Quand on améliore un équipement, il devient moins cher ou plus facile à utiliser, et on finit par en consommer encore plus.
Et ça marche pour plein de trucs :
La voiture
Le chauffage des logements
La 5G
Les routes
Le TGV
Et puis bien sûr, c’est valable dans le secteur textile. Si on s’achète autant de fringues aujourd’hui, c’est d’abord parce que des milliers de machines ont permis de remplacer le travail manuel et donc de drastiquement baisser le prix des vêtements. Plus les machines tissent vite, moins les tissus sont chers, plus on achète. Quand on filait les fils de la laine à la main au rouet, ça dissuadait les gens d’acheter 10 t-shirts par an.
Tous ces effets rebond ont été décrits dans plein d’études scientifiques. Le problème a également été magnifiquement résumé par Jean-Marc Jancovici par cette phrase :
« Tout le monde confond dans cette affaire l’énergie par cafetière et l’énergie totale des cafetières. Ce qui compte, c’est l’énergie totale des cafetières. »
Pourtant, pour affronter la crise écologique, on travaille uniquement sur des moteurs encore plus efficaces, des technologies encore plus perfectionnées, des logements encore mieux isolés. Dans le textile, c’est aussi le cas. Pour réduire les émissions émises lors de la phase de fabrication, un des rapports qui fait autorité sur le sujet (Fashion on Climate du cabinet McKinsey) n’explore que des solutions technologiques et à aucun moment les sujets d’incitation à la consommation qui sont pourtant au coeur du problème.
Ne nous y trompons pas : cela peut être utile de chercher plus d’efficacité, mais notre priorité doit être la sobriété.
Pour résumer : le sujet principal, ce n’est pas de chercher comment mieux chauffer le ballon d’eau chaude…
Le vrai sujet, c’est de réduire la taille du ballon.
Qui on est pour dire ça ? Vous êtes sur La Mode à l’Envers, un blog tenu par la marque de vêtements Loom. L’industrie textile file un mauvais coton et c’est la planète qui paye les pots cassés. Alors tout ce qu’on comprend sur le secteur, on essaye de vous l’expliquer ici. Parce que fabriquer des vêtements durables, c’est bien, mais dévoiler, partager ou inspirer, c’est encore plus puissant. On ne fait jamais de pub : si vous aimez ce qu’on écrit et que vous en voulez encore, abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici. Promis, on vous écrira maximum une fois par mois.
C'est l'heure du du-du-duel ! Vous aussi vous trépignez d’impatience ?
Après avoir lu notre précédent article sur les Gargouilles, vous êtes plusieurs à m’avoir dit “Non mais dites-donc, et les autres lessives prétendument naturelles et écolo, qu'est-ce que ça vaut ?”J’ai donc testé différentes méthodes de lavage qu’on peut qualifier “d’alternatives” et de “naturelles” et voici mes résultats. Mais avant cela une présentation des combattants s’impose :
A MA DROITE… la lessive à la cendre !
Vous la voyez venir la métaphore filée ?
Il n'y a pas si longtemps que ça, on lavait son linge à l’aide de cendre de bois car elle contient naturellement de la potasse (l’un des composants du savon) et elle était supposée être un excellent détachant.
Pour faire de la lessive à base de cendre, c’est donc très simple (si tant est que vous arrivez à vous procurer de la cendre) :
Mélangez dans un bocal une dose d’eau pour une dose de cendre,
Laissez infuser 2 jours en remuant 3 fois par jour,
Filtrez votre mélange à travers un torchon pour ne garder que la partie liquide,
Finito.
Vous constaterez qu’après avoir infusé 2 jours, le liquide est devenu très visqueux et sa texture se rapproche de celle de la lessive classique. Votre inconscient va sûrement se dire que si ça a la même texture que la lessive, alors ça a la même efficacité… No spoil - mais c’est faux.
2ème candidat : les noix de lavages
Elles étaient très à la mode il y a quelques années et étaient décrites comme LA solution la plus écologique pour laver son linge. Depuis, elles sont devenues assez difficiles à se procurer, à croire qu’elles ont été retirées des rayons des magasins bio pour y mettre à la place des boules de lavage (qui ne servent à rien, rappelons-le)…
Les noix de lavage sont les fruits du Sapindus mukorossi, dit “arbre à savon” et contiennent un agent émulsifiant et détergent : la saponine.
Pour laver son linge avec des noix de lavage, c’est encore une fois très simple :
Faites un aller-retour en Inde pour aller cueillir les fruits d’un arbre qui ne vous a rien demandé,
Mettez les noix dans un sachet en tissu,
Mettez ce sachet dans le tambour de votre machine à laver et lancez un programme coton 30°C,
Renouvelez les noix tous les 2 lavages.
On peut douter à juste titre de ma neutralité vis-à-vis des noix de sapindus, je vous l’accorde.
Dernier challenger : la lessive au lierre
Le lierre contient, comme les noix de lavage, de la saponine et peut donc également être utilisé pour en faire de la lessive.
Cueillez puis rincez 10 jeunes feuilles de lierre,
Faites bouillir les feuilles dans 20 cl d’eau pendant 15 minutes,
Coupez le feu et laissez macérer pendant 2 jours le liquide,
Filtrez votre mélange à travers un torchon pour ne garder que la partie liquide dans un bocal (et le liquide va mousser).
Les adversaires montant sur le ring.
