est plutôt kiffant)

    Depuis notre récente création, il faut reconnaitre que Loom est une source d’inspiration et de motivation car il s’agit ici de sujets sur lesquels il faut être passionné afin de changer les choses, pas facile donc mais avoir des marques leaders comme ça, et bah on se sent moins seuls dans le brouillard 🙂

    Bonne continuation!

  36. Bravo ! Vous n’imaginez pas combien lire du « Jancovici » par une marque de vêtement me réjouit, surtout quand toute votre démarche est sincèrement inscrite dans ce discours ! Longue vie à LOOM !

    1. Juste une petite question : pouvez-vous donner les sources des études McKinsey et Quantis ? car visiblement leurs chiffres sont très très différents (même si cela ne remet en rien en cause le raisonnement de l’article)

  37. Bravo pour cet article! Je serais curieux, si vous avez l’info, d’intégrer également la conso de CO2 pour la fabrication de ces machines – est-ce anecdotique? je précise un point sur le recyclage, un des intérêt est de trier les lots par couleur pour en faire un fil teint et ainsi éviter la teinture -> on gagnerait donc une étape de transformation.

    1. Merci Maxime. En effet, on pourrait intégrer « l’énergie grise » de ces machines textiles. On sait que par exemple dans les voitures électriques, ça peut représenter une grosse part des émissions (une vidéo intéressante à ce sujet d’ailleurs : https://youtu.be/m2mkCaNH_gY). On n’a pas l’info pour les machines textiles, mais comme pour tous les objets métalliques, ça doit être assez conséquent…

      Et c’est vrai que pour le recyclage, on peut gagner une étape de teinture… mais ce serait dans un monde où les marques n’exigeraient pas d’avoir pile la bonne couleur, et ça n’est pas pour tout de suite !

    1. Superbe article, clair dans ses explications! L’argumentation est au top! Je partage je partage je partage!
      Merci énormément pour votre engagement à nous faire comprendre certains concepts de vie!

  38. Toujours un réel plaisir de lire ce type d’article ! Merci merci merci pour toutes ces informations et ce travail d’explication :^) Vous me donner de l’énergie et encore plus d’arguments !

  39. Juste un détail par rapport aux énergies non carbonés qui peuvent faire tourner nos machines de demain, osons le dire le nucléaire devra en faire partie. Eolienne et panneaux solaires pas suffisant et aussi un impact environnementale énorme si on veut tourner qu’à ça car l’emprise au sol sera énorme donc favorisons le mixte et osons dire nucléaire!
    Oui il y a les barrages hydrauliques aussi mais leur capacité sont limités je crois qu’en France on a déjà installé tout ce qu’on pouvait, on va quand même pas créer des montagnes pour faire des barrages en plus.
    Pour ceux qui croit qu’on pourrait récupérer l’énergie de la foudre n’y pensez même pas. En fait, c’est ridicule par rapport à notre consommation, pourtant c’est impressionnant mais ouai notre consommation est folle, l’atome est notre allié pour subvenir à nos besoins même si on va essayer de les réduire.

  40. Excellent article, qui percute, qui (ré)ouvre l’esprit et qui sait toucher les cordes sensibles avec un peu d’humour (et bim le Fashion Pact) !
    Merci pour la biblio et les ressources partagées aussi 🙂

  41. Bonjour,
    Merci et bravo pour tout le travail indispensable que vous faites. Je suis d’accord avec vous sur la nécessité sans concession de réduire drastiquement la consommation, ce que je fais et me convient très bien. Je m’interroge néanmoins sur ce que serait un monde disons dans 50 ans après une forte décroissance. Car dans votre raisonnement, et j’abonde dans votre sens, la relocalisation, l’accroissement de la qualité, et l’écologie en général sont une chance pour la France de demain. Je suis d’accord, mais je crains qu’à l’échelle mondiale, la décroissance conduit irrémédiablement à des destructions d’emplois. Et cela, c’est malheureusement souvent de la grande pauvreté, des migrations, de la violence etc.. Donc je soutiens votre démarche mais j’aimerais me figurer ce que serait un monde décroissant (emploi, éducation, recherche médicale etc..) et tout cela reste très flou il me semble.

