Le mauvais avis de BonneGueule sur notre chemise et pourquoi ils avaient raison

Le mauvais avis de BonneGueule sur notre chemise et pourquoi ils avaient raison

Le mauvais avis de BonneGueule sur notre chemise et pourquoi ils avaient raison
This article was originally written in French and has been translated into English mainly with AI (which is why sometimes you may see images with French text in them). We apologize in advance for any awkward phrasing. You can write to us at hello@loom.fr to help us improve these translations.

Début 2016, Loom avait à peine un an. On était jeunes, on était fous… et on a lancé une chemise nulle. BonneGueule nous l’a bien fait remarquer sur son blog, et ça a été un vrai électrochoc. On vous raconte tout.

Partie 1 : Ouin-ouin

En 2016, c’était les débuts de Loom et on voulait créer la chemise qui n’aurait pas les problèmes des autres chemises. Et ce que nous remontaient les gens, c’est que la première raison pour laquelle on jette ses chemises blanches, ce sont les tâches. La solution paraissait évidente, il fallait fabriquer…

chemise intachable loom
Cliquez ici pour voir comment on s’amusait bien à l’époque.

Août 2017. Le site BonneGueule, référence de la mode masculine en France, sort un article où sont comparées les chemises de différentes marques. Dont notre chemise intachable. Et leur analyse fait mal :

Aïe.
Ouille.
Ouch.
Ouin ouin.
Bouhou !

Bref, notre chemise n’était vraiment pas top. Et en plus de ça, on avait affirmé des choses complètement fausses.

Peut-être que vous êtes tenté de nous laisser le bénéfice du doute, vous vous dites que BonneGueule s’est trompé, ou a été particulièrement dur avec nous ? Vous êtes vraiment sympa mais on a dû se rendre à l’évidence : toutes leurs critiques étaient bien justifiées.

Partie 2 : On remet tout à plat

Un nouveau confectionneur

La première chose qu’on a fait, c’est écrire à notre confectionneur de chemise : comment ça on n’a pas des boutons en nacre ? Comment ça nos coutures ne font pas 7 points par centimètres ?

On se rend compte alors que ces “manquements” sont en partie de notre faute : on n’avait pas été assez clairs dans nos demandes écrites.

On revoit donc notre manière de travailler avec nos usines : dorénavant, on enverra un fichier très spécifique qui précise tous les détails des vêtements qu’on produit : un “techpack” comme on dit dans le milieu. Et on change bien sûr la page de cette chemise sur notre site, en enlevant toutes les promesses injustifiées.

techpack loom
Un exemple de fichier qui précise à nos usines à quoi doivent ressembler nos vêtements. On appelle ça un “techpack”.

Mais on se rend aussi compte qu’on n’est pas les seuls fautifs dans l'histoire : quelques semaines plus tard, ce même confectionneur nous livre une cargaison de chemises avec des erreurs de mesures dans tous les sens. On comprend alors que la production a été sous-traitée à une autre usine, qu’on ne connaît pas.

La confiance est rompue, on décide donc d'arrêter de travailler avec lui et de partir à la recherche d’un nouveau partenaire. Plusieurs personnes de confiance nous redirigent vers Supercorte.

Comment savoir si cette usine fait de la bonne qualité ?

  • En regardant la liste de ses clients : Supercorte bosse plutôt avec des marques haut de gamme, voire de luxe.
  • En discutant avec eux : pour le coup, on a la sensation de parler le même langage de qualité.
  • En regardant la qualité des productions : tous les prototypes qu’ils nous fabriquent sont nickels.
  • En regardant leurs prix : les chemises nous coûtent un peu plus cher qu’avant. Normal : la qualité, ça se paye.

Des contrôles qualité

Pendant longtemps, on ne contrôlait que les prototypes, et pas les vêtements issus de nos grosses productions. Pourtant, quand on est attaché à la durée de vie des vêtements, la conformité à un tableau de mesure par exemple, est aussi importante que la solidité d’un tissu : si une chemise est trop étroite de 2 cm aux épaules, elle n’est pas portable. On a donc mis en place tout un tas de choses pour minimiser ces risques de “non-conformité” : tests, contrôles des mesures… et recrutement d’une personne spécialement dédiée à ce sujet.