Depuis mon article sur les Gargouilles, j’ai légèrement amélioré mon protocole de test. Voici comment je m’y suis prise pour comparer ces 3 lessives :
J’ai découpé dans un drap blanc en 100% coton 5 torchons de 30 cm de côté,
J’ai taché à tour de rôle ces torchons des 3 types de taches qui existent : les taches grasses (huile d’olive), les taches enzymatiques (chocolat noir fondu) et les taches oxydables (du vin rouge). Je me suis assurée que chaque tache fasse le même poids et le même diamètre sur chaque torchon,
Je vous laisse deviner qui est qui.
J’ai attendu 15 minutes et pas une minute de plus,
J’ai lavé mes torchons en machine avec un programme classique à 30°C en utilisant à tour de rôle : une dose de lessive conventionnelle, une dose d’eau du robinet, un sachet de 10 noix de lavage, une dose de lessive à base de lierre, une dose de lessive à base de cendre.
J'ai laissé sécher les torchons à l'air libre, à l'ombre.
Si on se base uniquement sur l’efficacité des lessives pour faire partir les taches (1 = le meilleur, 5 = le moins bon) :
La lessive conventionnelle se classe au premier rang avec, non loin derrière elle l'outsider : la lessive au lierre et en troisième position les noix de sapindus. Coup dur pour la lessive à la cendre qui se classe bonne dernière, ex-aequo avec l’eau.
Si on ajoute dans la balance d’autres facteurs tels que le prix, la provenance et la simplicité d’utilisation et de fabrication (parce que mon objectif n’est pas de faire de vous des Caroline Ingalls qui passez votre journée à faire la lessive), le classement devient à mon sens plus objectif :
La lessive au lierre se hisse alors au premier rang, ex aequo avec la lessive conventionnelle. L’eau du robinet remonte en troisième place, loin devant la lessive à la cendre et les noix de lavage.
Qu’est-ce qu’on retient de ce match endiablé ?
Je n’aurai pas parié là-dessus avant de me pencher sur ce sujet, mais mes tests montrent que la lessive au lierre et les noix de lavage fonctionnent mieux que le lavage sans détergent, en particulier sur certains types de taches : les taches enzymatiques type chocolat pour la lessive au lierre et les taches oxydables type vin rouge pour les noix de lavage. Néanmoins, le classement basé uniquement sur l’efficacité et le classement plus global tendent à la même conclusion : la bonne vieille lessive conventionnelle, celle qu’on achète en magasin, est la plus efficace malgré son prix et malgré le fait qu’elle ne pousse pas dans votre jardin (elle est généralement produite en France mais ce n’est pas toujours indiqué sur la bouteille).
A mon sens, ce n’est pas parce que quelque chose pousse dans un arbre qu’il faut le béatifier, surtout s’il vient du fin fond de l’Himalaya. A l’inverse, ce n’est pas parce qu’un produit sort d’une usine qu’il faut s’en méfier, surtout quand on vit dans un pays qui réglemente l’utilisation des produits chimiques, en particulier ceux dont l’usage est domestique. Si vraiment votre volonté est de ne verser que du biodégradable dans vos canalisations, souvenez-vous que laver à l’eau sans détergent ça lave aussi et ça suffit généralement pour les vêtements peu tachés du quotidien.
P.S. : Pourquoi je n’ai pas testé la lessive aux copeaux de savon ? L’objectif de ce test était uniquement de comparer les différentes techniques de lavage qui poussent telles quelles dans la nature. Je n’ai donc pas intégré à mon banc de test une lessive faite maison à base de copeaux de savon. Sans m’être trop penchée sur le sujet, j’imagine que ce type de lessive doit être plutôt efficace, presque autant que les lessives conventionnelles. J’émets juste un doute quant à l’encrassement des canalisations que peut engendrer ce type de lessive. Rien qu’à voir la vitesse à laquelle s’encrasse ma douche quand j’utilise un savon solide (et je ne vous parle même pas des savons saponifiés à froid…), j’imagine qu’il en sera de même avec une lessive faite à base de copeaux de savon. Si vous avez un avis plus fondé que le mien n’hésitez pas à m’écrire à hello@loom.fr, je suis toute ouïe !P.P.S. : « tâche » avec un accent circonflexe signifie « corvée », « travail », « besogne » alors que « tache » sans chapeau est un synonyme de « salissure ». Ne vous tuez pas à la tâche pour faire partir vos taches tenaces avec des noix de lavage. Utilisez plutôt de la lessive classique… Amis des beaux mots, bonsoir.
Qui suis-je pour vous parler d’entretien de vos vêtements ? Je m’appelle Claire et je suis en charge de suivre la production chez Loom. En gros, j’essaye d’éviter les ruptures de stock sur notre site (bon c’est pas encore parfait, mais j’y travaille) et je m’assure tout au long des étapes de fabrication que les vêtements sont conformes à nos exigences de qualité.En plus de ça, je suis passionnée par tout ce qui permet d’allonger la durée de vie de nos vêtements : entretien, réparation et autres astuces de grand-mère. J’aime donner des “petits suppléments d'âme” aux vêtements, les retravailler, les réparer, leur redonner une chance quand plus personne ne veut d’eux. Sur ces pages, j'essaierai de vous transmettre ce que je sais et qui pourrait vous être utile.Dernière chose : toutes les astuces que vous trouverez sur ce site, je les ai vraiment testées et je me suis assurée personnellement qu’elles marchent (en d’autres termes, ce n’est pas un copié-collé de recherches sur internet). Si vous en avez des nouvelles à me suggérer, n’hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de cet article.