    1. Clairement, un modèle économique plus sobre, avec notamment moins de consommation de bien manufacturés, remet en question la structure de nos emplois. Certains disparaîtraient forcément, d’autres seraient créés (par exemple dans la réparation si on doit produire moins d’objets neufs, dans l’agriculture si on utilise moins de pesticides, dans la production d’énergie si on fait plus de renouvelables, etc). Est-ce que ça sera suffisant pour maintenir le plein emploi partout dans le monde ? Impossible de le prédire. En revanche, ce qui est certain, c’est que les conséquences que vous décrivez (pauvreté, migrations, violences…) arriveront de manière certaine si le réchauffement climatique à +4 ou 5 degrés devient réalité. Donc à choisir…

  42. Bonjour,
    Un grand merci pour cet article fort instructif et qui dit ce qui est à dire sans idéologie mais avec pragmatisme.
    Par contre, quand je vais sur le site de Loom, vous précisez bien que le Coton est organic ou pas, que les conditions de travails sont bonnes… mais rien sur le CO2 émis pour la production du coton par exemple, ou alors j’ai loupé? Donc si j’achète chez vous, les machines-outils sont elles alimentées en énergie décarbonnée?
    Merci beaucoup et longue vie à loom
    Bertrand

    1. Merci pour les encouragements !

      En effet, on ne précise rien sur les émissions de CO2 de nos vêtements. Pourquoi ? Parce que donnés tel quel, ces chiffres seraient très difficiles à interpréter par nos clients (exemple : si je vous dis qu’un t-shirt émet 7kg de CO2 soit les émissions d’une voiture pendant 70km, vous vous dites que c’est beaucoup mais c’est difficile de savoir si c’est un bon ou un mauvais chiffre).

      Ce qu’il faudrait, c’est pouvoir comparer ces chiffres par rapport à la moyenne des vêtements de cette catégorie (par exemple, ce t-shirt émet 30% de moins qu’un t-shirt classique). Mais cet exercice est très difficile à faire et personne aujourd’hui en France n’en est capable, car personne n’est vraiment d’accord sur les bases de données et les méthodes de calcul. Heureusement, ce travail est en cours dans les cadres des travaux sur l’affichage environnemental textile et nous faisons partie des groupes de travail : on devrait pouvoir y arriver dans les prochains mois / années.

      Mais globalement, vous pouvez retenir que le contenu CO2 des vêtements reflète largement le mix énergétique de l’électricité des pays de production (matières premières, filature, tissage/tricotage, ennoblissement, confection). En l’occurence pour Loom, vous pouvez considérer que le contenu carbone de nos vêtements est plutôt bas car nous fabriquons surtout dans le Nord du Portugal (où 60% de l’électricité est décarbonée) et en France (où 90% de l’électricité est décarbonée). Bien sûr, on peut toujours avoir des usines avec des panneaux solaires sur le toit, même en Chine, mais c’est pour l’instant très anecdotique…

      1. Mon point était plus de dire que pour ceux qui lisent l’article, vous pourriez ajouté cette remarque sur la double provenance de vos vêtements (tissu et confection), afin qu’on se dise – « ok, loom is walking the talk »

        Sinon, avez vous regardé ce que faisait carbonfact.co à propos du « poids Carbon » des biens de consommation… je pense que de plus en plus de consommateurs vont regarder cette donnée… et de plus en plus vont la demander quand les précurseurs comme vous l’afficheront et établiront le standard 😉

        1. C’est vrai, merci d’avoir relevé ce point – les gens en prendront maintenant connaissance en lisant les commentaires 🙂

          Et en effet, on a vu que pas mal d’acteurs privés se positionnent sur le calcul des données carbone (comme carbonfact) : on peut espérer que certains émergent, peut-être même avant les affichages environnementaux officiels. Le seul truc, c’est qu’ils ont besoin de se baser des données et des méthodes de calcul fiables dans le textile. Or on connaît assez le sujet pour savoir qu’il n’y en a pas vraiment aujourd’hui, donc il y a du boulot !

