This article was originally written in French and has been translated into English mainly with AI (which is why sometimes you may see images with French text in them). We apologize in advance for any awkward phrasing. You can write to us at hello@loom.fr to help us improve these translations.

Ça y est, on ouvre notre boutique. C’est un projet qui a germé dans notre tête il y a deux ans. Et aujourd’hui, on voulait vous raconter comment on arrive à concilier l’ouverture d’un magasin avec notre conviction qu’il faut acheter moins de vêtements (pas évident hein ?).

Pourquoi une boutique ?

Oui c'est vrai, pourquoi ?

Cela peut sembler surprenant mais si on parle juste d’argent, ouvrir une boutique, ce n’était pas forcément une bonne idée pour nous. Certes, pour les marques nées sur internet, c'est assez tentant d’avoir pignon sur rue : dans une boutique, les gens viennent gratuitement, alors que pour les faire venir sur un site de e-commerce, en général, il faut faire de la pub. Dans la rue, pour se faire connaître, il suffit d’avoir une jolie vitrine et d’être au bon endroit. Alors c'est vrai que ça coûte un peu de sous au départ (joie des “fonds de commerce” et des travaux) mais sur le long terme, ça revient moins cher que les dépenses marketing en ligne.

Oui mais voilà, avec Loom, on a la chance de ne pas avoir besoin de faire de pub : tous nos clients viennent par bouche-à-oreille (ou parce qu’ils ont entendu parler de nous dans les médias). Alors forcément, le choix d'ouvrir une boutique est moins évident pour nous. C’est d’ailleurs une question qu’on nous a posée à chaque rendez-vous avec les banques : “Pourquoi vous embêter avec une boutique alors que votre business en ligne est rentable ?”.

Et c’est vrai vendre en magasin, c’est beaaaaucoup plus compliqué que de vendre en ligne : dégâts des eaux, vols, travail le week-end etc… Alors qu'en ligne, on reste tranquillou derrière notre ordi.

Notre vie avant de décider d'ouvrir la boutique.

Si on s’est décidé à avoir un magasin, ce n’est pas par masochisme : il y a pleins d'avantages, pour nous comme pour vous. D'abord, parce que c'est génial d'imaginer une boutique : on découvre un nouveau monde, on apprend plein de trucs et on décide ce qu'on y met, ce qu'on ne veut pas. Et puis, pouvoir vous rencontrer en chair et en os, entendre vos histoires et vos blagues sur nos vêtements, ça n'a pas de prix.

De manière plus pragmatique, une boutique, cela va vous permettre d’essayer, toucher et voir nos vêtements avant de les acheter. Finis les échanges de colis parce que la taille n’est pas la bonne ou parce que la couleur ne rend pas pareil que sur le site. Ça fait des économies pour nous, et c’est moins de galères pour vous.

De notre côté, on pourra se rendre compte de comment nos vêtements vous vont en vrai. Et vous pourrez nous dire directement ce qui vous plaît et ce qui ne va pas : on va apprendre plein de nouvelles choses pour améliorer nos vêtements, des choses qui ne se disent pas sur les messageries ou avec des sms et qu’on n’aurait jamais pu comprendre autrement.

Ça serait plus facile de nous expliquer si on était face à face.

Bref, on pense que cette boutique va nous permettre de fabriquer de meilleurs vêtements. Et si on pense "long terme", faire de meilleurs vêtements, c'est bon pour notre business.

Une France de commerçants, pas de livreurs

L’autre raison qui nous donne envie de d'ouvrir un magasin physique, c’est qu’on se rend compte qu’avec la montée des ventes en ligne, ils sont de plus en plus nombreux à disparaître. Selon cette étude, la croissance du e-commerce a entraîné la destruction de 114 000 emplois entre 2009 et 2018. Pour, à la place, embaucher… des livreurs. Aujourd’hui en France, livrer, c’est un job mal payé, mal protégé et risqué. Certes, on entend souvent parler de ce que fait Amazon, mais on retrouve des conditions difficiles chez toutes les entreprises de livraison : par exemple, les livreurs Colissimo de la région parisienne sont à 85% des sous-traitants, obligés parfois de faire du 5h-20h pour finir leur tournée. Chez Loom, comme on ne peut pas livrer nous-même les produits commandés en ligne partout en France, on délègue l’activité de livraison. Bref, on doit être lucide : on participe à ce système.

sorry we missed you
Ce film raconte la vie d’un livreur au Royaume Uni. Impossible de le regarder sans pleurer.