22 juin 2017 : les premiers clients Loom recevaient une newsletter pleine de promesses.
Eh oui les jeunes, ça c'est notre ancien logo.
En 2017, on sortait notre premier maillot de bain et on pensait sincèrement qu’il allait faire des vagues dans le milieu de la piscine (lol). Après tout, le tissu était fabriqué en France, déperlant grâce un traitement dit “dryspeed”, le filet intérieur avait un traitement Teflon pour être plus doux et, révolution ultime, y avait même une poche zippée sur le côté pour y mettre les clefs. On se voyait déjà racheter Speedo.
On a appris l’humilité
Mais comme on demande systématiquement l’avis des personnes qui achètent nos produits un mois après réception (histoire qu’elles les aient déjà portés plusieurs fois), la réalité nous a vite rattrapé. Et – spoiler – elles étaient loin de trouver ce maillot aussi parfait qu’on ne l’avait annoncé.
Dans l’ensemble, ce n’était pas un mauvais produit (les clients lui donnait en moyenne 4 sur 5) mais il y avait quand même de sacrés trucs à améliorer :
Chez une dizaine de clients, le filet se trouait (si c’est votre cas et qu’on n’a pas fait de geste pour vous, écrivez-nous à hello@loom.fr)
Le maillot ne séchait pas si vite que ça
La matière était trop rigide
L’étiquette grattait
Il était trop serré aux cuisses
On s’y est remis
Ce qui nous a pris le plus de temps pour construire la 2e génération de ce maillot de bain, c’est de comprendre pourquoi ce ?!*$ de filet se trouait. En fait, ce n’est pas le filet qui était trop fragile, mais la confection qui n’était pas la bonne : le filet était cousu directement dans la ceinture et les surpiqûres de la couture le fragilisaient. Pour éviter les trous, il fallait donc relier le filet à la ceinture via une petite bande de tissu intermédiaire.
Comment se fait-il que notre fabricant ait fait cette erreur de débutant ? Parce qu’il n’était pas spécialisé en maillot de bain.
On a donc cherché une nouvelle usine qui ne fasse que ça. Pas évident, car toutes celles qu’on recommandait étaient en Tunisie ou en Turquie (c’est là où sont fabriqués beaucoup de maillots vendus en France). Trop loin pour nous. La situation s’est enfin débloquée en 2020 : on a trouvé au Portugal l’usine Be Simple, familiale et sans prétention, et qui nous a montré qu’elle savait faire du bon travail.
A la recherche de la bonne matière
Un des nerfs de la guerre pour un maillot de bain, c’est le temps de séchage. Mais plus question d’utiliser un traitement déperlant : ils sont souvent à base de PFC, des composés chimiques pas très cool qui peuvent contaminer l’environnement pendant des siècles.
Et sur ce sujet, on dirait que vous partagiez notre avis.
Donc, pour que le maillot de bain sèche rapidement mais sans traitement chimique, il fallait trouver une matière suffisamment légère pour qu’elle sèche “naturellement”. C’est chez l’usine française Sofileta qu’on a trouvé notre bonheur : une matière plus légère que notre ancien maillot (120g/m2 au lieu de 140g/m2) mais solide. On a choisi la version recyclée : le polyester de ce maillot de bain est fabriqué dans le Nord de Italie à partir de bouteilles en plastique usagées. Idem pour le filet.
Attention : le polyester recyclé n'est pas une solution aux problèmes écologiques du textile, plus d'infos ici.
On avait un doute sur la résistance de la matière recyclée, on a testé la solidité des couleurs en labo et ça nous a rassuré : résistance de 5/5 à l’eau chloré et 4/5 aux UV. Mais rien d’exceptionnel non plus : tous les autres maillots qu’on a testés obtiennent à peu près les mêmes résultats, de la fast fashion au plus haut de gamme. Bref, la teinture est de bonne qualité, mais c’est la norme du marché.
Et les autres problèmes ?
On s’est aussi attelé à résoudre tous les autres problèmes que nous avaient remonté les clients :
On a repensé la coupe pour qu’elle n’aille pas qu’aux petites cuisses
On a supprimé l’étiquette qui gratte dans le dos et on a mis à la place un logo brodé ton sur ton sur la cuisse
On a choisi un cordon assez fin pour qu’il sèche vite (parce que souvent, le tissu est sec mais la ceinture reste mouillée à cause d’un cordon trop épais)
On a enlevé le zip de la poche de côté qui faisait un peu mal aux mains : on l’a mis sur la poche arrière pour que vos clefs soient en sécurité
On a ajouté deux petits œillets brodés à l'arrière du maillot pour permettre à l’air de s’échapper quand vous plongez
Et voici la 2e génération de notre maillot de bain.
Le problème de l’élastique qui se détend
Quand on vous a demandé pourquoi vous finissiez par jeter vos maillots de bain, beaucoup d’entre vous nous ont parlé d’un élastique de ceinture complètement détendu.
Ce phénomène peut être dû à la chaleur (du soleil ou du sèche-linge) mais aussi à une réaction chimique qui se produit à l’intérieur de votre piscine : le chlore ne se contente pas de tuer les bactéries, il ronge aussi l’élasthanne.