Plus un danger public

Parmi tous les critiques difficiles à lire de l’article, la plus inquiétante était quand même celle sur la matière :

Tout ça laisse penser que cette matière “intachable” contient des additifs chimiques pas tops du tout. Certes, ce tissu respectait bien la norme REACH exigée pour fabriquer et vendre des produits dans l’Union Européenne (norme que tout le monde ne respecte pas, en particulier Shein comme l’a montré ce documentaire).

norme reach
Pourtant, on dirait que ce tissu est clean non ?

Mais pour être absolument certains d’avoir un tissu inoffensif, on aurait dû demander la norme dite “OEKO-TEX” - ce qu’on exige désormais pour chacun de nos tissus.

En creusant ce sujet, on a compris qu'il valait mieux éviter tous les traitements censés donner certaines “super-propriétés” aux tissus : ils sont souvent à base de composés chimiques pas très cool, comme les “PFC” qui peuvent contaminer l’environnement pendant des siècles et qui ont des effets encore incertains sur la santé humaine (les fameux perturbateurs endocriniens…).

On a donc décidé d'arrêter de produire cette chemise intachable. Et puis, on s’est interdit tout ce qui est traitements “repassage facile” sur nos chemises, propriété “anti-odeur” sur les chaussettes, apprêt “séchage rapide” sur le tissu de notre maillot de bain… Est-ce que ça vaut le coup de risquer sa santé pour trois minutes de repassage de moins ?

De la connaissance textile

Cet article de BonneGueule, au même titre que les retours de nos clients, ont fait tomber une de nos croyances : pour faire des vêtements de qualité, on ne peut pas accorder une confiance aveugle aux usines.

Les gens en usine font un travail très difficile et d’une grande valeur, mais ils sont loin de tout savoir. En particulier, contrairement aux marques, ils ne savent pas forcément comment les vêtements vieillissent. Chez Loom, on demande systématiquement à nos clients ce qu’ils pensent de nos vêtements un an après les avoir achetés. On connaît donc tous les points potentiels de fragilité et on sait souvent mieux que les usines sur quoi il faut être vigilant. Par exemple, sur un t-shirt, notre expérience nous a appris à faire très attention à la déformation. Et s’il est foncé, on sait qu’il faut être vigilant sur la tenue des couleurs car elles peuvent délaver avec le soleil et la transpiration.

Bref, si on veut vraiment améliorer la qualité de nos fringues, il est primordial de comprendre la science derrière la qualité des vêtements : la maîtrise technique doit aussi être de notre côté.

Et on s’y attelle tous les jours dorénavant, en lisant des études, des livres, en discutant avec les directeurs techniques des usines, les responsables de qualité d’autres marques, en faisant nos propres tests….

channel slack wiki textile
On a même un fil sur notre messagerie interne où on note TOUT ce qu’on apprend.

Aujourd'hui, à chaque fois qu'on apprend quelque chose sur la qualité des vêtements, on essaie de croiser les sources et de ne pas prendre seulement les chiffres ou les informations qui nous arrangent. A tel point que c’est devenu un de nos principes de communication :

on ne ment jamais
Point n°7 de notre bible éditoriale.

Avec cette nouvelle manière de faire, on a re-questionné point par point ce qu’on prenait pour acquis sur les chemises ("est-il vrai que tel détail apporte de la solidité ?"). Et ça nous a conduit à faire pas mal de changements.

D’abord, on a décidé de ne pas utiliser de boutons en nacre : c’est vrai que cette matière est très belle (c’est pour ça qu’on en retrouve sur les chemises haut de gamme), mais on a constaté que ces boutons pouvaient casser en machine. On a donc opté pour des boutons en résine épais qui résisteront mieux aux lavages. Et on renforce aussi systématiquement leur fixation avec une machine Ascolite, qui entoure le pied du bouton d’un fil supplémentaire soudé à chaud.

fixation ascolite
Une machine Ascolite en action.

Ensuite, on s’est posé la question des “hirondelles de renfort”, ces petits triangles de tissu entre l’avant et l’arrière de la chemise, censés renforcer leur solidité. On a pris une chemise de fast fashion sans hirondelles, on a tiré de toutes nos forces de chaque côté : elle n'a pas bougé. Encore un détail esthétique et non pas un élément renforçant la solidité : on a décidé de les retirer.

hirondelles de renfort chemise
Une hirondelle de renfort, ça ne fait ni le printemps, ni la solidité.