  43. Bonjour, merci pour cet excellent article qui éclaire exhaustivement beaucoup d’enjeux liés à la transition écologique et sociale.
    Je suis très étonné par contre de votre chiffre de division par 3 des émissions d’ici 2050 alors que pour l’UE, l’objectif est de diviser par 6 nos émissions de GES avant 2050.
    Bonne journée.

    1. Merci d’avoir regardé ces chiffres avec attention – ils sont hyper importants ! Mais ce qui n’est pas simple avec les objectifs de baisse des émissions, c’est qu’il y a toujours des chiffres différents en fonction du calendrier, des géographies, de la prise en compte ou non des « compensations carbone », etc. C’est vrai que la France, dans sa Stratégie Nationale Bas Carbone, parle d’une division par 6 (bon, depuis 1990, sachant qu’on a déjà depuis diminué un peu artificiellement nos émissions avec les délocalisations). On ne trouve pas d’objectif de division par 6 pour l’UE mais peut-être qu’on a mal cherché ?

      En tout cas, on était parti à la base de l’analyse de ce chercheur à partir des travaux du GIEC sur la trajectoire des émissions mondiales pour avoir 66% de chances de rester sous la barre des 2 degrés : https://twitter.com/hausfath/status/1309191498018164736. Et on trouve que ce chiffre de division par 3 s’applique bien au secteur textile : selon les dernières recommandations du Haut Conseil sur le Climat de 2020, si on veut limiter le réchauffement planétaire à 1,5° C, il faut diviser les émissions de gaz à effet de serre importées par 3 d’ici 2050. Si l’industrie textile (qui importe l’immense majorité de ses produits) veut faire sa part, elle doit donc diviser ses émissions de gaz à effet de serre par 3 d’ici 2050.

      Mais bon, au-delà des objectifs, l’essentiel c’est de se demander quels moyens on met en face. Pour l’instant, ce qu’on constate malheureusement, c’est que beaucoup de politiques affirment haut et fort des objectifs, mais personne ne met des moyens concrets en face. Cela se voit de manière criante dans le secteur textile qu’on connaît bien, et on imagine que c’est à peu près la même chose dans les autres secteurs…

  44. Très bon article. Excellent même. La construction de l’argumentaire est très bien ficelé (enrichi d’exemples et détails qui tous, donne un sens supplémentaires aux mots). J’ai appris une quantité industrielle de choses. Je vois que pondre un article pareil ne tombe pas du ciel et qu’il nécessite quantités d’heures et de recherches. Alors en un mot, qui que vous soyez derrière cet écran : merci.

    Néanmoins, si je suis agréablement surpris de trouver un texte de cette qualité, je suis inquiet des conclusions et par certains morceaux de l’argumentaire. L’effet rebond n’a jamais été prouvé. néanmoins, on sait depuis Charles Gide que le progrès technique, destructeur d’emplois, fini par rappeler les emplois en faisant augmenter les volumes de production. La conséquence est une production à moindre prix permettant d’acheter plus (les exemples sont nombreux, parmi lesquels, des chasseurs-cueilleurs à l’imprimerie jusqu’au textile). Et si les volumes de production augmentent, c’est bien parce que la demande augmente en même temps que le prix diminue. Ainsi, le problème ne se situe pas du côté des producteurs, mais bien de la demande.