Bonne nouvelle, il y a deux choses super simples que vous pouvez faire pour éviter que la ceinture de votre maillot ne perde trois tailles :
Rincez TOUJOURS à l’eau claire votre maillot de bain après la baignade
Ne mettez JAMAIS votre maillot de bain au sèche-linge
Ces conseils valent pour tous vos maillots de bain. Si vous les appliquez, même votre maillot super bas de gamme tiendra des années.
Non, ce maillot de bain n’est pas parfait
On ne vous promet pas que ce maillot de bain sera parfait : certains le trouveront trop large, d’autres trop serré, certains le jugeront trop brillant, d’autres estimeront qu’il ne sèche pas assez vite, etc. D’ailleurs, ce discours sur la perfection qu’on vous a tenu il y a quelques années, on le regrette : ça n’existe pas, un vêtement parfait. Plus on en apprend sur le textile, plus on comprend qu’aucun vêtement ne pourra plaire à tout le monde. Et puis quoi que l’on fasse, aucun vêtement ne sera jamais éternel. Enfin, on a compris que sur-promettre, c’est une incitation à vous faire acheter des trucs dont vous n’avez pas forcément besoin, et que c’est ce qu’on peut faire de pire pour la planète.
On a juste fait un maillot de bain a priori plutôt solide et bien coupé, fabriqué localement en France et au Portugal, et qui devrait faire le boulot. Mais franchement, si vous en avez déjà un, passez votre chemin : portez le vôtre le plus longtemps possible. Et rincez-le bien après la baignade ;) Si un jour il n’est vraiment plus portable, le nôtre sera toujours là.
Qui on est pour dire ça ? Vous êtes sur La Mode à l’Envers, un blog tenu par la marque de vêtements Loom. L'industrie textile file un mauvais coton et c'est la planète qui paye les pots cassés. Alors tout ce qu’on comprend sur le secteur, on essaye de vous l’expliquer ici. Parce que fabriquer des vêtements durables, c’est bien, mais dévoiler, partager ou inspirer, c’est encore plus puissant. Si vous aimez ce qu’on écrit et que vous en voulez encore, abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici. Promis : on écrit peu et on ne spamme jamais.
On a voulu comprendre pourquoi soudainement, tous ces gens voulaient s’assurer que nos clients n’aient pas de fins de mois difficiles. Et surtout, pourquoi ce type de services est en train d’exploser partout dans le monde, que ce soit sur les paiements fractionnés (en 3 fois par exemple) ou différés (en général un mois plus tard).
Et franchement, quand on a tiré le fil, ce qu’on a découvert nous a fait un peu beaucoup flipper.
Le secteur du paiement différé n’existe pas depuis longtemps, mais en Europe, ça ressemble déjà à ça :
On dirait le début d’une partie de Risk.
Quelques années seulement après leur création, les valorisations de ces sociétés sont déjà gigantesques. Par exemple, Klarna vaut 30 milliards d’euros. Idem pour Afterpay. Quelques comparaisons pour vous donner une idée du délire :
30 milliards, c’est plus que les valorisations de Carrefour, Bouygues et Renault combinées.
Et des acteurs français qui viennent presque de commencer affichent déjà des levées de fonds records (ici ou là).
Mais qu’est-ce qui explique que ces entreprises valent autant d’argent en si peu de temps ?
Dans certains cas, les services de paiement différé peuvent avoir une vraie utilité sociale : ils permettent à des personnes en difficulté financière de s’acheter des objets indispensables qu’elles ne peuvent pas se payer tout de suite. Pratique pour certains biens d’équipement coûteux dont elles peuvent lisser l’achat sur plusieurs mois ou années : voiture, frigo, machine à laver, etc.
Mais le truc, c’est que ces services sont surtout utilisés pour acheter… des fringues. Au Royaume-Uni, c’est même le cas pour 90% des achats en paiement différé.
Ce que ressentent les marques qui installent le paiement en 3 fois.
Alors forcément, les marques sont prêtes à payer très cher : elles reversent à ces services financiers environ 4% du montant des transactions. Et comme le marché mondial du e-commerce de vêtements fait presque 500 milliards de dollars, ça fait potentiellement beaucoup de sous… d’où les valorisations gigantesques de ces nouvelles “licornes”.
Alors... c’est quoi le problème ? Comme toujours, quand autant d’argent est créé en si peu de temps, il y a bien quelqu’un qui va devoir payer l'addition…
Le piège de la dette
Sur ce type de paiement fractionné ou différé, c’est le commerçant qui paye le service, donc il n’y a pas de taux d’intérêt à payer pour les clients. Mais il faut appeler un chat un chat : comme les clients et clientes doivent rembourser plus tard, c’est bel et bien de l’endettement. Avec tous les risques que ça comporte.
Vous vous dites peut-être que les gens ne sont pas bêtes et qu’ils ne vont pas dépenser plus que ce qu’ils ont sur leur compte ?
Sauf que dans cette histoire, tout est fait pour nous faire vivre au-dessus de nos moyens.
D’abord, il y a le marketing des marques. D’un côté, elles rendent les vêtements désirables, à coups de photos hyper alléchantes et de publicités sur toute la toile. Et de l’autre, elles donnent l’illusion que ces vêtements de rêve sont accessibles à tout le monde, même aux personnes plus pauvres : Vous rêvez d’être sapée comme Rihanna mais c’est trop cher pour vous ? Payez juste une petite somme maintenant et le vêtement est à vous. Hyper difficile de ne pas craquer.
Et puis, il y a le marketing de ces services financiers eux-mêmes. Quand on va sur les sites de ces “fintechs” ou qu’on voit leurs publicités, on n’a pas vraiment l’impression d’avoir affaire à des banques, mais plutôt à des marques de fringues ultra-stylées.