Et puis, au-delà des conditions de travail des livreurs, il faut bien admettre que la disparition des petits commerces pose de graves problèmes dans les villes. Avec toutes ces vitrines vides et ces rideaux baissés, les centre-villes se désertifient. Avec pour conséquences une perte de qualité de vie pour les habitants, un sentiment d’abandon et une montée de l'extrême droite (cf. cet article). Les commerces ne sont pas que des lieux de transaction financière, ce sont aussi des lieux de vie sociale extrêmement importants pour les villes. Certes, cette dévitalisation urbaine n’est pas nouvelle et est d’abord liée au développement des zones commerciales de périphérie, mais on n’a pas trop envie que le e-commerce finisse le travail.

"Euh vous ouvrez une boutique au centre ville de Paris et vous prétendez sauver les petits commerces et revitaliser les centre-villes abandonnés ?"

Non, on est bien conscients qu’ouvrir un magasin à Paris ne changera pas grand-chose. D’ailleurs, même si cette boutique cartonne, on fera encore la majorité de nos ventes sur internet. Mais on espère que c'est un premier pas vers un autre modèle...

Vive les commerces indépendants !

Récapitulons : à l'avenir, si cette première boutique tourne (ce qui n’est pas encore gagné), on voudrait vendre plus en ville et moins en ligne. Et plutôt dans les villes où il n'y a plus beaucoup de magasins.

Alors, comment pourrait-on s'y prendre ?

En gros, on a deux options.

La première option, ce serait d’ouvrir des boutiques Loom dans plein de villes. Bof. Aujourd’hui, quand on se balade dans les centre-villes, on retrouve partout les mêmes enseignes qu’on soit à Bordeaux, Lyon ou Clermont-Ferrand (les franchises représentent déjà plus de 60% des commerces dans les grandes villes) et on pense que cette uniformisation des villes est un peu triste. Et à nouveau, il faut qu’on soit lucide : ça ne change pas grand-chose que ces boutiques soient des H&M, des Mango ou des Loom. Ce qui fait l’âme d’une ville, ce sont les petits commerces indépendants : ceux qui ont monté leur affaire, qui connaissent les clients et clientes et qui font, par définition, que leur ville ne ressemble à aucune autre.

Alors notre vision à long terme, ce serait plutôt de proposer nos vêtements Loom via des revendeurs multimarques indépendants, comme le font par exemple Patagonia ou Veja. Pour l'instant, on ne peut pas se le permettre car notre marge est trop petite pour pouvoir rémunérer convenablement des éventuels revendeurs. A l’avenir, on espère pouvoir changer cela, non pas en augmentant le prix de nos vêtements mais parce qu'on aura déjà rentabilisé tel ou tel investissement, qu'on aura moins besoin d'argent pour faire tourner notre entreprise et qu'on pourra donc laisser à ces commerces de centre ville suffisamment d'argent pour qu'ils assurent la commercialisation de nos vêtements.

Une boutique chelou in Paris

“Franchement, cette couleur ne vous va pas”

Même si on ouvre notre boutique, notre credo reste le même : ne pas vous faire acheter des choses dont vous n’avez pas besoin. Comment on fait ? D’abord on y applique les mêmes règles que sur notre site : pas de collections, pas de soldes, pas de promos, pas de prix en 9,99… Et puis, on a revu le mode de rémunération de l'équipe en boutique. Généralement, quand on travaille en magasin, plus on vend, plus on touche de primes. Ce système peut encourager à vendre des vêtements à tout prix... On a préféré indéxer la part variable de la rémunération sur les avis Google afin que le seul intérêt économique de l'équipe en boutique, c'est que vous vous y sentiez bien - pas que vous achetiez beaucoup.