    Ce qui me conduit aux propositions faites, qui, bien qu’alléchantes, ressemblent à une escroquerie intellectuelle. Parce que toutes les propositions se concentrent sur l’offre. Or, ce n’est pas un problème de producteur, mais de demande. Si l’ensemble des producteurs se mettaient à respecter le cahier des charges, que par exemple, Loom, se tue à respecter, je serais très heureux et satisfait, mais j’ai bien peur que les prix s’envolent et que la conséquence directe pour les plus vulnérables d’entre nous, est qu’ils ne pourront pas acheter les vêtements dont ils ont besoin pour eux, et leurs enfants (même avec les économies d’échelles).
    Nous avons tous été étudiant ou presque dans notre vie et, je le pense, étions bien content de pouvoir trouver des pantalons à 10€. Ainsi, je pense que la question est plus de sensibiliser le consommateur et d’éduquer les plus jeunes pour modifier cette demande vers quelque chose de plus sain quand ils auront les moyens, que de contraindre les producteurs, qui proposent actuellement des produits économiques à des familles qui n’ont pas toujours les moyens de mettre plus d’argent dans leurs vêtements. Et oui, je suis d’accord avec vous, cela ne doit pas non plus les exonérer des questions de traçabilité et où se situe la production.

    1. Merci pour vos retours sur cet article, qui a, en effet, demandé pas mal d’heures de travail 🙂 Si on a bien compris, le principal point qui vous gêne, c’est que vous pensez que le problème de surproduction n’est pas lié à l’offre, mais à la demande. Pour vous répondre, on pense que le problème, c’est en fait… les deux en même temps, qui sont totalement interconnectés et indissociables. L’offre à bas prix et à fort marketing crée la demande… qui en retour crée un surplus d’offre. On ne pourra donc rien résoudre si on renvoie la responsabilité soit aux entreprises, soit aux consommateurs. Ils se renvoient la balle en permanence et continueront à le faire : d’un côté les consommateurs diront toujours « le problème, c’est pas nous, ce sont les méchantes entreprises qui polluent » et les entreprises diront toujours « les consommateurs n’ont qu’à acheter de manière plus écolo, on ne produit que ce qu’ils demandent. » Donc ce qu’on pense, c’est qu’il faut un arbitre, et que cet arbitre, c’est la loi. La loi doit contraindre et/ou inciter les entreprises et les consommateurs à changer.

      Et oui, les prix unitaires des vêtements, doivent augmenter dans un monde plus soutenable. S’ils sont produits plus localement, avec des énergies renouvelables, ça coûtera plus cher. Est-ce un problème ? Non, le budget habillement des Français n’a pas bougé ces 20-30 dernières années, mais le le volume a fait x2 parce que les prix en pouvoir d’achat ont été divisés par deux. Bref, les prix des vêtements pourraient même être multipliés par deux, on en achètera simplement deux fois moins, comme on faisait avant… On était pas si mal habillés dans les années 80, si ? (bon ok un peu)

      En espérant que ça réponde à votre question !

  45. Bonjour,
    Merci beaucoup pour cet article très complet.

    Je me demandais comment vous aviez croisé les études de McKinsey et Quantis afin de trouver ces chiffres sur le pourcentage d’émissions de gaz à effets de serre attribuable à chaque étape de la vie de nos vêtements.

    Pourriez-vous m’éclairer?
    Merci beaucoup,
    Marie

    1. Ravis que vous ayez apprécié l’article ! Nous avons tout simplement fait une moyenne, cf. ce lien : https://docs.google.com/spreadsheets/d/19oTwhSzZ-K070PsoP7ZMc1DQDc9qRYxK9JVyCorfCd8/edit#gid=1605983421

      Néanmoins, on vous conseille un rapport plus récent sorti en novembre, celui du World Resources Institute (organisation indépendante) sur les émissions de CO2 de l’habillement sorti, sans doute le plus fiable à date : https://www.wri.org/research/roadmap-net-zero-delivering-science-based-targets-apparel-sector

      En se basant sur la base de données et méthodologie Higg Index, ils ont calculé l’impact carbone du secteur textile avec de la transparence sur les hypothèses (ce qui est assez rare pour être signalé). Il donne une part des émissions de matières premières de seulement 24%, confirmant que l’enjeu de réduction ne porte pas sur les matières premières mais sur la phase de fabrication.

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