Snoop Dogg dans une pub pour montrer les avantages du paiement en trois fois, comme s’acheter 8 chiens et un lit rose de 15 mètres de large.
Or, cette population jeune est particulièrement vulnérable à la précarité, comme nous l’ont montré les récentes files d’attente d’étudiants devant l’aide alimentaire. Résultat : au Royaume-Uni, où le paiement différé existe depuis plus longtemps, l’année dernière 18% des 18-24 ans n’ont pas réussi à payer au moins une de leurs dettes à temps. Et quand leurs clients ne payent pas, il arrive que ces start-ups si cool envoient des agences de recouvrement. D’ailleurs, les inquiétudes sur les risques de surendettement sont si fortes que plus de 70 députés britanniques demandent une régulation du secteur (sous la bannière poétique “Stop the Klarnage” du nom du principal service de paiement différé là-bas, Klarna).
Le risque quand on achète trop de t-shirts en paiement différé.
Vous vous dites peut-être qu'en France, on sera plus vigilants et qu’on fera beaucoup mieux ? Pour l’instant, c’est plutôt mal barré. Ces startups du paiement différé n’ont aucune raison de faire évoluer leurs pratiques marketing pour l’Hexagone (la preuve en images). Pas de raison non plus qu’elles soient meilleures qu’au Royaume-Uni pour évaluer la capacité de remboursement des clients avant de valider leur paiement (en France, ces services ont très peu d’infos pour évaluer la solvabilité des clients, alors qu’au Royaume-Uni tout le monde a un “credit score” basé sur l’ensemble des crédits en cours).
Et surtout, au-delà des risques individuels de surendettement, il y a un un risque collectif : à l’heure où l’urgence écologique nous impose de produire moins, le paiement différé nous pousse au contraire à consommer toujours plus... et donc à polluer encore plus.
La société de surconsommation
Quelle marque peut dire non à une augmentation quasi-instantanée de son chiffre d’affaires ? Surtout quand tous les concurrents s’y sont eux-mêmes mis ?
Comme le prédisent beaucoup d’analystes financiers, le paiement différé est en train de devenir un standard de marché – en gros, il sera bientôt disponible sur l’ensemble des sites de e-commerce. Plus inquiétant : comme le révèle un des acteurs du secteur, le paiement différé est “non seulement un phénomène durable mais il s'exporte de plus en plus vers le commerce traditionnel.”
Autrement dit, ce type de moyen de paiement risque d’être déployé aussi dans les magasins physiques : c’est donc l’ensemble du volume de vêtements vendus dans le monde qui augmenterait de 20 ou 30%... Soit des milliards de fringues produites alors qu’elles n’auraient jamais dû l’être. Et c’est vraiment la dernière chose dont on a besoin à l’échelle de la planète... Rappelons que si l’industrie textile veut faire sa part pour respecter les accords de Paris sur le réchauffement climatique, elle doit réduire drastiquement ses volumes de production, et le faire dès maintenant.
Exemple de ce qui va se passer si on continue sur notre lancée actuelle : plus grand monde ne voudra vivre dans les zones rouges sur la carte (oui, ce sont aussi les zones les plus peuplées de la planète).
Ces services de paiement différé vont aggraver encore la catastrophe environnementale actuelle. En fait, ils rendent caduques les efforts des marques pour limiter leur impact. À quoi bon avoir remplacé toutes ses ampoules en magasin par des LEDs à basse consommation si, au même moment, Sephora installe le paiement différé sur son site américain et annonce +35% d’augmentation de panier moyen ? Est-ce bien sérieux ?
C’est ce qu’on appelle une relation toxique… pour la planète.
Les solutions pour résister au paiement différé
Ce qu’il y a plus de terrible dans tout ça, c’est peut-être de voir à quel point le paiement différé a renforcé une absurde répartition des richesses :
D’un côté, dans l’économie réelle, il y a des usines qui tissent et cousent les vêtements dans des conditions de travail souvent terribles, depuis des décennies, scandale après scandale
De l’autre, il y a des intermédiaires financiers de paiement différé, qui abîment les vies de gens vulnérables et aggravent le problème environnemental, mais rendent leurs fondateurs milliardaires presque du jour au lendemain.
Alors si vous avez lu jusque-là, vous oscillez peut-être entre l’envie de tout casser et celle de vous noyer dans un breuvage dont la consommation soutiendrait les viticulteurs français. Bref, vous vous dites que c’est foutu. Réjouissez-vous, il y a en fait plein de choses qu’on peut faire. Comme d’habitude, il faut jouer sur trois tableaux : les personnes qui achètent, les entreprises qui fabriquent, l’État qui fixe les règles.
Vous qui achetez : n’oubliez pas que payer en 3 fois, c’est s’endetter... et souvent s’acheter un truc dont on n’avait pas vraiment besoin. Avant de payer en 3 fois, essayez de vous poser la question : “est-ce que j’achèterais cette fringue si je devais la payer cash ?” Si la réponse est non, laissez tomber.
Les marques : on ne jette pas la pierre à toutes les marques qui ont installé ces options de paiement… Vous vous disiez peut-être que le paiement différé était une option gagnant-gagnant – une option pratique pour vos clients et clientes, du chiffre d’affaires supplémentaire pour vous… surtout en cette période compliquée. Vous avez maintenant compris qu’il y aussi des perdants : à court terme, les personnes plus vulnérables, et à long terme, l’environnement.