Enfin, on a renoncé aux coutures anglaises et aux 7 points par cm : à une époque, il est possible que cela ait amélioré la résistance, mais aujourd’hui, les fils de couture les plus utilisés (en "polycoton'') sont particulièrement solides, rendant superflu ce genre de détails. Cela ne veut pas dire que les chemises qui ont ces coutures sont nulles, juste qu’il s’agit d’un choix esthétique et non de solidité.

Partie 3 : La rédemption

Au départ, comme vous l’imaginez, lire cet article de BonneGueule nous a un peu mis un coup.

Mais cet article nous a aussi fait du bien (c’est notre coté sado-maso) - il a été un des électrochocs nécessaires pour nous faire changer radicalement notre manière de développer des vêtements : arrêter de travailler avec des usines qui ne sont pas fiables, mieux contrôler la qualité de nos productions, vérifier ce que tout le monde prend pour acquis, développer notre connaissance textile… et enfin, arrêter de “surpromettre”.

Parce que c’est normal de ne pas arriver à faire des produits sans défaut, ce qu’on veut éviter, c’est d’affirmer qu’ils le sont. Et à l’époque, les superlatifs qu’on utilisait pour nos produits étaient prétentieux… et faux.

surpromesse chaussettes
Oops I did it again for, I played with your heart, got lost in the game.

En fait, on était victimes de jaitoutcomprisme : quand on commence à s’intéresser à un domaine (la qualité des vêtements dans notre cas), on est souvent victime d’un biais de surconfiance.

La courbe du jaitoutcomprisme.

Dans notre cas, après avoir discuté 2h avec un directeur d’usine et lu 2 articles sur la longueur des fibres de coton, on pensait avoir craqué la recette de la longévité des vêtements. Sauf que la qualité textile est un sujet extrêmement complexe et qu’on n’aura jamais tout compris, même après une vie entière à s’y consacrer.

jaitoutcomprisme 2
Notre courbe du jaitoutcomprisme à nous.

A l’époque, on promettait “les meilleurs vêtements du marché” et ça marchait : la plupart des gens ont envie d’y croire et ça faisait vendre. Mais sur le long terme, on a compris que ça créait beaucoup des déceptions : il y aura forcément un t-shirt de votre placard qui tiendra aussi bien voir mieux que votre t-shirt Loom.

On a donc renoncé à “sur-promettre” : dorénavant, on essaye d’être plus mesurés et factuels quand on vante les mérites de nos produits. Et on a même inscrit ce principe dans notre “bible éditoriale” :

Point n°17 de notre bible éditoriale.

Et finalement, cette volonté de faire les meilleurs produits du marché, et de prendre une position dominante, cela ne correspond plus à ce qu’on voudrait pour l’industrie textile : on pense qu'il faudrait un éco-système de milliers de petites et moyennes marques différentes plutôt qu'une poignée de multinationales qui dominent les autres, comme on l’avait écrit à la fin de l'article Du charbon dans le coton :

"Aujourd’hui, une poignée de marques mondiales géantes étouffent les autres avec la course aux prix bas et uniformisent les goûts vestimentaires du monde entier. Demain, elles pourraient laisser la place à des milliers de marques, plus locales, plus réfléchies, plus créatives, qui créent moins de misère et d’inégalités.

Aujourd’hui, on passe nos samedis après-midis à acheter toujours plus de fringues alors que nos placards débordent déjà, dans des rues commerçantes où l’on retrouve inlassablement les mêmes magasins, qu’on soit à Saint-Malo, Brive, Paris ou Nancy. Demain, on pourrait retrouver le plaisir de faire des achats réfléchis. De s’habiller avec des vêtements plus beaux et plus résistants. De (faire) recoudre un bouton au lieu de jeter une chemise. De découvrir une boutique qu’on n’aurait jamais vu ailleurs."

On est presque 5 ans après la publication de cet article de BonneGueule, on a revu de fond en comble notre manière de faire nos chemises, et on pense que le travail a payé :

article chemise intachable avis bonne gueule 7
4,7 c'est une super note.

Aujourd’hui, on est plutôt fiers des chemises Loom qu’on propose à la vente : elles sont robustes, pas mal coupées, produites localement, à un prix abordable et les clients en sont satisfaits.

Mais peut-être que dans 2 ans - avec les nouvelles connaissances textiles qu’on aura engrangées, les nouveaux retours de nos clients et clientes, les nouvelles innovations de l’industrie textile - quand on relira cet article, on se dira qu’on ne savait encore rien et qu’on était bien naïfs.

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