Promis, ils feront tout pour vous plaire.

Bons salaires, bas prix

Dans les magasins de prêt-à-porter, les gens sont souvent au salaire minimum. Avec les loyers parisiens, c’est insuffisant pour vivre dignement. Dans notre boutique, le salaire de base pour les conseillers et conseillères de vente est donc supérieur de 20% au SMIC.

Proposer un niveau de rémunération juste, ça nous semble être la base. En plus, à moyen terme, ça a des avantages économiques pour nous : on peut recruter des personnes plus calées et motivées, qui vont mieux gérer la boutique. Et puis on espère aussi avoir moins de démissions qu’ailleurs (pour les boutiques de vêtements, c’est un gros problème, un peu comme dans les métiers de la restauration dont on parle beaucoup en ce moment).

Le problème, comme on commençait à l’expliquer plus haut, c’est que notre marge est assez faible : pour définir nos prix de vente (TVA comprise), on multiplie les coûts de production par 2,5, quand certaines marques font jusqu’à x10. Sur internet, on arrive quand même à être rentable, notamment parce qu’on ne fait pas de pub. Mais en boutique, c’est beaucoup plus compliqué. Il y a beaucoup plus de frais de personnel : il faut des gens pour vous conseiller, vous encaisser, replier les vêtements que vous avez essayés… Autant de tâches qui n’existent pas sur un site web.

Alors si on met tous ces paramètres en équation, on se rend compte qu’on a un petit problème d’équilibre économique.

Une boutique en self-service

Pour que notre projet tienne la route économiquement, on a fait un choix qui pourrait paraître un peu surprenant : on a pensé notre boutique pour qu’elle soit “self-service”, c’est-à-dire que vous pourrez y être relativement autonomes. Alors une fois n’est pas coutume, on fera comme dans les boutiques de fast fashion : chez nous, toutes les tailles seront disponibles sur les étagères. Par exemple, si vous voulez essayer votre jean brut en taille 31, vous pourrez vous servir sans être obligé de demander à quelqu’un d’aller chercher votre taille dans les stocks. D’une part, c’est plus pratique pour vous… et d’autre part, c’est moins cher en salaires pour nous. Par contre, on sera bien sûr toujours là pour vous conseiller : vous montrer comment enlever les bouloches d’un pull en laine, expliquer l’intérêt de la mercerisation sur le tissu de notre chino ou vous dire honnêtement si cette couleur vous va ou si elle vous fait le teint rougeaud.

Exemple : là, ça lui fait le teint rougeaud (source ici).

Mais la conséquence de ce choix de boutique en self-service, c’est qu’il nous fallait une surface assez grande pour y caser toutes les tailles de chacun de nos produits. Du coup, notre espace de vente fait 120 m2, quand plein de boutiques classiques peuvent se contenter de 30 ou 40 m2.

15 mètres de façade quand même… moins mais mieux SAUF QUAND IL S’AGIT DE LA TAILLE DE LA VITRINE.

En plus, on la voulait assez centrale, cette boutique, pour qu’elle soit pratique d’accès pour les gens de passage à Paris. Poussant l’originalité à son paroxysme, nous avons décidé d’ouvrir notre magasin dans un petit quartier qui monte, très peu commercial, connu des initiés sous le nom de “Marais”.

Le problème, c’est que le loyer d'une grande surface dans le Marais... ce n'est pas très abordable. Alors, on a choisi une rue très sympa mais pas très passante, beaucoup moins chère que les rues touristiques juste à côté.

Au passage, on doit avouer qu’on a eu des sacrés coups de pouce de notre écosystème pour faire des économies : pas de fonds de commerce à payer grâce à notre bailleur social, un prêt à un taux intéressant grâce à l’association Paris Initiative Entreprise et à la banque éthique La Nef, plein d’articles instructifs de l’école du recrutement, des conseils de la Fédé du prêt à porter, un stage dans une boutique APC pour apprendre le métier…

Au final, ce choix de boutique en self-service dans une rue pas trop passante, ça change pas mal l’équation qu’on vous avait présentée tout à l’heure :

Notre fibre écolo est invisible à l’oeil nu

Alors, y'a des panneaux solaires ?