L’État : ce secteur doit être régulé d’urgence en France, comme ça va être le cas au Royaume-Uni, ou en Suède où les marchands seront obligés de ne proposer le paiement qu’en deuxième choix pour les clients. Un encadrement plus strict de ce secteur semble déjà à l’étude par certains députés en France. C’est une bonne chose, mais cette réflexion semble être menée dans le cadre d’une mission sur le surendettement. Or, au vu de ce qu’on a discuté plus haut, elle aurait sans doute plutôt sa place dans le cadre de la loi climat… Ah, en parlant de l’Etat, ce qui serait sympa, c’est d’éviter d’utiliser de l’argent public pour financer ces nouveaux services, comme c’est le cas aujourd’hui via la banque publique d’investissement. Financer nos entreprises c’est bien, mais protéger nos citoyens, c’est encore mieux.
Si on parvient à réguler ce secteur, on pourra limiter la casse… Mais le paiement différé n'est qu'un symptôme de problèmes bien plus profonds. Si on veut rendre l’industrie textile durablement plus vertueuse, il faut aussi remettre en cause les croyances qui ont permis d’en arriver là.
Parmi elles, il y a celle que réussir, c’est grossir à tout prix (on en avait déjà longuement parlé ici). Aujourd’hui, beaucoup de marques se précipitent pour reverser une partie du montant de leurs transactions à un intermédiaire financier et grossir leur chiffre d'affaires… Ne serait-il pas temps que ces marques choisissent plutôt de mieux payer les usines et de relocaliser la production ?
Il y a également la croyance qu’en tant que consommateur ou consommatrice, on a besoin de tout, tout de suite. Qu’il nous faut ce t-shirt et qu’on ne peut pas attendre quelques semaines de plus. Et qu’on arrivera bien à le payer plus tard. Qu’on peut toujours vivre à crédit.
Enfin, il y a l’illusion qu’à titre collectif, on peut aussi toujours vivre à crédit. Qu’on peut dépenser chaque année l'équivalent de 1,7 planètes Terre pour subvenir à nos besoins. Qu’on peut polluer maintenant et que les générations futures trouveront bien une solution miraculeuse pour nous sortir de là.
Veut-on vraiment faire ce pari ?
Qui on est pour dire ça ? Vous êtes sur La Mode à l’Envers, un blog tenu par la marque de vêtements Loom. L'industrie textile file un mauvais coton et c'est la planète qui paye les pots cassés. Alors tout ce qu’on comprend sur le secteur, on essaye de vous l’expliquer ici. Parce que fabriquer des vêtements durables, c’est bien, mais dévoiler, partager ou inspirer, c’est encore plus puissant. On ne fait jamais de pub : si vous aimez ce qu'on écrit et que vous en voulez encore, abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici. Promis, on vous écrira maximum une fois par mois.
Ah bon, on peut reteindre un vêtement à la maison?
Ce type de teinture se trouve en supermarché pour les couleurs les plus communes telles que le bleu marine et le noir. Tiens, tiens ça ne vous rappelle rien ? Et oui, c’est bien les couleurs de 99% de nos vêtements ! Pour les couleurs plus “originales” telles que le camel ou le kaki, vous trouverez ces teintures sur internet. Et si vous ne trouvez pas le coloris qui correspond pile-poil à votre vêtement, vous pouvez aussi le teindre dans une autre couleur plus foncée et le résultat sera tout aussi chouette. Il faut juste bien penser que le fil de couture de vos vêtements étant en matière synthétique, il ne va pas changer de couleur comme le reste de votre vêtement, cf. la photo du jean plus bas. Si vous décidez de teindre votre t-shirt kaki en bleu marine, vous vous retrouverez avec un t-shirt dont le corps sera bleu marine, mais dont les coutures seront kaki et ça peut être très joli (ou pas, à vous de voir).
Avant de passer au vif du sujet - à savoir, comment marche la teinture textile - voici nos astuces pour éviter que la couleur de vos vêtements ne perde en intensité :
Lavez moins vos vêtements (facile à dire pour un sweat ou un chino, plus compliqué pour un t-shirt),
Privilégiez les couleurs chinées dont le ternissement est moins perceptible,
Essayez de laver vos vêtements clairs et foncés séparément,
Évitez de sécher vos vêtements en plein soleil.
Test des différentes teintures : tu préfères l’efficacité ou l’écologie?
La composition des teintures textiles de supermarché n’étant en général pas très propre (c’est aussi le cas des teintures utilisées dans l’industrie textile), j’ai cherché une marque proposant des compositions plus écologiques.C'est donc la teinture de la marque “la Droguerie écologique” que j’ai testée car sa composition est conforme au label biologique GOTS. Je l’ai utilisée pour teindre un chino qui était très marbré par la décoloration (c’était la première génération du chino Loom, depuis on s’est largement amélioré). Le résultat après teinture n’est pas parfait et il reste quelques zones non-recouvertes par la teinture :
En parallèle, j’ai testé la teinture de la marque Ideal sur un polo qui avait des traces de crème solaire. Le résultat était bien plus uniforme que la teinture écologique et le polo est sorti de ma machine comme neuf :
J’ai teint en même temps que le polo un vieux jean que je trouvais trop délavé aux genoux et la teinture lui a redonné un vrai coup de jeune. Sur les photos ci-dessous, on voit bien que le fil de couture étant en matière synthétique et pas en coton comme le reste du jean, il n’a pas changé de couleur et est resté marron :
Ces différents tests me permettent de vous recommander d’utiliser :
Si vous avez un vêtement très déteint : les marques Dylon et Ideal trouvables en supermarché, au rayon produits d’entretien / cirage. Leur composition n’est pas écologique du tout mais elles redonnent un vrai coup de jeune aux vêtements “visuellement vieillis” et permettent donc de renouveler moins souvent sa garde-robe avec des produits neufs,
Si vous avez un vêtement peu déteint : la marque La Droguerie Ecologique, trouvable en magasin bio et sur internet.
Mode d’emploi pour reteindre chez vous
Si vous n’avez pas de lave-linge chez vous, il n’est malheureusement pas possible d’utiliser de la teinture textile en laverie. En revanche, vous pouvez vous tourner vers les teintures des mêmes marques qui s’utilisent à la main, dans une bassine.Un pot de teinture coûte dans les 7€ et vous permettra de teindre un vêtement “lourd” comme un chino, ou trois vêtements “légers” comme un t-shirt (ou dans mon cas un polo + un jean).
Dans chaque boîte de teinture se trouve une notice bien détaillée qui vous explique pas-à-pas la démarche. Mais en général c’est bête comme chou :
Déposez les vêtements que vous souhaitez teindre dans votre machine à laver en les étalant au maximum dans votre tambour : évitez de les laisser en boule,
Ouvrez le sachet de teinture (attention, ça tombe sous le sens mais je préfère préciser : le contenu du sachet tâche ÉNORMÉMENT),
Ne videz pas le sachet, déposez-le juste dans votre tambour de machine, au-dessus de vos vêtements, ouverture du sachet vers le haut,
Lancez un programme coton normal à 40°C,
A la fin du cycle, ouvrez votre machine, retirez le sachet vide, ajoutez de la lessive et relancez un cycle coton normal à 40°C,
A la fin de ce deuxième cycle, sortez vos vêtements et faites-les sécher,
Ne faites pas de lessive de blanc juste après, au cas où il resterait quelques pigments dans votre tambour. Faites d’abord une machine de vêtements normaux / colorés et ensuite vous pourrez faire à nouveaux des machines de linge blanc sans risque,
Et voilà !
Qui suis-je pour vous parler d’entretien de vos vêtements ? Je m’appelle Claire et je suis en charge de suivre la production chez Loom. En gros, j’essaye d’éviter les ruptures de stock sur notre site (bon c’est pas encore parfait, mais j’y travaille) et je m’assure tout au long des étapes de fabrication que les vêtements sont conformes à nos exigences de qualité.En plus de ça, je suis passionnée par tout ce qui permet d’allonger la durée de vie de nos vêtements : entretien, réparation et autres astuces de grand-mère. J’aime donner des “petits suppléments d'âme” aux vêtements, les retravailler, les réparer, leur redonner une chance quand plus personne ne veut d’eux. Sur ces pages, j'essaierai de vous transmettre ce que je sais et qui pourrait vous être utile.Dernière chose : toutes les astuces que vous trouverez sur ce site, je les ai vraiment testées et je me suis assurée personnellement qu’elles marchent (en d’autres termes, ce n’est pas un copié-collé de recherches sur internet). Si vous en avez des nouvelles à me suggérer, n’hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de cet article.
Qui on est pour dire ça ? Vous êtes sur La Mode à l’Envers, un blog tenu par la marque de vêtements Loom. L'industrie textile file un mauvais coton et c'est la planète qui paye les pots cassés. Alors tout ce qu’on comprend sur le secteur, on essaye de vous l’expliquer ici. Parce que fabriquer des vêtements durables, c’est bien, mais dévoiler, partager ou inspirer, c’est encore plus puissant. On ne fait jamais de pub : si vous aimez ce qu'on écrit et que vous en voulez encore, abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici. Promis, on vous écrira maximum une fois par mois.
Si vous êtes ici, c’est logiquement parce que l’un de vos pulls a ses extrémités (qu'on appelle aussi "bords-côtes" ou "ribs" dans le petit milieu du textile) un peu détendues . Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on s’est rendu compte que ce problème se réglait assez simplement en l’aspergeant de vapeur grâce à un fer à repasser (ou un steamer si vous en avez un).
La preuve en images sur un pull en laine (parce que, comme le dit Confucius, “un GIF vaut mille mots”) :
Et si après cette manip vous n'êtes pas 100% satisfaits du résultat, vous pouvez ensuite tremper vos bords-côtes dans un bol d’eau bouillante et ils devraient encore se rétracter de quelques millimètres.
Cette astuce fonctionne avec les poignets de vos pulls, mais aussi avec les cols et les bas des pulls :
Pas peu fiers de notre découverte, on a testé cette méthode sur d’autres matières que la laine et il s’avère que ça fonctionne aussi très bien sur des ribs en 100% coton :
En revanche, ça ne fonctionne pas du tout sur les ribs en acrylique ni sur les ribs coton-élasthanne des sweats / hoodies. Si vous souhaitez rétrécir les bords-côtes de vos sweats et hoodies, il faudra les confier à votre couturier de quartier : il pourra les ajuster pour une petite dizaine d’euros en les décousant intégralement, puis en les coupant de quelques centimètres.