Non, il n’y a pas de panneaux solaires sur les stores, nos meubles ne sont pas fabriqués en plastique recyclé, il n’y a pas de borne de recyclage et on a même installé une clim’ (pour offrir des conditions de travail convenables à l’équipe de la boutique pendant les périodes de canicule). Parce que, si on regarde les ordres de grandeur, l’écoconception d’une boutique, ce n’est pas ce qui compte vraiment si on veut réduire l’impact écologique de l’industrie textile. De la même façon que les packagings "éco-responsables" ont un impact environnemental dérisoire par rapport aux vêtements, le mobilier des boutiques a un impact négligeable par rapport aux vêtements qui y sont vendus.

impact CO2 boutique
Preuve irréfutable que l’impact du mobilier de la boutique c’est pas énorme.

Ce qui pollue vraiment dans une boutique d’habillement, ce sont les fringues qu’on y vend.

Ça ne veut pas dire qu’on ne fait pas attention à l’impact environnemental de la boutique : nos étagères sont en mélaminé (de la sciure recyclée et compactée), tous les gravats ont été triés et recyclés, on fermera la porte quand il fait chaud ou froid, on ne mettra jamais la clim à 18°, on a mis des stores pour limiter la chaleur en été, on n’imprimera pas systématiquement les tickets de caisse et on évitera de donner des sacs à usage unique… Mais ce qui compte vraiment, c’est qu’on a choisi des matériaux résistants et des meubles modulables pour ne pas avoir à tout refaire dans 2 ans.

Venez pour des vêtements, repartez avec des idées

Au-delà des vêtements, ce qui compte vraiment pour nous, c’est que vous repartiez de la boutique en sachant un peu plus de choses qu’en y rentrant. C’est pour ça que dans notre boutique, vous allez avoir beaucoup de lecture, avec un paquet de textes et d’explications sur notre démarche et nos produits (en particulier, l'ingénierie textile qu’il y a derrière). Et vous allez même pouvoir repartir avec de la lecture pour chez vous : on y vend nos 10 livres préférés (ou en tout cas, tous ceux qui nous ont aidés à mieux comprendre le monde et à construire Loom).

Et surtout, on a recruté une équipe différente de celles qu’on a l’habitude de croiser quand on fait du shopping, une équipe qui se forme plus aux enjeux écologiques qu’aux techniques de ventes : avec Boris, Clara et Clément, vous pourrez parler techniques textiles, réparation des vêtements, avenir de la mode ou écologie. Le temps qu’on économise grâce au caractère “self-service” de la boutique, on espère pouvoir le consacrer à discuter avec vous.

Conclusion

Si vous passez nous voir à la boutique, il est probable que vous vous disiez qu’elle n’a finalement rien d’exceptionnel. Comme notre site internet qui ressemble à celui de milliers d’autres marques de vêtements, notre boutique n’est pas très différente de celles que vous trouverez dans toutes les rues commerçantes de France : des t-shirts sur des étagères, des chemises sur des cintres, des cabines d’essayage, des personnes qui vous conseillent et rangent les vêtements. Chez nous, pas de déco ultra-stylée, pas de panneaux solaires, pas d’intelligence artificielle dans nos cabines… Nous croyons que le changement dont on a besoin dans le secteur de la mode ne requiert aucune technologie mais un retournement des mentalités : produire mieux même si cela coûte plus cher, consommer moins en renonçant à vous faire acheter des choses dont vous n’avez pas besoin.

Si vous voulez passer à la boutique, on est au 4 rue Barbette dans le 3e arrondissement de Paris et on est ouvert du mardi au samedi, de 11h à 19h30. Le samedi il y a souvent beaucoup de monde : si vous voulez être tranquille, venez plutôt en semaine.

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On vous conseille de le livre "Comment la france à tué ses villes" d'Olivier Razemon, pour tout comprendre sur ces phénomènes.
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