Qui suis-je pour vous parler d’entretien de vos vêtements ? Je m’appelle Claire et je suis en charge de suivre la production chez Loom. En gros, j’essaye d’éviter les ruptures de stock sur notre site (bon c’est pas encore parfait, mais j’y travaille) et je m’assure tout au long des étapes de fabrication que les vêtements sont conformes à nos exigences de qualité. En plus de ça, je suis passionnée par tout ce qui permet d’allonger la durée de vie de nos vêtements : entretien, réparation et autres astuces de grand-mère. J’aime donner des “petits suppléments d'âme” aux vêtements, les retravailler, les réparer, leur redonner une chance quand plus personne ne veut d’eux. Sur ces pages, j'essaierai de vous transmettre ce que je sais et qui pourrait vous être utile. Dernière chose : toutes les astuces que vous trouverez sur ce site, je les ai vraiment testées et je me suis assurée personnellement qu’elles marchent (en d’autres termes, ce n’est pas un copié-collé de recherches sur internet). Si vous en avez des nouvelles à me suggérer, n’hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de cet article.
Le cuir de notre ceinture est à tannage végétal. On a choisi cette option surtout parce que, contrairement à un tannage classique, il n’y a pas d’utilisation de chrome, dont les résidus peuvent être toxiques (même si avec un cuir tanné en Europe, il y a peu de risques comme on l’expliquait dans cet article). La particularité d’un cuir à tannage végétal, c’est qu’il va se patiner avec le temps : sa couleur va foncer et le cuir va se marquer, se griffer. Le temps qui passe va donc donner une personnalité unique à cette ceinture.
Mais si vous êtes ici, c’est sûrement parce que vous ne voulez pas que votre ceinture se forge une personnalité trop encombrante. Voici donc quelques astuces pour ne pas qu’elle se patine trop vite :
Hydratez votre ceinture une fois par an
La chose fondamentale à comprendre, c’est que le cuir est composé d’environ 5% de corps gras – ce sont eux qui lui donnent sa souplesse et sa résistance. S’ils s’échappent, le cuir se dessèche et craquelle. Votre objectif est donc simple : maintenir le cuir gras.
Pour cela, il faut régulièrement “nourrir” le cuir de votre ceinture : au moins une fois par an. Idéalement avec un produit spécial, mais au pire, n’importe quelle crème hydratante de votre salle de bain fera l’affaire.
Veillez à utiliser une très petite dose de crème hydratante, et surtout, faites un test dans un coin discret de votre ceinture pour vous assurer que le rendu final vous convient.
Estompez les éraflures
La première étape, c’est de trouver la bonne teinte de cirage. Niveau marque, je vous conseille Famaco : une marque spécialisée dans les produits d’entretien pour le cuir, fabriqués en France et à prix raisonnables compte tenu de la qualité de leurs produits.
Pour notre ceinture cognac, on vous conseille idéalement la teinte Brun (mais tout cirage marron devrait faire l'affaire).
Pour notre ceinture noire, on vous conseille idéalement la teinte Noir (mais tout cirage noir fera l'affaire).
Il n’y a rien de plus satisfaisant que de trouver pile la bonne teinte de cirage, non? (ou c’est moi qui ai un problème ?)
Voici comment procéder :
Dépoussiérer votre ceinture avec un chiffon propre (ou avec la manche de votre pull, promis on ne dira rien),
Tapoter un autre chiffon (un vieux t-shirt par exemple) dans le pot de cirage. Prélevez-en un tout petit peu et appliquez-en tout le long de la ceinture (et pas uniquement sur la zone éraflée),
Répéter l’étape 2 jusqu’à ce que la griffure ait disparu,
Laisser sécher 5 minutes,
Lustrer votre ceinture avec un chiffon doux ou avec un collant fin (une bonne astuce pour donner une seconde vie aux collants filés). Cette étape fera briller le cirage que vous venez d’appliquer - comme lorsqu’on ponce une surface avec un grain très fin,
Et c’est tout !
P.S. : Et sinon vous pouvez aussi confier votre ceinture à votre cordonnier qui s’en occupera pour moins de 5 euros.
Qui suis-je pour vous parler d’entretien de vos vêtements ? Je m’appelle Claire et je suis en charge de suivre la production chez Loom. En gros, j’essaye d’éviter les ruptures de stock sur notre site (bon c’est pas encore parfait, mais j’y travaille) et je m’assure tout au long des étapes de fabrication que les vêtements sont conformes à nos exigences de qualité. En plus de ça, je suis passionnée par tout ce qui permet d’allonger la durée de vie de nos vêtements : entretien, réparation et autres astuces de grand-mère. J’aime donner des “petits suppléments d'âme” aux vêtements, les retravailler, les réparer, leur redonner une chance quand plus personne ne veut d’eux. Sur ces pages, j'essaierai de vous transmettre ce que je sais et qui pourrait vous être utile. Dernière chose : toutes les astuces que vous trouverez sur ce site, je les ai vraiment testées et je me suis assurée personnellement qu’elles marchent (en d’autres termes, ce n’est pas un copié-collé de recherches sur internet). Si vous en avez des nouvelles à me suggérer, n’hésitez pas à laisser un commentaire en dessous de cet article.
Au départ, on a créé Loom, une marque de vêtements. Et c’est à force de travailler dans l’industrie textile qu’on a compris à quel point elle ne tournait pas rond.
Sur ce blog, on essaye de partager tout ce que notre métier nous fait comprendre sur ce secteur. Car pour réussir à changer le monde de la mode, il faut d’abord permettre au plus grand nombre de comprendre comment il marche.